« J’aime la géométrie, j’aime le tracé. Et surtout, j’aime la matière, la pierre, j’aime regarder quelle réaction elle a quand on la taille. »
Les yeux de Jéromine Delestre pétillent lorsqu’elle parle de son métier. Et quel métier ! À 22 ans, la jeune femme originaire de Pierreville, un hameau de Bacqueville-en-Caux (Seine-Normandie), est tailleuse de pierre.
Et pas n’importe quelles pierres : celles de monuments historiques. Comme Notre-Dame de Paris !
« La taille de pierre, c’est carré »
Adolescente, rien ne prédestinait Jéromine Delestre à cette carrière.
J’ai fait une première et une terminale S. Je savais juste que je voulais travailler de mes mains.
C’est un stage auprès d’une amie sculptrice à Rouen qui lui fait découvrir la pierre. Précise, perfectionniste, elle se dirige alors vers la pierre, « car la taille, c’est carré. C’est cette approche géométrique qui me plaît ».
Médaille de meilleure apprentie de France
Après son bac en 2018, direction Amiens où elle entre au lycée professionnel pour suivre en deux ans un bac pro métiers de la pierre. Une période où elle travaille d’arrache-pied et participe au concours de meilleur apprenti de France 2020.
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Les confinements ne lui faciliteront pas la tâche, mais 60 heures de taille plus tard, elle décroche l’une des cinq médailles d’or du concours national. « Une fierté, ça m’a prouvé que je pouvais y arriver ! » lance-t-elle en montrant sa médaille.
Plusieurs diplômes dans sa besace
Car elle le reconnaît, elle a peur de l’inconnu. Mais au fil de sa formation, elle a gagné en maturité et en expérience. 2020 sera aussi l’année où elle obtient son bac pro. Jéromine Delestre aurait pu alors entrer dans la vie active, mais elle décide d’aller plus loin dans sa formation.
Elle passe et obtient tout d’abord à Amiens un brevet des métiers d’art spécialisé dans la gravure, avant de rejoindre Paris pour entreprendre un brevet professionnel en taille de pierre spécialisée dans les monuments historiques.
Travailler sur les monuments historiques
Cette fois, cette formation se déroule en alternance jusqu’en octobre prochain.
« Je travaille depuis août 2021 dans une entreprise à Déville-lès-Rouen, la société Georges Lanfry, une entreprise spécialisée dans les monuments historiques. Je m’y sens bien, l’ambiance entre tailleurs est agréable et j’ai pris confiance en moi », explique-t-elle.
C’est là, qu’encadrée par Nicolas Gédéon, son chef d’atelier et maître de formation, elle peut travailler sur des chantiers d’envergure comme actuellement celui de la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui a été détruite par un incendie il y a quatre ans.
« Je travaille dessus depuis quelques mois, mais selon le rythme de débit de pierre et l’urgence d’autres chantiers, on travaille en alternance sur d’autres monuments. Comme actuellement, nous refaisons l’oculus sur la collégiale de Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines » dit-elle.
Une quinzaine de pierres déjà taillées pour Notre-Dame de Paris
Concrètement pour Notre-Dame, l’entreprise Georges Lanfry travaille « sur la partie supérieure du pignon de la façade sud du transept. Nous avons déjà fait la rosace ».
Pour sa part, Jéromine a taillé déjà pour le monument une bonne quinzaine de pierres, comptabilise-t-elle : « Et il reste encore plusieurs mois de travail sur le monument ! »
Elle rêve d’une chose : pouvoir se rendre à Notre-Dame pour découvrir ses pierres taillées à leur place. « Mais il faut des autorisations et une fois Notre-Dame rouverte, pas sûr que ce soit une partie visible pour le public », note-t-elle.
Des chantiers parisiens
Elle a également œuvré sur d’autres monuments notables comme la Sainte-Chapelle sur l’île Saint-Louis. « Mon entreprise a des chantiers dans le Nord et à Paris, en région parisienne…) » précise-t-elle.
Pourtant, la jeune femme ne se voit pas tailleur de pierre toute sa vie :
J’aime aussi beaucoup le dessin, et j’aimerais pourquoi pas, plus tard, devenir calepineur
« Ce sont les personnes qui sur site font les relevés. Elles redessinent les pierres, réalisent les fiches que les débiteurs utilisent pour couper les blocs de pierre avant que les tailleurs n’interviennent. Et elles nous font les gabarits pour nos tailles. »
Chaque métier dépend de l’autre. « Mais nous, les tailleurs, nous sommes les derniers à mettre notre touche sur la pierre avant que les maçons l’installent sur le monument », conclut-elle.
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