A chaque saison, la même inquiétude s’empare des marques : où défiler ? A priori, Paris ne manque pas de ressources. Entre les monuments historiques (type Louvre, Opéra Garnier ou Grand Palais), les jardins et esplanades où dresser des tentes (aux Invalides, à l’Ecole militaire, aux Tuileries, etc.), et les lieux plus inattendus qui font le sel de la semaine française de la mode (lycées, hôtels particuliers, galeries d’art, églises, entrepôts, péniches…), la capitale regorge de lieux propices à l’organisation d’événements.
Mais, ces dernières années, la situation s’est tendue. Le nombre de défilés et de présentations a sensiblement augmenté : 94 pour le printemps-été 2003, 99 pour la même saison en 2013, et 107 pour cette saison printemps-été 2024, présentée du 25 septembre au 3 octobre. Et le nombre moyen d’invités a aussi gonflé : les marques les plus puissantes frôlent désormais le millier de spectateurs présents, et même les petits shows rassemblent plusieurs centaines de personnes. Paris a beau être une grande ville, les lieux centraux capables de recevoir autant d’invités ne sont pas suffisants.
Face à une demande toujours croissante et à des marques de luxe aux chiffres d’affaires galopants, prêtes à payer le prix fort, le coût de la location d’un lieu pendant la fashion week a explosé. Il faut compter au moins plusieurs milliers d’euros pour un très petit défilé, et
de 50 000 euros à 200 000 euros pour un lieu plus grand – cela sans compter les frais d’installation, de mise en scène, etc.
L’horizon 2024 s’annonce complexe
Les plus puissants ont trouvé la parade en nouant des partenariats au long cours leur assurant l’exclusivité de défiler pour plusieurs saisons au même endroit, comme Chanel au Grand Palais, Vuitton au Louvre puis à Orsay, Dior aux Tuileries ou au Musée Rodin. Pour les griffes qui ne disposent pas d’un budget illimité, il faut chaque saison repartir dans la quête ardue d’un lieu accessible. Septembre n’est pas le mois le plus facile : les écoliers ayant fait leur rentrée, les collèges et lycées ne sont pas disponibles en semaine. Et la saison des spectacles a déjà commencé pour les opéras, salles de théâtre et de concerts.
Forcément, la concurrence est rude pour les lieux restants : le Palais de Tokyo, le Carreau du Temple, le Palais de Chaillot, l’Espace Niemeyer ou les salons de l’Hôtel de Ville. Parfois, certains lieux récurrents disparaissent pendant quelques saisons, pour travaux ou parce que la direction de l’établissement souhaite prendre ses distances avec la mode. Cette saison,
la préfecture de police de Paris a renforcé les normes de sécurité, et certains lieux historiquement prisés des petites marques comme le Garage Amelot dans le XIe arrondissement ne peuvent plus accueillir de public.
L’horizon 2024 s’annonce plus complexe encore avec les Jeux olympiques, qui accapareront nombre de lieux habituellement dévolus à la fashion week, ainsi que le centre de Paris. La fashion week haute couture, toujours programmée début juillet, a été avancée d’une semaine. Mais la venue des JO aura une incidence sur l’année entière : entre le montage et le démontage des installations olympiques, les marques s’attendent à être impactées dès la fashion week de la fin février (prêt-à-porter femme automne-hiver 2024-2025), jusqu’à celle de septembre 2024 (prêt-à-porter femme printemps-été 2025). Une chose est sûre, en 2024, organiser un défilé de mode à Paris sera un sport de combat.
Le chantier de la boutique Vuitton : contrairement aux deux saisons précédentes, Vuitton ne défilera pas au Musée d’Orsay, mais dans le chantier du 103, avenue des Champs-Elysées. Cet immeuble accueillera à l’avenir une boutique et un hôtel LV.
L’entrepôt Metro : entre un grossiste alimentaire et la salle de gym Basic Fit, Ann Demeulemeester défile au 55 ter, rue de la Chapelle, dans un grand espace désaffecté collé aux voies de la gare du Nord, qui a déjà accueilli Y/Project.
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La cathédrale américaine : cet édifice néogothique du 23, avenue George-V a le vent en poupe depuis plusieurs saisons : après Paul Smith et Ester Manas, c’est au tour de la marque japonaise Ujoh d’y défiler cette année.
L’Ircam : Coperni inaugure le premier défilé dans ce centre scientifique, l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique, après huit ans de travaux en face du Centre Pompidou, 1, place Igor-Stravinski.
L’hôtel Pozzo di Borgo : pour son premier défilé parisien, la griffe italienne Marni a jeté son dévolu sur cet hôtel particulier aussi appelé hôtel de Maisons, situé au 51, rue de l’Université. Bâti au début du XVIIIe siècle, il a servi de logis à Karl Lagerfeld, avant d’être acheté en 2010 par le président du Gabon Ali Bongo.
L’incubateur de start-up : la jeune marque Weinsanto a choisi La Caserne (12, rue Philippe-de-Girard), incubateur de mode responsable ouvert en 2021 dans une ancienne caserne de pompiers près de la gare de l’Est.
Le port de la Bourdonnais : il y a deux ans, Chloé défilait quai de la Tournelle ; la marque renoue avec la Seine en recevant au port de la Bourdonnais pour le dernier défilé de Gabriela Hearst, dont le départ a été annoncé en juillet.
L’ancienne fac Paris-III : le Quartier latin est généralement peu mis à contribution, à l’exception de ce bâtiment années 1960 qui hébergeait encore la Sorbonne-Nouvelle en 2022, au 13, rue de Santeuil, et qui accueille Issey Miyake.
Le parc des expositions : sis au 1, place de la Porte-de-Versailles, ce grand espace qui abrite généralement des congrès ou des salons a pour une fois séduit une marque de mode : Courrèges, qui aime surprendre ses invités, y défilera.
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