Tombe de Jacques Brel, monuments aux morts, monnaie… L’incroyable vie d’un sculpteur du Cabanial

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Il a passé la plus grande partie de son enfance au domaine de Gouyres, au Cabanial, où était installée sa famille. L’artiste Georges Guiraud (1901-1989) a été honoré vendredi 16 février dans la salle du conseil municipal. Une cérémonie qui s’est déroulée en présence du maire Thierry Rouvillain, de plusieurs membres de son conseil municipal et de quelques habitants du village.

Ce soir-là, le docteur Jean-François Gourdou, secrétaire perpétuel de l’Académie du Languedoc et petit-neveu de cet illustre habitant du village, était venu pour remettre à la commune deux ouvrages qu’il lui a consacrés et plusieurs médailles et pièces de monnaie créées par ce dernier.

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Quel est le parcours de Georges Guiraud ?

À la fois peintre, sculpteur et médailleur, Georges Guiraud est entré aux beaux-arts à Paris en 1922. Il se fera très rapidement remarquer en obtenant de nombreuses distinctions. Deuxième Grand prix de Rome de sculpture en 1925, il décroche l’année suivante le premier Grand prix de Rome pour une superbe médaille représentant un pécheur attaqué par une pieuvre. Il devient alors pensionnaire de la Villa Médicis de Rome où il restera pendant trois ans, avant de rentrer à Paris et d’installer son atelier dans l’ancienne cité des artistes.

Nommé peintre officiel de la Marine, il partira aux quatre coins du monde signant de magnifiques aquarelles, dessins et gouaches. Il sera aussi l’un des premiers à utiliser la résine qui deviendra l’une de ses matières de prédilection, notamment lorsqu’il s’agira quelques années plus tard de confectionner une série de proues de navires pétroliers.

L’artiste lauragais sera par ailleurs l’auteur de près de 350 médailles en bronze, d’argent ou or, souvent remises à des personnalités célèbres. C’est à lui qu’est également confié le soin de créer la nouvelle médaille d’honneur du travail qui est toujours décerné de nos jours aux agents de la SNCF ou d’autres administrations françaises. C’est lui encore qui est sélectionné pour réaliser les pièces de monnaie de 10, 20 et 50 francs mises en circulation sous la IVe République.

Un portrait en résine de Georges Guiraud que la mairie du Cabanial a restauré récemment.
Un portrait en résine de Georges Guiraud que la mairie du Cabanial a restauré récemment. ©Paul Halbedel

Monuments aux morts et tombe de Jacques Brel

Enfin, Georges Guiraud démontrera ses talents de sculpteur en réalisant des œuvres parfois monumentales comme des monuments aux morts aux quatre coins de la France. Dans la région, on peut citer celui des trois maréchaux à Saint-Gaudens. Dans le Lauragais, il signe le monument aux morts de Mouzens et de son village natal du Cabanial auquel il est resté très lié. On lui doit également le monument en pierre en l’honneur de Déodat de Séverac qui trône au sein du jardin public de Villefranche-de-Lauragais.

Plus insolite, il a également confectionné aux Îles Marquises le monument funéraire avec stèle qui abrite la dépouille de Jacques Brel et son épouse Madly avec qui il entretenait une profonde amitié. Le docteur Jean-François Gourdou livrait d’ailleurs une anecdote au sujet de la première rencontre entre son grand-oncle et le chanteur : « Il est rentré dans sa maison et lui a demandé s’il était passionné de Jacques Brel au vu de tous les disques du chanteur présent dans la maison. Ce à quoi ce dernier lui a répondu « Je suis Jacques Brel ! ». Très malade, ce dernier lui avait demandé de lui confectionner sa tombe. »

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La mairie va entretenir sa mémoire

« Il existe 1 000 histoires autour de Georges Guiraud tant sa vie artistique a été riche », précisait Jean-François Gourdou à l’issue de son intervention. « Vous aurez quelques souvenirs de cette gloire du Cabanial pour entretenir sa mémoire », lançait-il à l’assemblée en référence aux cadeaux offerts à la commune.

« L’objectif de votre venue, c’était d’ouvrir l’esprit de ceux qui ne connaissaient pas l’existence de Georges Guiraud, sa carrière et son lien avec le village. C’était un moment intéressant qui nous a permis d’apprendre beaucoup de choses et a permis aux vieilles familles du Cabanial qui l’ont connu de se remémorer de belles choses. Soyez certains que nous allons accrocher en bonne place ses œuvres que vous faites l’honneur de nous offrir », lui répondait Thierry Rouvillain.

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