Quel futur pour Notre-Dame de Paris ? Emmanuel Macron promet un musée et des vitraux contemporains pour la cathédrale

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Le 8 décembre dernier, soit précisément un an avant l’échéance fixée pour la réouverture de la cathédrale au culte et au public, Emmanuel Macron s’est rendu sur le chantier de la cathédrale. Cette visite coïncidait avec l’achèvement de la flèche, dont la silhouette, encore cachée sous des échafaudages, est de retour dans le ciel parisien. Un moment particulièrement symbolique dans le déroulé du chantier, dont Emmanuel Macron a pu constater l’avancé dans les temps impartis, confortant l’objectif d’une réouverture le 8 décembre 2024. Le président de la République a également partagé deux annonces : l’une, attendue depuis quelques mois, concerne le lieu où sera ouvert le musée consacré à la cathédrale ; la seconde, imprévue, porte sur l’organisation d’un concours pour remplacer six vitraux par des créations contemporaines, une décision qui n’a pas manqué de faire réagir la sphère culturelle.

 

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Dans les temps

Il aura fallu huit mois de montage et un échafaudage de 96 mètres de haut pour que la flèche retrouve sa place au-dessus des voûtes de la cathédrale. Après les interrogations initiales concernant sa reconstruction à l’identique, c’est bien la flèche imaginée par Viollet-le-Duc qui a été recréé : un chef-d’œuvre de charpente de 1000 pièces en chêne massif, taillées en moins d’un an par des charpentiers en Lorraine. Outre la finalisation du point culminant de l’édifice, Emmanuel Macron a pu constater les avancées significatives qui ont marqué le second semestre 2023. Les charpentes de la nef et du chœur sont en voie d’achèvement tandis que celles des deux bras du transept ont déjà retrouvé leur place. La restauration des murs pignons nord et sud (la partie supérieure triangulaire des murs), richement sculptés, est achevée et les intérieurs de la cathédrale, déséchafaudés, sont quasiment terminés.

Endommagés par l'incendie, le pignon ouest a été démonté puis remonté pierre par pierre. Sa restauration est aujourd’hui achevée. David Bordes © Rebâtir Notre-Dame de Paris.

Endommagés par l’incendie, le pignon ouest a été démonté puis remonté pierre par pierre. Sa restauration est aujourd’hui achevée. David Bordes © Rebâtir Notre-Dame de Paris.

Une localisation idéale pour le futur musée

Si la flèche est déjà surmontée d’une couronne et d’une croix, le nouveau coq en cuivre doré sera posé d’ici la fin décembre. Le précédent prendra place dans le musée qui sera dédié à la cathédrale, un projet en réflexion depuis juillet à propos duquel Emmanuel Macron a apporté plusieurs précisions. Ses annonces constituent les premiers résultats de la mission d’étude préliminaire confiée par la ministre de la Culture au directeur de l’Institut national du Patrimoine, Charles Personnaz. L’hypothèse d’une installation au sein des bâtiments de l’Hôtel-Dieu, détenus par l’Assistance publique – hôpitaux de Paris, a tout d’abord été confirmée. Sa localisation – il donne directement sur le parvis de la cathédrale –, sa valeur historique et artistique ainsi que l’importance des m2 disponibles en plein Paris en ont fait un candidat idéal, évoqué dès 2019 pour accueillir des œuvres rescapées. La fin d’une incertitude autour de la nouvelle vocation de ce lieu, pour lequel un projet de musée de la Santé avait été un temps évoqué.

La statue du Christ, qui avait été déposée aux lendemains de l’incendie a été restaurée et a retrouvé sa place au sommet du pignon sud. David Bordes © Rebâtir Notre- Dame de Paris.

La statue du Christ, qui avait été déposée aux lendemains de l’incendie a été restaurée et a retrouvé sa place au sommet du pignon sud. David Bordes © Rebâtir Notre- Dame de Paris.

Un musée d’art et d’histoire

Emmanuel Macron a également confirmé l’orientation du lieu, qu’il décrit comme un musée à la fois d’histoire et d’art. Outre la présentation de certains vestiges de l’incendie, d’éventuels fragments de sculptures ou peut-être encore des vestiges mis à jour lors des fouilles, le musée mettra en avant ceux qui ont contribué à son édification et à sa reconstruction, comme le confirme la ministre de la Culture : « Lieu vivant d’expositions et de transmission au cœur de l’île de la Cité, il permettra de plonger dans l’histoire religieuse, politique, sociale et culturelle de la cathédrale, mais aussi découvrir les métiers d’exception qui ont façonné son histoire et son avenir ».

