Scoot toujours : Paris fait mieux le trottoir que Marseille

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Scooter marseillais au repos dans son habitat naturelScooter marseillais au repos dans son habitat naturel

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Classico OM-PSG

Si Anne Hidalgo était maire de Marseille, il y aurait toujours autant d’homicides, d’immeubles délabrés et de grèves des poubelles mais plus aucun un scooter sur les trottoirs. Bref, ce serait (un peu) mieux.

On peut reprocher pas mal de trucs à Anne Hidalgo, de son goût pour les voyages lointains aux frais de la princesse à son respect tout relatif pour l’entretien des monuments dont elle a la charge, mais s’il y a un dossier sur lequel elle m’épate, c’est bien la fin effective du stationnement des scooters et des motos sur les trottoirs parisiens.

Plus un. Nulle part. Et ils doivent même, hum, casquer pour se garer légalement.

Je parle de ça parce que depuis que j’ai relocalisé mes pénates à Marseille, où garer un deux roues à moteur se fait exclusivement sur cet espace en bordure de chaussée initialement conçu pour les piétons, c’est devenu l’une de mes principales obsessions (avec les crottes de chien et les poubelles de rue jamais vidées bien entendu mais ne nous dispersons pas).

Les motards locaux le savent, qui ne galèrent jamais pour trouver une place ; les parents à poussette et les seniors à déambulateur sont également au courant, qui doivent adapter leurs itinéraires à cette pittoresque spécificité locale ; et même les flics municipaux en sont conscients, qui se marrent comme des baleines lorsqu’on leur suggère de flanquer un PV à un T-Max interdisant l’accès à sa propre porte d’immeuble.

Ô pôvre, si on devait coller des amendes aux scooters garés n’importe comment, on ne ferait plus que ça !
Ma foi, peut-être que si vous ne faisiez que ça pendant un certain temps, ou même simplement à l’occasion, vous finiriez par ne plus avoir à le faire du tout comme à Paris…
Paris, Paris… Ici c’est Marseille, c’est pas pareil. Et les PV, les gens ne les payent pas de toute manière. Alors à quoi bon…

Assurément, de tous les problèmes de la ville, c’est bien l’un des plus triviaux. Entre le nombre record d’homicides, la grève semi-permanente des éboueurs, les transports publics en rade et l’habitat délabré, Benoît Payan doit se dire qu’il a d’autres chats à fouetter. Le truc, pourtant, c’est que les chances qu’il parvienne à clore l’un de ces dossiers majeurs en quatre mandats (durée moyenne de présence à l’Hôtel de Ville d’un premier magistrat phocéen) sont plutôt faibles, quand régler leur compte aux motos encombrantes devrait être à sa portée.

On se perd d’ailleurs en conjectures sur les raisons pour lesquelles il ne prend pas cette affaire à bras-le-corps : les motards sont nombreux, c’est vrai, mais moins que les piétons et, surtout, que les bobos allergiques au CO2 dans mon genre lui ayant offert la victoire en 2020 ; débarrasser les trottoirs de leur inciviques occupants se verrait, et encouragerait peut-être ces mêmes bobos à lui renouveler leur confiance en 2026 ; à 135 euros la prune, les caisses se rempliraient aussi vite qu’une décharge sauvage d’ordures industrielles dans le 15e arrondissement ; la ville n’en serait pas radicalement transformée mais deviendrait légèrement mieux, ce qui serait déjà un succès…

Et last but not least, Marseille et Paris feraient enfin jeu égal, ce qui n’est pas fréquent

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