Le site de baignade du Bras Marie, situé dans le 4e arrondissement face à l’île Saint-Louis, ne rouvrira pas l’an prochain. La préfecture d’Île-de-France a confirmé cette décision pour permettre une meilleure navigation fluviale sur la Seine. Deux nouveaux emplacements sont à l’étude au pont Louis-Philippe et aux jardins Tino-Rossi pour 2026.
Le site de baignade du Bras Marie a fermé définitivement ses portes après une première saison estivale couronnée de succès dans le 4e arrondissement de Paris. Plus de 75 600 personnes ont profité des trois sites de baignade gratuits aménagés sur la Seine durant l’été 2025, faisant de cette expérience un succès populaire incontestable. Pourtant, ce site emblématique situé au pied du pont de Sully et face à l’île Saint-Louis ne rouvrira pas ses pontons l’an prochain.
Cette fermeture définitive s’inscrit dans un engagement pris par l’État avec la Ville de Paris dès le lancement du projet. La préfecture d’Île-de-France rappelle que « depuis l’officialisation des trois sites de baignade en mai dernier, il a été annoncé que le site serait déplacé les années suivantes. C’est un engagement pris par l’État avec la Ville de Paris de proposer un lieu plus adapté à la navigation des bateaux ».
Pourquoi cette fermeture du site de baignade ?
Les professionnels du transport fluvial avaient exprimé leurs inquiétudes dès le mois de mars concernant l’impact de la baignade dans la Seine sur leur activité. Le Bras Marie pose un défi particulier en raison de sa configuration géographique : la navigation y est divisée en deux, avec le bras principal d’un côté et le Bras Marie de l’autre.
Didier Leandri, président d’Entreprises fluviales de France (E2F), explique que « si on [le] ferme [pour des raisons de sécurité liée à la baignade], les navires de croisière devront passer par le bras principal et s’insérer dans une circulation alternée, ce qui créerait des embouteillages« . Cette situation aurait des conséquences directes sur le secteur touristique fluvial, qui transporte chaque année 9 millions de passagers, principalement pendant la période estivale.
Taoufik El Amrani, directeur de la Compagnie des Bateaux-Mouches, reconnaissait auprès du Figaro que ses équipes avaient pu travailler la plupart du temps, mais regrettait le manque d’information concernant les fermetures liées aux intempéries. Un patron de bateau de marchandise témoignait également des contraintes supplémentaires, expliquant avoir dû travailler de nuit le samedi pour éviter les fermetures du dimanche.
Quelles sont les alternatives envisagées ?
La préfecture assure qu’« aucun bateau ni aucune barge n’a été empêché de naviguer » durant cette première saison, mais reconnaît la nécessité de trouver des solutions plus durables nous apprend actu Paris. Deux options sont actuellement à l’étude pour remplacer le site du 4e arrondissement : un emplacement au pont Louis-Philippe dans le 4e arrondissement, ou un autre à la hauteur des jardins Tino-Rossi dans le 5e.
Le jardin Tino-Rossi présente un avantage historique intéressant : aux XVIe et XVIIe siècles, les Parisiens s’y retrouvaient déjà pour se baigner dans la Seine. Ce site, qui longe les berges entre les ponts d’Austerlitz et de Sully, pourrait offrir un cadre tout aussi prestigieux que l’ancien Bras Marie, avec une meilleure compatibilité avec la navigation commerciale.
Cette recherche d’un nouvel emplacement s’inscrit dans la continuité du Plan Baignade, lancé en 2016 et doté de plus de 1,4 milliard d’euros d’investissements. L’objectif reste ambitieux : développer progressivement une vingtaine de sites potentiels répartis sur 16 communes de la Métropole du Grand Paris d’ici 2028.
Les deux autres sites de baignade parisiens – Grenelle dans le 15e et Bercy dans le 12e – continuent quant à eux de fonctionner normalement. Le site de Grenelle reste accessible jusqu’au 7 septembre, et celui de Bercy jusqu’au 14 septembre, avec même un week-end bonus prévu les 20 et 21 septembre dans le 12e arrondissement.
Cette première saison de baignade dans la Seine aura donc permis de tester la cohabitation entre les différents usages du fleuve. Si le Bras Marie tire sa révérence, son héritage perdure dans la recherche d’un équilibre durable entre loisirs aquatiques et activités économiques sur la Seine parisienne. Les nageurs devront patienter jusqu’en 2026 pour découvrir le nouveau site qui prendra le relais de ce pionnier des baignades urbaines dans la capitale.
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