Ça y est, on y est, après plus de cinq ans de travaux, la cathédrale Notre-Dame de Paris va rouvrir ses portes. Ce sera ce dimanche 8 décembre 2024. Un peu plus de cinq ans plus tôt, le 15 avril 2019, le bâtiment était victime d’un violent incendie qui avait alors largement marqué l’opinion publique. Cet événement a aussi permis d’amener une réflexion sur la préservation de nos monuments en cas de catastrophe, et la Touraine est bien concernée avec ses plus de 800 monuments dont environ 150 classés, et parmi eux de nombreux châteaux bien sûr. Alors comment les protéger des flammes ? Le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) d’Indre-et-Loire s’est penché sur la question.
Des incendies complexes
Intervenir sur ce genre de monuments restent une mission périlleuse, et les châteaux ne sont pas en reste. La commandante Rachel Verna est en charge de la prévision des risques pour le Sdis 37. Elle travaille sur ce sujet depuis longtemps, et connait mieux que personne la complexité de ces interventions. « Nous avons affaire à des bâtiments anciens qui présentent des particularités architecturales, détaille-t-elle. Pour nous, les grands volumes, ça engendre bien souvent une accumulation des gaz chauds dans ces parties, avec des feux d’importance qui se propagent assez vite, avec généralement des feux de combles.«
Mais avant même cette intervention délicate, encore faut-il que les camions de pompiers accèdent aux bâtiments. « La première difficulté sur ce type de bâtiments, ce sont les difficultés d’accessibilité parce que ce sont des bâtiments qui, par définition, ont été bien souvent construits pour être isolés, pour être parfois préservés d’un accès facile depuis l’extérieur« , explique la commandante Rachel Verna. Ce qui peut parfois contrarier l’acheminement et la mise en œuvre des secours.
Des mesures de prévention
Pour agir au mieux en cas d’incendie, la première étape a été d’identifier les monuments qui doivent faire l’objet d’une attention particulière. Connaître leurs spécificités en amont permet d’intervenir plus rapidement et plus efficacement en cas de problème. Dans ces monuments, il y a aussi bien souvent des œuvres d’une grande valeur patrimoniale qu’il faut préserver. Pour cela, le Sdis 37 a demandé aux exploitants de ces bâtiments de lister les objets à sauver prioritairement. Très concrètement, il doit être en mesure de fournir un plan de sauvegarde des biens culturels pour repérer les œuvres aisément.
Le Sdis 37 n’a pas attendu l’incendie de Notre-Dame pour se préoccuper de ces questions. Cependant, l’événement a eu une telle portée que les exploitants de monuments ont eu un exemple bien concret de ce qui pouvait arriver dans leur propre bâtiment, rendant ce risque réellement palpable. « Heureusement ou malheureusement, cet événement, pour le coup, effectivement, a offert une caisse de résonance et quelque part presque une opportunité de porter un discours que nous avions déjà initié, appuie la commandante. Nous avons effectivement une écoute qui est peut-être encore plus importante du fait de cet événement de Notre-Dame.«
Les Tourangeaux en charge de monuments sont donc des acteurs essentiels de leur préservation. En parallèle, les pompiers d’Indre-et-Loire, s’entraînent régulièrement sur des bâtiments du département pour savoir comment faire face si la catastrophe arrive. Ils ont, par exemple, déjà participé à des exercices grandeur nature, notamment à la cathédrale de Tours.
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