Les charpentiers et les grutiers ont posé le poinçon, qui correspond à l’épine dorsale de la flèche. © Groupement Le Bras Frères – Asselin – Cruard Charpente – MdB Métiers du Bois.

Les charpentiers et les grutiers ont posé le poinçon, qui correspond à l’épine dorsale de la flèche. © Groupement Le Bras Frères – Asselin – Cruard Charpente – MdB Métiers du Bois.

L’art contemporain entre à Notre-Dame

Si cette annonce était attendue, celle d’un projet de concours pour le remplacement de six vitraux de chapelles du bas-côté sud de la nef a surpris. Le président de la République a précisé que cette proposition avait été faite par Monseigneur Laurent Ulrich, archevêque de Paris, à laquelle il a choisi de donner suite en tant que représentant de l’État, qui est propriétaire de la cathédrale. Leur objectif commun est de faire entrer le XXIe siècle entre ses murs grâce à cette commande artistique : « Le siècle qui est le nôtre aura sa place au milieu de plusieurs autres qui figurent dans les œuvres de cette cathédrale » a affirmé le chef de l’État.

Les charpentiers ont posé les premiers éléments de décors en bois, sculptés en ateliers avant d’être fixés aux poteaux arêtiers, qui forment l’ossature de la flèche. Ils seront par la suite recouverts de plomb martelé. David Bordes © Rebâtir Notre-Dame de Paris

Les charpentiers ont posé les premiers éléments de décors en bois, sculptés en ateliers avant d’être fixés aux poteaux arêtiers, qui forment l’ossature de la flèche. Ils seront par la suite recouverts de plomb martelé. David Bordes © Rebâtir Notre-Dame de Paris.

Le concours, organisé par le ministère de la Culture et présidé par Bernard Blistène, ancien directeur du Musée national d’art moderne au Centre Pompidou, aura pour but la sélection d’un artiste contemporain à qui sera confiée la réalisation d’une œuvre figurative. Olivier Ribadeau Dumas, recteur de Notre-Dame de Paris, a précisé dans une tribune publiée par le journal « La Croix » que l’archevêque « a émis le vœu que ces vitraux soient témoins de cet événement du XXIe siècle, l’incendie, la destruction et la résurrection de la cathédrale ». Concernant les sujets des vitraux, ce dernier a également souhaité qu’ils évoquent le saint auquel est consacrée chaque chapelle.

Avec la pose de l'aiguille, dernier élément de charpente, une nouvelle étape est franchie dans la reconstruction de la flèche. David Bordes © Rebâtir Notre-Dame de Paris.

Avec la pose de l’aiguille, dernier élément de charpente, une nouvelle étape est franchie dans la reconstruction de la flèche. David Bordes © Rebâtir Notre-Dame de Paris.

Polémique et pétition

Cette introduction d’une œuvre d’art contemporain, dans le cadre d’un chantier qui a cherché à reproduire le plus fidèlement possible l’état précédent de la cathédrale, n’a pas fait l’unanimité dans la sphère culturelle. Si la volonté du chef de l’État de porter « la marque du XXIe siècle » dans l’édifice n’est pas critiquée en tant que telle, la polémique tient au fait que six vitraux imaginés par Viollet-le Duc devront être déposés. Didier Rykner, fondateur du site « La Tribune de l’Art », a ainsi lancé une pétition en faveur de la conservation de ces vitraux, qui avaient été préservés de l’incendie. Elle a réuni à ce jour 73 287 signatures : « Les vitraux de Notre-Dame conçus par Viollet-le-Duc l’ont été comme un ensemble cohérent. Il s’agit d’une véritable création que l’architecte a voulu fidèle à l’origine gothique de la cathédrale » argue Didier Rykner, qui a récemment publié une enquête autour de l’incendie et du chantier de Notre-Dame.

La couronne et la croix ont trouvé leur place dans le ciel de Paris, au sommet de la flèche. David Bordes © Rebâtir Notre-Dame de Paris.

La couronne et la croix ont retrouvé leur place dans le ciel de Paris, au sommet de la flèche. David Bordes © Rebâtir Notre-Dame de Paris.

En réponse à cette accusation de dénaturation de la cathédrale, Olivier Ribadeau Dumas a répondu que ces vitraux, dotés d’un décor géométrique en grisaille, appartenaient à un décor « dont une grande partie a disparu » et que l’œuvre de Viollet-le-Duc « reste respectée et très présente dans la cathédrale, de la flèche à la nef ». Si le projet est mené à son terme, les vitraux déposés seront exposés dans le futur musée de la cathédrale.


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