Édifié en 1929, l’hôtel Molitor a très vite été reconnu comme un lieu incontournable par la haute société parisienne. Et sa piscine, avec ses lignes Art déco et son eau turquoise, devint le symbole d’un style de vie sophistiqué. À l’époque, «la piscine Molitor Grands Établissements Balnéaires d’Auteuil» devenait ainsi une pierre de plus dans le grand centre sportif qui se mettait en place dans ce très chic arrondissement, aux côtés du stade Jean Bouin, du Parc des Princes et de Roland-Garros. C’est d’ailleurs Johnny Weissmuller, quintuple médaillé olympique et «Tarzan» sur grand écran, qui y officiera en tant que maître-nageur durant l’été 1929. Mais, dès 1970, la piscine Molitor plongea dans un inéluctable déclin, pour finalement fermer en 1989. Et puis, miracle, la Mairie de Paris lançait en 2007 un appel à candidature pour sa rénovation. De lourds travaux débutèrent en 2011. Il fût décidé que sa reproduction soit fidèle à l’originale. Aujourd’hui, l’hôtel Molitor est bien plus qu’un simple établissement hôtelier, c’est un lieu de vie et de culture. La piscine accueille non seulement les clients de l’hôtel, mais également les amateurs d’art, de musique et de gastronomie. Des expositions d’art contemporain aux soirées DJ, le Molitor propose une belle expérience immersive à ses visiteurs, alliant le charme du passé au confort moderne.
Le Lutetia
Le Lutetia, icône de l’hôtellerie de luxe à la parisienne, incarne une histoire riche et complexe au cœur de l’emblématique quartier de Saint-Germain-des-Prés. Mais cette histoire a oscillé entre gloire et tragédie.
C ’est au n°45 du boulevard Raspail que se dresse le Lutetia dont le nom dérive de l’ancienne appellation de Paris, Lutèce. Il fût inauguré le 28 décembre 1910, «par grand froid», comme le disaient les journaux de l’époque. D’un style oscillant entre Art nouveau et Art déco, ses sculptures en façade ont été réalisées par Léon Binet ainsi que par Paul Belmondo, dont le fils Jean-Paul s’est illustré dans un autre type d’art. À ses débuts, l’hôtel Lutetia était un symbole de modernité et d’élégance, conçu pour accueillir une clientèle internationale aisée. Durant les Années folles, l’endroit devint le lieu de prédilection des artistes, écrivains et intellectuels qui ont contribué à forger sa réputation d’établissement à la pointe de la vie culturelle parisienne. Le quartier est un haut lieu du renouveau artistique de l’entre-deux-guerres. On pouvait y croiser Picasso, Matisse et André Gide, qui y a même vécu une année. James Joyce y a joué du piano, peut-être pour Samuel Beckett ou Saint-Exupéry. Il se dit qu’Albert Cohen y a dicté son chef-d’œuvre «Belle du Seigneur» à sa secrétaire. C’est là également que Charles de Gaulle et son épouse logeaient lorsqu’ils étaient de passage à Paris. Ils y séjournaient d’ailleurs en mai-juin 1940, au début de la Seconde Guerre mondiale.
Et de la lumière à l’ombre, il n’y aura qu’un pas. Occupé par les forces d’occupation allemandes, le fastueux Lutetia devint le quartier général de la gestapo à Paris. Sous ce nouveau régime, l’hôtel, lieu de fêtes et de culture, fut le théâtre d’interrogatoires brutaux et de détentions arbitraires. Des milliers de personnes, résistants, prisonniers politiques et Juifs, furent soumis à des traitements inhumains dans ses murs. Pendant cette sombre période, des employés de l’hôtel parvinrent à créer une cache dans la cave afin d’y dissimuler les meilleurs crus de l’établissement sans qu’ils ne tombent aux mains des Allemands.
