Un ancien laboratoire de Marie Curie à paris était menacé de démolition pour construire un nouveau centre scientifique.
Le projet a déclenché la colère des défenseurs du patrimoine.
Face à la polémique, la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, a finalement suspendu la destruction du bâtiment.
Les premiers coups de pelleteuse devaient démarrer lundi 8 janvier. Ils sont finalement annulés. Le Pavillon des Sources, où a travaillé la physicienne Marie Curie et situé dans le Quartier latin à Paris, était au centre d’une querelle entre défenseurs du patrimoine et partisans de la construction d’un nouveau bâtiment. Un permis de démolir avait été accordé en mars 2023. La ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, a annoncé, vendredi 5 janvier sur X (ex-Twitter) le suspendre, après une réunion avec Thierry Philip, président du directoire de l’Institut Curie.
J’ai échangé ce matin avec Thierry Philip, président de l’Institut Curie. Nous sommes convenus qu’il suspende la démolition du Pavillon des Sources pour se donner le temps d’examiner, avec les parties prenantes et ma collègue @sretailleau , toute alternative possible. — Rima Abdul Malak (@RimaAbdulMalak) January 5, 2024
Le centre de cancérologie de l’Institut Curie, sur la montagne Sainte-Geneviève, avait lancé ces travaux pour s’agrandir et ouvrir le premier centre de chimie biologique sur le cancer en Europe, défendant une grande avancée pour la science. Le bâtiment devait s’élever sur cinq étages et s’étendre sur 2000 m² mais nécessitait la destruction du Pavillon des Sources, petit édifice en pierres et en briques, utilisé par Marie Curie, double prix Nobel, pour ses travaux sur le radium. Une éventualité contestée par les associations de défense du patrimoine qui refusent qu’un bâtiment historique soit détruit, tout près du Panthéon où reposent la scientifique et son mari Pierre depuis 1995.
Pourtant, la valeur patrimoniale du Pavillon des sources est contestée : pour Thierry Philip, comme pour le petit-fils de Marie Curie, il s’agit d’un « lieu de stockage des sources radioactives mais pas d’un laboratoire », rapporte l’AFP. Sauf que le musée Curie lui-même indique sur son site que la chercheuse y a « formé une équipe destinée à la fabrication des ampoules d’émanation du radium », alors utilisées dans les « hôpitaux militaires pour aseptiser les blessures de guerre » lors de la Première Guerre mondiale.
Stéphane Bern se mobilise pour défendre le Pavillon
En septembre, la Commission du Vieux Paris, une instance consultative de la mairie, avait réprouvé « le caractère massif et disproportionné du projet ». L’association SOS Paris veut, elle, protéger les « tilleuls centenaires » du jardin, explique l’AFP. Rachida Dati a demandé à Rima Abdul-Malak l’inscription du site au titre des monuments historiques pour le protéger durablement, alors même que les Architectes des bâtiments de France ont émis un avis favorable à la démolition.
Sur France Culture, Stéphane Bern s’est dit « mobilisé » contre la disparition du Pavillon : « On ne peut pas à la fois demander le réarmement culturel et intellectuel de la France et détruire ce qui fait sa mémoire et sa fierté. La destruction du Pavillon des Sources par l’Institut Curie serait une faute grave. Ce qui fait sa valeur, c’est sa dimension mémorielle et symbolique, donc patrimoniale. » Il n’a pas hésité à interpeller Emmanuel Macron sur la question.
C’est donc l’héritage de Marie Curie qui est aujourd’hui disputé. Première femme à enseigner à la Sorbonne et à obtenir un prix Nobel en 1903, elle reste à ce jour la seule personne à en obtenir dans deux disciplines : la physique et la chimie. Le débat est pour le moment figé, mais rien ne dit que le permis de démolir sera définitivement suspendu. Les discussions doivent continuer pour envisager des alternatives et, peut-être, préserver le Pavillon des Sources.
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