Par Caroline J., Rizhlaine F. · Photos par Caroline J. · Publié le 8 septembre 2023 à 16h48
Envie de vous immerger dans le Paris insolite ? On vous fait découvrir l’incroyable et fascinant Musée des moulages situé au cœur de l’Hôpital Saint-Louis. A l’intérieur de ce lieu unique au monde ? Une collection, classée à l’inventaire des Monuments historiques depuis 1992, de plus de 4.900 cires médicales retraçant l’histoire des maladies dermatologiques.
Si Paris est considérée comme l’une des plus belles villes au monde, elle regorge néanmoins de lieux mystérieux. Si vous êtes un passionné de médecine ou que vous faites partie de ceux qui regrettent la fermeture du Musée Dupuytren qui présentait d’impressionnantes pathologies anatomiques, il vous reste néanmoins un autre lieu fascinant dédié à l’Histoire de la médecine. Il s’agit du Musée des Moulages de l’Hôpital Saint-Louis, Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).
Ce musée insolite et secret à Paris réunit une collection gargantuesque de plus de 4.900 cires médicales présentant des moulages de maladies dermatologiques datant de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle. Elle est par ailleurs si exceptionnelle qu’elle est classée aux Monuments historiques depuis 1992. De par son nombre impressionnant de moulages réalisés, le lieu se veut aussi unique au monde. Ce musée-bibliothèque accueille forcément de nombreux professionnels du milieu médical, mais aussi des curieux au cœur bien accroché. Âmes sensibles s’abstenir !
Mais avant de vous présenter cette incroyable salle des moulages, restaurée en 2016, on débute la visite par le rez-de-chaussée où l’on peut admirer une sculpture de Saint-Louis, qui a donc donné son nom à cet hôpital de l’AP-HP, dédié au traitement des maladies en 1801, et dont le premier dermatologue, Jean Louis Alibert, contribua grandement à la réputation des lieux.
En montant les marches, on découvre une cinquantaine de portraits des grands noms de la dermatologie française, mais aussi ceux des chef(fe)s de service de l’hôpital parti(e)s à la retraite, dont celui de Martine Bagot; première femme à rejoindre cette impressionnante collection en septembre 2022.
On pénètre ensuite dans la fameuse et somptueuse salle – aménagée tel un musée d’histoire naturelle – où nous attendent des milliers de moulages au réalisme saisissant. Ici, l’ensemble des maladies dermatologiques est représenté, avec en premier lieu la syphilis (environ 1200 moulages ont été réalisés sur cette pathologie), mais aussi le lupus, la lèpre, la sclérodermie, l’herpès, les vergetures, l’acné, les verrues, l’urticaire, le zona ou encore la filariose lymphatique, communément appelée éléphantiasis. Toutes ces maladies dermatologiques sont classées par ordre alphabétique.
La première chose qui nous frappe c’est le réalisme de ces moulages qui, on le rappelle, sont la représentation de patients anciennement hospitalisés à l’Hôpital Saint-Louis. Des moulages confectionnés pour la plupart par un homme : Monsieur Jules Baretta. Repéré par le Dr. Lailler dans sa boutique alors qu’il confectionnait des fruits en carton pâtes, l’artisan Jules Baretta a volontiers accepté de changer de voie en se spécialisant dans ces moulages de parties du corps atteintes de lésions dermatologiques. Après deux ans de formation à étudier les différentes pathologies, il réalise son premier moulage de cire en 1865.
Au total, Jules Baretta a réalisé plus de 3.000 moulages entre 1865 et 1913. Deux autres hommes lui ont succédé : Louis Niclet de 1914 à 1924 et Stephan Littre de 1928 à 1958 ; le tout dernier moulage de cette collection générale ayant été réalisé à cette date.
Avec l’accroissement des moulages réalisés par Jules Baretta, ils ont donc eu l’idée de créer ce musée unique au monde. Il a été inauguré en août 1889, jour de l’ouverture du premier congrès international de dermatologie organisé donc au musée des moulages dans le cadre de l’Exposition Universelle. Si le lieu servait aux médecins pour se former, il était également utilisé à des fins préventives.
Fort de son importance, trois autres collections ont rejoint ce Musée des moulages et la collection générale : la collection Péan (615 moulages), la collection Parrot (88 moulages) et la collection Fournier (442 moulages).
En y regardant de plus près, on remarque que tous ces moulages disposés derrière les vitrines s’accompagnent d’une étiquette, dévoilant un numéro, correspondant à l’entrée dans la collection, ainsi que le diagnostic du patient, mais aussi son âge et son métier. Aussi, toutes les parties du corps étaient touchées par ces maladies dermatologiques : le visage bien sûr, mais aussi la langue, le dos, les mains, les pieds, le cuir chevelu, les parties génitales… Et certains moulages ont de quoi nous retourner si nous ne sommes pas préparés, comme ces bébés syphilitiques de la collection Péan, ou encore certains visages de femmes où l’on peut presque ressentir leur souffrance.
Connu de nombreux médecins dermatologues, le Musée des moulages est un « véritable témoignage d’une époque et de l’histoire de la médecine », nous explique Sylvie Dorison, chargée du musée-bibliothèque de l’Hôpital Saint-Louis AP-HP, qui nous indique que la réalisation de ces moulages reste aujourd’hui encore secrète. Ainsi, chaque artisan mouleur avait sa technique. Mais « la plaie était certainement protégée à l’aide de peau d’intestin d’animal » nous précise Sylvie Dorison. Ensuite, il fallait ajouter du plâtre liquide, puis de la cire chaude. Une fois les matériaux séparés, le mouleur y intégrait en surface des pigments, « un peu comme pour les tatouages », ajoute la chargée du musée-bibliothèque de l’Hôpital Saint-Louis AP-HP.
Si l’expérience et la découverte de ce musée unique et insolite à Paris vous intéressent, notez que le lieu est ouvert du lundi au vendredi de 9h à 16h30. Mais attention, pour pousser les portes du Musée des Moulages, la visite se fait uniquement sur rendez-vous (par mail ou par téléphone). Il est par ailleurs interdit aux moins de 12 ans en raison du caractère sensible de certains moulages. Si l’accès est gratuit pour le personnel de l’AP-HP, les autres visiteurs doivent débourser 7€ en plein tarif (4€ pour les étudiants).
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