Polémique sur la tour Eiffel : pourquoi Rachida Dati propose son classement au titre des monuments historiques

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En pleine polémique sur l’entretien de la tour Eiffel, la ministre de la Culture Rachida Dati plaide pour son classement en monument historique.
Cela permettrait, selon elle, à l’édifice d’être mieux protégé et à l’État d’engager des travaux d’office.
La Dame de fer est seulement inscrite à l’inventaire des monuments historiques depuis 1964, ce qui offre un niveau de protection moindre.

La Dame de fer, emblème de la France et de sa capitale, est au chômage technique depuis bientôt une semaine, au grand dam des touristes. Si le célèbre monument parisien est fermé depuis six jours, c’est en raison d’une grève au sein de la Société d’exploitation de la tour Eiffel (Sete), détenue à 99% par la Ville de Paris et à 1% par la Métropole du Grand Paris. Parmi les reproches adressés à la mairie, dirigée par la socialiste Anne Hidalgo, une gestion financière non viable et des lacunes dans l’entretien de l’édifice, inauguré pour l’Exposition universelle de 1889. Alors que son concepteur Gustave Eiffel recommandait, pour éviter la rouille du fer, de repeindre la tour « tous les sept ans« , l’entretien de la tour accuse des retards. 

Exécuter les travaux d’office

La campagne de rénovation lancée en 2019 n’est pas encore allée à son terme en raison de la pandémie de Covid-19 et de surcoûts imprévus après la découverte de traces de plomb. Mercredi, la ministre de la Culture – et maire du 7e arrondissement de la capitale –, Rachida Dati, a plaidé pour que la tour Eiffel soit classée monument historique, de quoi permettre à l’État « si nécessaire d’engager des travaux d’office« , selon elle. « Aujourd’hui la tour Eiffel n’a pas de protection suffisante« , a souligné la ministre, sur le réseau social X. En effet, l’édifice est seulement inscrit à l’inventaire des monuments historiques depuis 1964, ce qui offre un niveau de protection moindre. Ce statut empêche l’État de pouvoir intervenir, la gestion de l’édifice restant dans l’escarcelle de la Ville de Paris.

En France, il existe deux niveaux de protection au titre des monuments historiques : l’inscription et le classement. L’inscription constitue le premier niveau de protection, et le classement, le niveau le plus élevé. « Son classement entraîne un niveau d’exigence plus fort que pour l’inscription, notamment en ce qui concerne le niveau de qualification des architectes chargés de la restauration« , précise le ministère, sur son site Internet. Lorsqu’un monument est classé, l’État peut aussi mettre le propriétaire défaillant en demeure de réaliser les travaux. « En cas d’inaction du propriétaire, le préfet de région peut soit exécuter d’office les travaux en faisant supporter une part du financement au propriétaire, soit engager une procédure d’expropriation », est-il encore indiqué.

L’État peut mettre le propriétaire défaillant en demeure

La demande de protection au titre des monuments historiques peut émaner du propriétaire du bien – la Ville de Paris dans le cas présent – ou du ministre de la Culture, en l’occurrence Rachida Dati. « Le classement au titre des monuments historiques est décidé par arrêté du ministre de la Culture, après avis de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture, précédé d’un vœu de la commission régionale du patrimoine et de l’architecture, et au vu de l’accord du propriétaire« , détaille le ministère. En l’absence d’accord du propriétaire, le classement de l’édifice peut être prononcé par décret en Conseil d’État, mais cette procédure reste exceptionnelle. 

De même, lorsque l’édifice présentant un intérêt patrimonial est menacé, une instance de classement au titre des monuments historiques peut aussi être décidée par le ministre de la Culture. « Cette décision place le bien sous le régime du classement pendant douze mois, laissant aux services de l’État le temps d’examiner l’opportunité d’une décision de protection (inscription ou classement) définitive« , indique le site internet du ministère. 

L’attaque portée par la ministre peut sembler opportune, quand on sait que Rachida Dati a pour ambition de briguer la mairie de Paris en 2026. Avec cette annonce, la nouvelle ministre de la Culture engage un nouveau bras de fer avec Anne Hidalgo, son actuelle locataire.


Matthieu DELACHARLERY

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