
Après le départ des voitures, écartées au profit des piétons, ces derniers pourraient à leur tour céder le terrain aux végétaux. La Ville de Paris planche en ce moment sur une nouvelle transformation de la place de la République. Elle veut faire face à la multiplication des dégradations et des tags réalisés sur le socle de la statue de Marianne, à la suite des mouvements sociaux organisés sur cet axe majeur du nord-est de la capital. Au Conseil de Paris, le 10 avril 2025, Rudolph Granier (Changer Paris) a interpellé la majorité sur le sujet. « Quand vous avez bétonné la place de la République, était-ce pour en faire un forum militant permanent ? », a-t-il lancé devant les élus, dont le maire de Paris Centre, Ariel Weil (PS). Dans sa réponse, celui-ci a d’abord rappelé la systématisation du dépôt de plainte pour chaque dégradation du monument avant d’annoncer les grandes lignes d’un projet de réaménagement visant à le protéger.
« J’ai rencontré récemment l’architecte de la place de la République [Pierre Alain Trévelo, architecte du cabinet Trévelo et Viger-Kohler, ndlr] qui pense tout à fait envisageable, comme moi, d’imaginer un peu de végétation », a-t-il indiqué avant de proposer un calendrier, encore flou. « Peut-être à la faveur des prochains travaux très importants que va faire la RATP dans sa station de métro. » La régie prévoit de lancer son chantier à partir de 2026.
À lire aussi
Des tags qui fragilisent
En 2013, la place de la République avait connu une profonde mutation avec la création d’une esplanade ouverte. En diminuant l’espace des voitures, la Ville ambitionnait ainsi « laisser les Parisiens se [la] réapproprier ». Le pari est réussi puisqu’au fil du temps elle est devenue leur point de rendez-vous, aussi bien pour se recueillir que pour se mobiliser. Les rassemblements organisés après les attentats de Charlie Hebdo ou contre la loi Travail avec le mouvement Nuits Debout ont érigé cette place un symbole d’unité des luttes. « On peut dire qu’elle a changé de statut ou qu’elle a vraiment trouvé le sien », avait fait remarquer la maire de Paris, Anne Hidalgo, dans les colonnes de Libération.
Cela n’est toutefois pas sans conséquence. La Marianne au bras levé « est souvent ciblée » par les dégradations pendant les manifestations « qui, parfois, prennent la forme de protestations visuelles », note la mairie de Paris Centre. Bâtie en 1883, elle a été ajoutée à la liste des monuments historiques en 2021. Chaque coup de bombe de peinture ou collage d’affiche sont désormais nettoyés dans la foulée par les agents municipaux mais ces interventions fragilisent in fine la pierre blanche du piédestal.
Avec l’application Dans Ma Rue, lancée en 2012, elle constate une forte augmentation des signalements de tags ces dernières années : on en comptait 35 500 en 2022, contre 49 000 en 2024. Depuis le mois de janvier, déjà 11 200 notifications ont été envoyées à la mairie regroupant les 1er, 2e, 3e et 4e arrondissements. Et cela n’est pas sans conséquence d’un point de vue financier. La collectivité a déboursé près de 700 000 euros l’année dernière rien que pour les opérations de nettoyage de tags.
À lire aussi
L’exemplaire place de la Bastille
« Parce que la répression seule ne résout pas les problématiques de fond, nous souhaitons étudier un projet d’aménagement préventif visant à protéger durablement la statue », indique la mairie. Elle veut à cet égard s’inspirer de la place de la Bastille. Celle-ci avait connu d’importants travaux de rénovation qui ont pris fin en 2019 pour en faire un vaste espace dédié aux piétons et aux vélos.
À cette occasion, une couronne de barrières avait été installée au pied de la colonne de Juillet. « On voit que cela fonctionne [puisqu’elle] n’est pas la cible des tags alors qu’elle est régulièrement sur le parcours des manifestations », relève la mairie de Paris Centre.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.
La chronique a été générée aussi sérieusement que possible. Dans la mesure où vous désirez mettre à disposition des renseignements supplémentaires à cet article sur le sujet « Découverte de paris » vous pouvez utiliser les contacts affichés sur notre site web. Le but de aquarelleparis.fr est de débattre de Découverte de paris dans la transparence en vous donnant la visibilité de tout ce qui est mis en ligne sur ce thème sur le net Cet article, qui traite du thème « Découverte de paris », vous est volontairement proposé par aquarelleparis.fr. Connectez-vous sur notre site internet aquarelleparis.fr et nos réseaux sociaux pour être informé des prochaines publications.

