« Un musée à ciel ouvert » : dans les coulisses du chantier de l’église Notre-Dame-de-Lorette à Paris

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« C’est un peu comme le dernier voyage », sourit malicieusement le père Pascal Genin, en se hissant, entre les anges de Merry-Joseph Blondel, sous la coupole de la chapelle des Âmes du Purgatoire de l’église Notre-Dame-de-Lorette de Paris (9e). Démarrée en mai 2024, la restauration de ses décors peints, dont la couche colorée avait été soulevée par des infiltrations d’eau, s’achèvera en juin prochain. L’édifice du 19e siècle, « véritable musée à ciel ouvert », fait l’objet de nombreuses interventions depuis près de 10 ans et le début des travaux au sein de la chapelle du Baptême, dès 2015.

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Une « découverte malheureuse » 

Une étude, puis des tests de nettoyage effectués en 2021, avait abouti à « une découverte malheureuse », rembobine la conservatrice en chef du patrimoine du service de conservation des œuvres d’art religieuses et civiles (COARC) de la Ville de Paris, Pauline Duée. 

Avec le temps, l’eau s’était attaquée à la structure. Des fissures serpentaient à travers les peintures de Blondel et les scènes étaient tellement noircies qu’on aurait pu croire que la chapelle avait brûlé. « On s’en est rendu compte une fois que l’on était sur les échafaudages », poursuit la conservatrice. 

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Le père Pascal Genin, curé de l’église Notre-Dame-de-Lorette, sous la coupole de la chapelle des Âmes du Purgatoire. (©AD / actu Paris)

Démarre alors un vaste chantier. « Les peintures, ce sont la face émergée de l’iceberg (…) Il y a eu une première campagne de confortation, des tirants ont été mis dans les platebandes, etc », retrace-t-elle. 

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Redonner l’éclat métallique de l’or et des scènes de Blondel

Le tour des peintures murales de la chapelle des Âmes arrive finalement, en mai dernier. « On était 10, 12 restauratrices de peinture et 4, 5 doreurs. On a commencé dans la coupole où une partie du décor était parti. Il a fallu remettre de l’adhésif derrière chaque écaille, refaire les enduits pour remettre à niveau… Il y a eu une grande phase de nettoyage, nous avons aussi dû enlever une couche brune », détaille Méliné Miguirditchian, la restauratrice en charge du projet.  

Et de poursuivre : « Derrière, les peintures étaient en très bon état, sauf quelques anciennes, et la technique de Blondel parfaitement maitrisée ». Il a également était nécessaire de redorer à la feuille d’or de nombreuses zones. « Il n’y avait plus du tout d’éclat métallique », justifie la restauratrice. 

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Un mur de la chapelle des Âmes du Purgatoire fin mars 2025. (©AD / actu Paris)

Alors que cette restauration touche à son terme, Pauline Duée savoure. « Les trois chapelles sont un musée à ciel ouvert. L’esthétique est très nazaréen. On se croirait en Italie, avec ces couleurs… Certaines parties sont très Davidienne, avec beaucoup de mouvements, beaucoup de personnages. C’était aussi un laboratoire des peintures murales, avec tous les grands noms de l’époque, dans un quartier alors très en vue et perçu comme la nouvelle Athènes. »

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Bientôt la fin des échafaudages sur le parvis 

Fin mai, les échafaudages du parvis vont aussi disparaître et révéler à nouveau le portique à quatre colonnes corinthiennes, surmonté d’un fronton triangulaire et orné des allégories de la Foi par Denis Foyatier, de la Charité par Charles René Laitié et de l’Espérance par Philippe Henri Lemaire.

Ces dernières ont d’ailleurs vécu leur ultime restauration, avant leur remplacement. « Dans une restauration, il faut toujours se demander jusqu’où on va ? », pose l’ingénieur des travaux de la Ville, Philippe Charvet. Avant d’ajouter : « Les statues étaient lisibles, mais avec une dégradation relativement importante… La Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) a tranché et décidé qu’on ne les restaurerait qu’à minima. C’est à dire que l’on remplace les parties manquantes par un mortier et que l’on fait des patines ».

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L’Espérance a retrouvé son bras droit. (©AD / actu Paris)

Pour rappel, jusqu’à juin 2026, les façades de l’église Notre-Dame-de-Lorette font l’objet d’une restauration importante, dont l’objectif principal était de restaurer la façade principale, le portique et l’escalier principal.  

Un chantier historique, qui sera exceptionnellement ouvert au public mardi 1er avril 2025, à l’occasion des Journées Européennes des Métiers d’Art 2025.

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