Avant de se lancer dans un chantier, il faut sécuriser et protéger les lieux. C’est aussi l’avis de Laurent Le Bon, président du Centre Pompidou. Le célèbre musée d’art moderne implanté à Paris (4e) s’apprête à fermer ses portes pour cinq ans, le temps de réaliser d’importants travaux de désamiantage et de rénovation. Mais avant de s’aventurer dans un long « processus dit de métamorphose », le président du site veut le protéger. « Le ministère de la Culture nous a autorisés à l’inscrire aux Monuments historiques, ce qui est rare pour un bâtiment de moins de 50 ans imaginé par un architecte vivant. Le processus est en cours, et Beaubourg sera inscrit en 2026« , a fait savoir Laurent Le Bon dans les colonnes du Figaro paru jeudi 11 septembre 2025.

Protéger le dessin

Le 22 septembre, le Centre Pompidou fermera ses portes et ne les rouvrira qu’en 2030. « Le lundi 22 septembre ne sera pas notre dernier jour, mais le premier jour de notre métamorphose », a sobrement qualifié le président du musée avant de revenir sur quelques détails du projet qui transformera l’établissement de l’intérieur uniquement.

Ainsi par exemple, un étage de la Bibliothèque publique d’information (BPI) sera consacré au photographe Wolfgang Tillmans. L’Atelier Brancusi, la « Mona Lisa » de Beaubourg, ne sera finalement pas installée au sous-sol mais plutôt au 4e ou 5e étage. « C’est un lieu magique, on doit l’offrir aux visiteurs. C’est notre Mona Lisa, notre plus bel ensemble avec le Centre Pompidou lui-même. C’est la matrice de la lecture de nos collections, à travers l’idée d’atelier », a expliqué Laurent Le Bon auprès du Figaro. Le projet d’aménagement du sous-sol n’est toutefois pas dans les limbes : « Les visiteurs descendront, le trou sera agrandi et ils accéderont ainsi à la nouvelle plateforme. » Un cinéma et un théâtre devraient être agencés.

« Notre secret espoir est qu’on ait, en 2030, un bâtiment extérieur magnifié, plus transparent, et un intérieur différent, d’où l’accès au 7e étage, sommet jusque là inaccessible », a par ailleurs indiqué le président du centre, dont le bâtiment avait été inauguré en 1977.

Un sérieux avantage financier

Pour rappel, le coût des travaux s’élève à 460 millions d’euros financé à hauteur de 280 millions par l’Etat et 180 millions par les fonds propres du musée, avec l’aide de mécénat, circulation d’oeuvres ainsi que l’association d’un autre pays. En décembre dernier, le ministère de la Culture avait annoncé la contribution de l’Arabie saoudite à hauteur de 50 millions d’euros à la rénovation du Centre Pompidou. « On est en cours de discussion sur les contreparties », a évacué Laurent Le Bon.

L’inscription aux Monuments historique permettra, d’une part, de protéger le dessin du bâtiment tel qu’il a été pensé. Elle présentera, d’autre part, un joli coup de pouce financier pour le Centre Pompidou qui pourra bénéficier des recettes publicitaires.

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