La sacristie de Notre-Dame n’a pas eu à souffrir de l’incendie de 2019. Elle a néanmoins été empoussiérée et, dès le lendemain du sinistre, les objets du Trésor qui y était conservés ont été déménagés pour être mis à l’abri. Alors que, dans le cadre du chantier global, ses espaces intérieurs ont bénéficié d’un nettoyage et d’une restauration complets, s’est imposée l’idée d’une nouvelle présentation du Trésor.
Merveilles de l’art sacré
« La démarche du diocèse accompagne parfaitement la transformation des espaces intérieurs de la cathédrale que les fidèles et visiteurs redécouvriront dans tout leur éclat à la réouverture. Le Trésor, et l’exposition du Louvre [d’octobre 2023 à janvier 2024] qui nous en a donné un avant-goût, contient des merveilles. Bénéficiant de la restauration intérieure de la sacristie, il disposera de l’écrin qu’il mérite pour sa mise en valeur et contribuera à faire de la venue dans la cathédrale un moment à tout point de vue inoubliable », déclare Philippe Jost, président de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris. Sous le contrôle d’un comité ad hoc piloté par le diocèse de Paris, la scénographe Nathalie Crinière s’est attelée à ce projet dans un cadre déterminé par des objectifs à la fois scientifiques et pratiques.
« La précédente scénographie datait de 2012, mais, depuis, a été accompli un important travail scientifique sur le patrimoine de la cathédrale, souligne Laurent Prades, régisseur général de la Cathédrale ; on a redécouvert par leur étude beaucoup d’objets, ou approfondi la connaissance de leur histoire. » Concernant les principes de l’exposition, un point apparaît central : « Ce Trésor n’est pas une simple galerie d’objets précieux, il a un caractère liturgique, une dimension sacrée. Avant l’incendie, 80 à 90 % des objets servaient toujours pour les offices. Au-delà de cette dimension cultuelle, nous avons voulu développer l’approche historique, car nombre d’objets sont étroitement liés à l’histoire de la cathédrale, de la ville et du pays. Tous les événements comme le sacre de Napoléon sont ainsi évoqués, non de manière générale, mais à travers les œuvres. Enfin, nous avons souhaité mettre l’accent sur la dimension artistique, avec des focus sur les techniques, les matières ou encore les grands noms qui ont produit ces objets. »
Une mise en scène repensée
Ce discours renouvelé appelait donc une mise en scène entièrement repensée. « D’une part, il a été décidé de ne pas réutiliser les vitrines des années 1960 pour des questions de conservation, et, d’autre part, le diocèse a voulu ouvrir plus d’espace à la visite », rappelle Marie-Hélène Didier, conservatrice générale du patrimoine, conservatrice des monuments historiques à la Drac Île-de-France. En revanche, « les vitrines conçues par Viollet-le-Duc spécifiquement pour accueillir ces objets patrimoniaux ont été conservées, elles ont été nettoyées et leur polychromie a été complétée là où c’était nécessaire ». Celle qui se trouve dans la salle capitulaire, dotée de volets peints, avait été dénaturée. Elle est restituée dans son intégrité originelle, ce qui permet de « remettre dans cette vitrine les objets pour lesquels elle avait été conçue. Par exemple, le grand ostensoir, que nous avons sorti des réserves, ne peut être exposé qu’à cet endroit ».
La présence des vitrines de Viollet-le-Duc « imposait de trouver une harmonie avec les nouvelles, explique Nathalie Crinière. Pour celles-ci, nous avons pris le parti de laisser la pierre apparente, de faire des vitrines sans fond. La structure de maintien du verre se pose contre la paroi, mais on utilise celle-ci comme fond de scène pour les objets. Il y a une matérialité inévitable, car on y inclut les éclairages, les serrures, mais notre travail consiste à la minimiser. Les socles de vitrines sont aussi transparents : dans les galeries du cloître, la bordure au sol en mosaïque reste visible grâce à ce dispositif. »
Verre et métal privilégiés
Quand bien même deux nouvelles galeries autour du cloître ont été ajoutées au parcours, l’espace reste assez contraignant. « On est au chausse-pied dans certaines vitrines, note Nathalie Crinière. Par exemple, pour la garniture du sacre de Napoléon, les objets sont très imposants, et les vitrines se glissent là où c’est possible. On a mesuré et remesuré les objets parce qu’ils vont entrer au centimètre près. Il y a des passages qui existent et il n’était pas question de les fermer pour mettre une vitrine. Donc on épouse au maximum l’architecture et on donne le plus d’espace possible aux objets. »
Si verre et métal ont été privilégiés, une exception a été faite pour l’exposition de la tunique de Saint Louis et des châsses des reliques de la Passion au centre de la grande sacristie : elles sont présentées dans une vitrine en bois, matériau faisant écho aux vitrines Viollet-le-Duc qui se trouvent autour. « Avec cette nouvelle scénographie, notre souhait est de montrer au plus grand nombre, dans des conditions renouvelées et didactiques, les pièces souvent prestigieuses et historiques contenues dans ce Trésor, à partir de leur fonction liturgique clairement expliquée et de la dévotion dont elles témoignent. Le Trésor est d’ailleurs conservé en ce lieu depuis le XIIe siècle, à proximité donc de l’espace dans lequel est célébré le culte. Comme lors de l’exposition qui a eu lieu cet automne au musée du Louvre, nous souhaitons ainsi saisir les visiteurs du mystère et du sens qu’expriment ces éléments insignes dont la découverte introduit au culte chrétien », souligne Mgr Olivier Ribadeau Dumas, recteur-archiprêtre de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
L’intérieur de la sacristie, on l’a dit, a été restauré, redonnant à la pierre et aux vitraux leur clarté. Des objets aussi ont été nettoyés ou restaurés, comme le grand ostensoir. Et d’autres opérations sont programmées pour l’orfèvrerie. Par ailleurs, le Trésor continue de s’enrichir grâce à de nouvelles commandes : de la vaisselle liturgique a été commandée à Guillaume Bardet, tandis que Sylvain Dubuisson a dessiné une nouvelle crosse. Autant d’objets que l’on pourra découvrir avec l’ensemble du Trésor, à partir du 8 décembre 2024.
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