Paris: Les Catacombes sont entrées en restauration

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Les Catacombes sont entrées en restauration

La partie refaite, avec les murs des «Martyrs de septembre», tués dans les prisons en 1792.

C’est un lieu parisien de plus en plus visité. En 2015, les Catacombes accueillaient 400 000 visiteurs. En 2023, ces derniers étaient 600 000. La chose a provoqué une modification du parcours, désormais étalé sur un kilomètre et demi. Voilà qui pourrait étonner, à l’heure où la mort se voit toujours davantage évacuée de nos existences. On s’éteint à l’hôpital en toute discrétion. Plus question d’envoyer ou de recevoir des lettres de deuil. Inutile de s’acheter des vêtements noirs, puisque ceux-ci font désormais partie du quotidien. Votre enterrement durera à peine le temps d’un repas pris dans un «fast-food». Et votre «dernier repos» ne durera guère plus de vingt ans, avant de vous faire réveiller par des fossoyeurs faisant de la place pour quelqu’un d’autre. Que voulez-vous? La crise du logement sévit aussi dans les cimetières.

Née de l’hygiénisme en 1785

Or donc on reparle aujourd’hui des Catacombes parisiennes pour leur restauration. Notez que j’ai lu la nouvelle sous la plume de Luana Di Micco dans «Il Giornale dell’Arte», édité à Turin. L’Italie reste le pays des «cimiteri monumentali» et des visites de momies à Palerme ou des ossuaires à Rome. Basée dans la capitale française, la journaliste explique que les travaux ont commencé en décembre dernier. Ils ont débuté par le «Mur des Martyrs de septembre». Entendez par là les victimes des massacres de septembre 1792 perpétrés dans les prisons, alors que débutait la Terreur. Les Catacombes restaient alors toutes jeunes. Un désir d’hygiénisme était apparu à la fin du XVIIIe siècle. Il fallait selon lui transférer en charrettes les os depuis les cimetières situés en plein Paris. Ceux des Innocents, situés depuis le Moyen Age à côté des Halles, avaient ainsi inauguré les Catacombes en 1785. C’était bien parti! L’ouverture au public de ce «memento mori» n’aura pourtant lieu qu’en 1809, sous Napoléon Iᵉʳ.

Le parcours actuel, dans d’anciennes carrières, fait un kilomètre et demi.

Comme tous les monuments, les Catacombes se sont usées depuis, tandis qu’elles se remplissaient parallèlement. Les spécialistes pensent aujourd’hui qu’elles abritent les restes de six millions de personnes, alors que se développaient des cimetières nouveaux comme le Père Lachaise et Montparnasse. Ce vieillissement est dû au lieu. Un labyrinthe de galeries taillées dans d’anciennes carrières d’où se voyait extraite une pierre de qualité très moyenne. C’est aussi un résultat de la décomposition des os humains, toujours plus fragiles. A ce propos, une nouvelle technique se voit utilisée de manière expérimentale par les archéologues Clotilde Proust et Nathanaël Savalle. Elle s’inspire de la construction des murs en pierres sèches. Il faut auparavant démonter les empilements anciens allant jusqu’au plafond. Du travail en perspective puisqu’il existe 216 de «murs», en plus ou moins bon état de conservation. Deux des plus endommagés passeront entre les mains des restaurateurs en 2025 et 2026. Avec un par an, nous en avons jusqu’au vingt-troisième siècle…

Mécènes recherchés

Comme toujours, il a aussi fallu «dérestaurer» l’institution mortuaire aujourd’hui conservée par Isabelle Knafou. Dans les années 1950, on avait mis de la chaux pour empêcher les os de s’écrouler. Cette dernière s’est appesantie sur des restes humains friables, parce que vides. Ceux-ci se sont émiettés. Il faut aujourd’hui enlever cette chaux et reconstruire les piles en mettant les ossements les mieux préservés devant pour faire plus joli. Tout cela a évidemment un coût. Propriétaire, la Ville de Paris a dû mettre la main à une poche que la maire Anne Hidalgo a sérieusement percée. Les dépenses prévues sont de neuf millions d’euros en comptant la rénovation des installations techniques allant du recyclage de l’air (on est à vingt mètres sous le sol!) au système de surveillance afin d’éviter les vols. Ce chantier-là démarrera l’an prochain. Il s’agira de trouver des mécènes, histoire de faire l’appoint. Pour les «murs» de 2025 et de 2026, ils se sont déjà annoncés. Les deux opérations seront menées à bien pour 218 000 euros grâce à la Fondation Roc Eclerc. Une maison spécialisée dans les monuments funéraires…

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