
Les acquéreurs, qui pourront déposer leur dossier de candidature dès le 3 novembre, deviendront propriétaires de leur concession une fois les travaux de rénovation terminés.
Acheter son repos éternel, c’est possible. Pour éviter que de vieilles sépultures funéraires arrivées à l’échéance du délai de la concession ou bien abandonnées ne disparaissent, la mairie de Paris a décidé d’organiser un tirage au sort, permettant «d’offrir aux Parisiennes et Parisiens l’opportunité d’acquérir l’un de ces anciens monuments en déshérence» dans l’un des trois cimetières intra-muros de la ville, peut-on lire dans la délibération du conseil de Paris, votée à l’unanimité en avril dernier. La ville de Paris, rappelle que «lorsqu’on « achète » une concession funéraire, on loue en fait une parcelle de cimetière pour y fonder sa sépulture, pour une durée définie ou à perpétuité. Durant toute la durée du contrat, le terrain appartient toujours à la commune, mais ce qui y est bâti appartient au concessionnaire».
Les personnes intéressées pourront déposer leur candidature à partir du 3 novembre et espérer être sélectionnées pour acquérir l’un des trente monuments funéraires situés dans le cimetière du Père-Lachaise, de Montmartre ou celui de Montparnasse. Les volontaires seront désignés lors de ce tirage au sort qui aura lieu à la fin de l’année et dont «un bilan sera présenté au Conseil de Paris en 2026».
Des travaux compris entre 500 et 5000 euros
Pour être en possession de l’un de ces monuments, de nombreux critères sont exigés. Les nommés devront acheter le monument lors d’une vente «conditionnelle» avec un prix qui oscillera entre 500 et 5000 euros en fonction du type de sépulture. En revanche, la ville exige que l’acquéreur s’engage à restaurer «à l’identique» la tombe, une condition nécessaire pour devenir «propriétaire du monument», indique la mairie de Paris. Pour ce faire, les candidats présenteront «au moins deux devis de restauration du monument et du caveau» et devront faire appel à L’Architecte des Bâtiments de France, étant donné que les trois sites sont protégés au titre des sites et des monuments historiques.
Une fois les travaux terminés, les propriétaires sont assurés d’avoir un emplacement réservé pour eux ou leur famille pour une durée de 10, 30, 50 ans ou à perpétuité, selon leur volonté. A contrario, si la restauration n’est pas réalisée dans les délais impartis, «l’acquéreur ne devient pas propriétaire du monument et ne peut donc pas obtenir la concession funéraire».
Préserver le patrimoine et faire des économies
Cette annonce intervient alors qu’il est aujourd’hui très difficile (voire impossible) pour les habitants de Paris de trouver une concession funéraire dans l’un de ces célèbres cimetières de la ville, comme l’indique la mairie sur son site Internet : «l’acquisition d’une concession funéraire dans le cimetière du Père-Lachaise est uniquement possible au moment d’un décès et sous réserve de disponibilité, pour permettre l’inhumation d’une personne domiciliée à Paris».
En temps normal, lorsqu’une concession n’est pas renouvelée, les corps sont déplacés vers un ossuaire et les monuments sont dans une grande partie démolis. Avec ce projet, la mairie tente de préserver le «patrimoine funéraire» et de «faire des économies» en évitant la destruction des sépultures. À terme, la ville espère «générer une recette estimée à 232.000 euros» en fonction de la durée de concession choisie par les acquéreurs.
La ville de Paris note que «depuis quelques décennies, des usagers des cimetières, partout en France, font savoir qu’ils sont prêts à restaurer un monument funéraire ancien pour obtenir, en contrepartie, une concession funéraire».
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