Il est de retour. Hier, mercredi 6 septembre, JR a habillé la façade du Palais Garnier (Paris, IXe arrondissement) d’un de ses trompe-l’œil gigantesques. Invité par l’Opéra de Paris, l’artiste a métamorphosé le monument en travaux (jusqu’à fin 2024) pour laisser apparaître « l’entrée d’une immense caverne ouvrant sur une perspective de roche et de lumière », précise JR sur une publication Instagram. Intitulée Retour à la caverne – Acte I, l’œuvre mêle une représentation de la nature romantique du XIXe siècle et des grands décors scéniques d’opéra, le tout en noir et blanc (signature emblématique des œuvres de l’artiste). La toile recouvrira les échafaudages du Palais Garnier jusqu’au 25 septembre.
Une caverne dans l’opéra
En remontant l’avenue de l’Opéra, les passants découvrent peu à peu l’œuvre, comme un mirage au milieu de la ville. Dans son œuvre, JR détourne la façade de l’opéra en travaux et la perce en son centre d’un trou béant qui laisse apparaître l’entrée d’une caverne dont la lumière au bout de son tunnel éblouit le regardeur. Cette image, et le titre de l’œuvre, évoque à la fois l’allégorie de la caverne de Platon (République, VII), dont la sortie permet l’accès à la connaissance et à la compréhension du monde, et les « origines du ballet et de l’opéra, lorsque le chant et la danse célébraient les divinités de la Grèce archaïque au sein de grottes aménagées à l’occasion de festivités, explique l’Opéra de Paris dans un communiqué. Ce n’est qu’au VIe siècle avant J.-C. que ces célébrations se rapprochèrent des cités pour y creuser de véritables tribunes et gradins afin de réunir l’ensemble des citoyens. »
L’artiste JR au moment de son installation au Louvre en 2019 ©LP/Guillaume Georges
L’image de l’édifice monumental en ruines et de l’entrée de la caverne rappelle également les tableaux de peintre français Hubert Robert (1733-1808) ou encore faire un clin d’œil à la présence du lac souterrain de l’Opéra (popularisé dans Le Fantôme de l’Opéra de Leroux). Ainsi, cette association entre art et nature dans le célèbre monument souligne « sa propre fragilité et interrogeant son caractère éternel ».
Installation de JR sur la façade de l’Opéra Garnier en septembre 2023. © Opéra de Paris
Ce n’est pas la première fois que JR opère à Paris, ou sur un édifice. Depuis plusieurs années déjà, l’artiste s’attelle à faire vivre les monuments patrimoniaux : en 2016, il fait disparaître la pyramide du Louvre à Paris, en 2019, il rend hommage à cette même pyramide de Pei et révèle durant quelques jours les excavations du musée parisien. En 2021, il réalise une blessure sur la façade du Palais Strozzi, ouvre une brèche vertigineuse sur le parvis du Trocadéro, dans l’alignement de la Tour Eiffel, et joue avec la façade du Palais Farnèse à Rome en révélant aux passants un intérieur imaginaire de l’édifice de la Renaissance. De même, JR a déjà collaboré avec l’Opéra de Paris. En 2014, il a réalisé une série de photographies pour immortaliser des danseurs de l’institution sur le toit du Palais Garnier.
Portrait de l’artiste JR devant son installation au Louvre en 2019 ©LP/Guillaume Georges
Une œuvre en deux actes
À la façon d’un livret d’opéra, l’œuvre de JR est composée de deux actes. En plus du trompe-l’œil installé jusqu’au 25 septembre, Retour à la caverne – Acte I sera animé, pendant 45 minutes, les deux prochains week-ends de septembre par une programmation de projections nocturnes gratuites sur la place de l’Opéra. Les Bosquets de JR et L’Oiseau de feu de Maurice Béjart ouvriront les festivités samedi 9 septembre. Le lendemain, le Boléro de Maurice Béjart, un extrait des Contes d’Hoffmann de Jacques Offenbach dans la mise en scène de Robert Carsen et Brise-Lames de Damien Jalet seront projetés. La semaine suivante, lors des Journées européennes du Patrimoine, un extrait du Parc d’Angelin Preljocaj, Die Grosse Fuge d’Anne Teresa de Keersmaeker et un extrait de La Traviata de Giuseppe Verdi dans la mise en scène de Simon Stone donneront vie à l’œuvre de JR. Enfin, dimanche 17 septembre, The Art Of Not Looking Back d’Hofesh Shechter et un extrait des Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau dans la mise en scène de Clément Cogitore clôtureront le bal.
L’anamorphose installée par JR devant la Tour Eiffel à Paris en 2021. © JR
Le deuxième acte sera révélé vers la mi-novembre. L’installation sera alors remplacée par un rideau de scène (Acte II – Dans la caverne), dont la conception a été confiée aux Maisons d’art installées au 19M, dont le brodeur Atelier Montex. « Le grand public sera invité par la Galerie du 19M à s’initier gratuitement à la broderie et à participer ainsi à la réalisation de cette œuvre, entre mi-septembre et fin octobre », annonce l’Opéra de Paris. De quoi apporter un peu d’art aux quotidiens des Parisiens après des semaines de grandes campagnes publicitaires qui ont recouvert le chantier du monument emblématique de la capitale.
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