Lors d’une visite de chantier au Centre national des arts plastiques à Pantin, en 2024, Rachida Dati, ministre de la Culture, avait fait part de son souhait de pouvoir honorer les « invisibles », c’est-à-dire les artisans d’art qui effectuent des chantiers souvent exceptionnels. Parmi eux, Olivier Tassel, habitant de Marolles-sur-Seine (Seine-et-Marne), qui s’est récemment vu remettre la médaille de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.
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« Mon art, c’est celui de mélanger les techniques »
« Je suis ce que l’on appelle un technicien de l’ombre. Finalement, mon art, c’est celui de mélanger les techniques. Mon père m’a transmis l’idée qu’en la matière, il n’y a aucun interdit. Il y a la réflexion, l’essai, puis l’analyse du résultat. 100 fois sur le métier remettez votre ouvrage », explique Olivier Tassel. Une expression qui lui sied parfaitement.
Après avoir obtenu son baccalauréat, il a passé un CAP de charpentier, et c’est là qu’il a été piqué par le virus du bâtiment. En 1982, il décide donc de se mettre à son compte en tant qu’entrepreneur en travaillant le bois et l’acier, mais aussi le verre. Aujourd’hui, c’est à travers toute la France qu’il exerce ses divers talents.
« Son palmarès de chantiers prestigieux est assez impressionnant. Il a débuté par le campanile de la bibliothèque d’Alençon, un bâtiment qui date du XVIIe siècle, mais il a aussi travaillé sur le Grand Hôtel de Saint-Jean-Cap-Ferrat (propriété de la chaîne Four Seasons, l’établissement est considéré comme l’un des hôtels les plus luxueux de la Côte d’Azur, ndlr) ou encore le Grand Palais et sa sublime voûte de verre », liste ainsi Viviane de Witt, conservatrice du musée de la vie d’autrefois (Les Ormes-sur-Voulzie), elle-même chevalier de l’ordre des Arts et de Lettres, qui lui a remis la médaille.
« On ne réalise rien sans le soutien des autres »
Il dit souvent, avec un sourire : « Si ça doit être fait, ça mérite d’être bien fait ! ». Sauf que derrière cette boutade se cache une vérité : la rigueur et l’exigence ont toujours été ses moteurs. Mais faire avec sérieux, sans pour autant se prendre au sérieux, voilà l’état d’esprit qui lui a permis d’avancer.
« Seul, on peut avoir des idées, mais on ne réalise rien sans le soutien des autres. C’est donc avec une grande fierté que je reçois cette médaille, aux côtés de collègues tout aussi méritants. Travailler dans des monuments aussi emblématiques est un honneur et un plaisir, même si le chemin est parfois semé d’embûches administratives », reconnaît Olivier Tassel.
Sa dernière intervention a donc eu lieu au Grand Palais, à Paris, où il a été nommé responsable des moyens techniques pour la partie dalles de verre : « J’ai la chance de connaître beaucoup de choses, mais j’ai surtout la chance de connaître des spécialistes dans leur métier, ce sont eux qui m’ont appris », conclut-il, la voix chargée d’émotion.
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