Un club haut de gamme dans un site classé : cette piscine de Paris rouvre avec de grandes ambitions

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« C’est toujours aussi joli. » Trois petites dames se sont engouffrées dans le hall de la piscine Pontoise, petite sœur de la célèbre Molitor, et située dans la rue éponyme du 5e arrondissement de Paris. En un instant, le groupe d’amies a troqué la morne atmosphère des rues pluvieuses de la fin d’automne contre un décor au charme inestimable, le gris du ciel s’est changé en un jaune doré.

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Un style années 30, quasi identique à Molitor 

Depuis 6h30, ce lundi 4 décembre 2023, ce lieu emblématique de la première partie du XXe siècle a rouvert ses portes au public, après deux ans de travaux. En cherchant sous les couches successives, les architectes des Bâtiments de France ont révélé le vert d’eau et le bleu d’époque. 

Des garde-corps sont restés en bois, et le plafond extrêmement bas, par endroits. Les vestiaires collectifs ont un faux air de porte-manteaux d’école. L’entrée et la halle de bassin sont ornées de mosaïques, réalisées en tesselles de céramique bleue, ocre et brune. Tandis que le lettrage du site a été peint à la main.

La piscine Pontoise à Paris rouvre fin 2023.
La piscine Pontoise avait été inaugurée cinq ans après Molitor, en 1934. (©AD / actu Paris)

Tout a été pensé pour offrir une seconde jeunesse au bijou d’Art déco de Lucien Pollet, sans trahir son esprit originel, et malgré les contraintes liées à son classement à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH).

Les horloges murales ont par exemple été fixées en suivant la technique du double encollage, car il était interdit de percer les murs. Le système de canalisation de la salle de fitness est apparent, afin de garder de la hauteur sous plafond. Le bassin historique de 33 mètres de longueur n’a pas été agrandi, et l’idée d’une piste de padel a dû être abandonnée.

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« Le nouveau Klay » : un lieu huppé à prix abordables  

Une cure de jouvence nécessaire. Octogénaire, la verrière du toit avait fini par subir les affres du temps. Les émanations de chlore l’avaient usée, au point qu’elle se désagrégeait. Ce qui avait conduit, en 2018, à la fermeture du bassin. Puis, après deux ans d’études, l’établissement avait été fermé en 2020, pour lancer sa rénovation en 2021, dont le coût aurait avoisiné les 17 millions d’euros

Pendant que la direction des constructions publique et de l’architecture de la Ville de Paris, et l’agence Pierre Marchand, redonnaient son lustre d’antan au complexe municipal, désormais géré par Prestalis, dans les bureaux la nouvelle direction réfléchissait à la dynamique à insuffler.  

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Une coursive qui mène aux vestiaires de la halle bassin.
Une coursive qui mène aux vestiaires de la halle de bassin. (©AD / actu Paris)

Rapidement, en interne, l’idée a été de faire de la piscine Pontoise un espace qui emprunte tous les codes des lieux de l’élite parisienne, mais contraint par les grilles tarifaires de la Ville : une « Molitor abordable », en somme. 

Sa grande sœur du 16e arrondissement étant devenu un club privé, abritant un hôtel de luxe, en 2014, dans la foulée de son rachat par le groupe Accor. Pour mener à bien ce séduisant pari, Prestalis a laissé les clés du camion à Louis Jonathan Victor, l’ancien directeur de la stratégie commerciale du Ken Club, une salle parisienne très haut de gamme. « On veut en faire un nouveau Klay [une autre salle du groupe Ken] », lui aurait-on soufflé lors de l’entretien. 

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Soirée mousse, brunch et yoga sur l’eau 

Derrière son beau sourire et sa carcasse imposante, le nouveau directeur de la piscine a une expérience conséquente dans le secteur de l’événementiel. En arpentant les coursives, talkie-walkie en main, le regard posé sur le bassin, il dessine les futurs possibles du lieu. 

Louis Jonathan Victor, nouveau directeur de la Piscine Pontoise (5e arrondissement de Paris).
Le nouveau directeur de la piscine Pontoise rêve en grand. (©AD / actu Paris)

« Notre projet est de créer un véritable esprit club, avec de l’humain, on veut accompagner le visiteur durant toute sa visite », introduit-il. En ce sens, une équipe de dix personnes sera constamment sur place. Avec, notamment, des coachs sportifs pour aiguiller les personnes voulant faire du renforcement musculaire.  

Car, au-delà du bassin, le complexe est également doté de quatre terrains de squash, d’une salle de musculation, d’un espace de cardio-training et d’une salle de fitness. Le tout, équipé d’un matériel qualitatif, de la marque Technogym. Un sauna viendra se greffer à l’ensemble, à partir du 11 décembre.

« On veut mettre en place des temps forts, avec un brunch ou une soirée mousse », imagine-t-il. Spécificité notable de Pontoise, d’ailleurs : il s’agit de la seule des 55 piscines de la capitale à être ouverte jusqu’à 23h. Le soir, le décor se mue complètement, avec l’éclairage LED de la verrière et de la musique. Très au fait des nouvelles tendances, Louis Jonathan Victor bouillonne d’idées : yoga ou pole dance sur l’eau, olympiade, etc

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Le défi accessibilité relevé  

Le complexe, qui peut accueillir simultanément 495 personnes, dispose d’un parcours aux normes PMR (personne à mobilité réduite) complet, de la porte d’entrée au bassin.

Un ascenseur, situé à gauche de l’accueil, dessert tous les étages. Et débouche sur des couloirs, partagés avec le staff, où l’on y trouve les vestiaires, des toilettes et un fauteuil roulant pour accéder à l’eau.

Un élévateur de piscine permet, enfin, d’entrer dans le bassin, en toute sécurité. 

Une mosaïque « Space Invader » à flasher 

Une malicieuse visiteuse s’en souvenait cinq après : au-dessus de l’eau, l’une des fameuses mosaïques du street-artiste français Invader, s’est incrustée dans le décor.

Comme elle, durant les quatre jours séparant l’inauguration de la piscine de son ouverture au public, des centaines de gens auraient essayé de se glisser dans le lieu, pour y flasher l’envahisseur de pixels et récolter ses points. Une chasse mondiale, démarrée il y a presque dix ans, après le lancement de l’application FlashInvaders.

Un détail qui ne gâche en rien, bien sûr, le caractère unique du lieu. « Notre avantage, aussi, c’est qu’hormis une salle Keepcool et le Dojo 5, on est le seul lieu à proposer du sport dans un périmètre de trois kilomètres », note Louis Jonathan Victor. L’avenir semble, aujourd’hui, en effet, radieux pour l’institution de la rue Pontoise.

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