À la libération de Paris, en 1944, le Lutetia retrouva peu à peu sa vocation première, mais son histoire douloureuse laissa des cicatrices profondes. L’hôtel accueillera même des déportés à leur retour des camps de concentration. Une idée du général De Gaulle lui-même, qui disait à son étatmajor: «Le Lutetia convient le mieux à la situation. C’est vaste et confortable. Le luxe n’y est pas tapageur, mais sobre». Une plaque fixée sur la façade honore d’ailleurs sa courte histoire de centre d’accueil. Durant les décennies suivantes, l’établissement chercha à se reconstruire, à réaffirmer sa place dans le paysage hôtelier parisien. Il accueillit à nouveau une clientèle internationale mais cette fois-ci dans un contexte de paix et de prospérité. Propriété de la famille Taittinger en 1955, il passera dans les mains d’une société américaine d’investissement 50 ans plus tard avant de finalement atterrir dans l’escarcelle du groupe Israélien Alrov qui engagera de lourds travaux de rénovation. Et c’est en juillet 2018 que ce cinq étoiles, symbole du luxe à la parisienne, a rouvert ses portes.
Le Lutetia 45, Boulevard Raspail, 75006 Paris Infos: contact@hotellutetia.com
Le Ritz
Plus qu’un cinq étoiles, le Ritz est un condensé d’histoire et le témoin d’un art de vivre à la française dont il fait profiter depuis 1898 les grands de ce monde.
Ritz… Quatre lettres synonymes de luxe absolu et de raffinement à la française. Le 5 étoiles parisien, probablement le plus célèbre et le plus réputé au monde, doit son nom à son fondateur, le Suisse César Ritz. En 1897, celui qui fut aussi directeur du Savoy, à Londres, jetait son dévolu sur deux hôtels particuliers de la place Vendôme, l’hôtel de Gramont et l’hôtel Crozat pour les faire transformer en hôtel de luxe par l’architecte Charles Mewès. Le 1er juin 1898, naissait le Ritz, fabuleux condensé de luxe et de modernité qui proposait l’électricité à tous les étages et une salle de bains par chambre et dont l’ambition affichée était d’accueillir les grands de ce monde!
Mais les deux conflits mondiaux allaient bientôt déferler sur l’Europe. La Première Guerre mondiale voyait le Ritz en partie transformé en hôpital militaire. La Seconde Guerre mondiale le voyait réquisitionné par l’armée allemande à l’instar de la plupart des palaces parisiens.
Le Ritz sous l’Occupation, c’est l’histoire que nous raconte Philippe Collin dans «Le barman du Ritz». Un roman, certes, mais peuplé de personnages on ne peut plus réels et basé sur une solide connaissance de l’Histoire. Marie-Louise Beck, épouse Ritz et veuve depuis 1918, dirige l’hôtel d’une main de fer quand, en juin 1940, débarque l’armée allemande pour qui Paris, va devenir un lieu de détente. Derrière le comptoir de son bar, Frank Meier, attend cette nouvelle clientèle qui n’en est pas une, dans l’angoisse. C’est que le barman du Ritz, maître absolu du cocktail, connu jusqu’aux États-Unis, est né quasi miséreux dans le Tyrol autrichien et est juif de surcroît. Un secret farouchement gardé par celui qui va être amené, quatre années durant, à servir l’Occupant.
Philippe Collin décrit ces années étranges où le luxueux palace est peuplé de gradés allemands, où le personnel dénonce à tour de bras, où les soubrettes ont des amants allemands, où Gabrielle «Coco» Chanel se pavane au bras du baron von Dincklage et crache son venin sur ses ex-associés juifs. Au bar, Churchill et Hemingway ont été remplacés par Carl-Heinrich von Stülpnagel ou Hans Speidel quand ce ne sont pas les ferrailleurs, enrichis par la collaboration qui s’octroient désormais le droit de fréquenter des lieux dont ils n’auraient jamais pu espérer passer la porte quelques mois auparavant. Quant à Hermann Göring, il occupe la suite impériale et donne des sueurs froides à la direction du Ritz. Pas uniquement parce qu’il est Göring, l’ogre dévorant les œuvres d’art volées aux juifs avec la même avidité que la nourriture, mais surtout parce qu’il vide les réserves d’eau chaude du palace. Göring était (entre autres) morphinomane et les bains d’eau chaude étaient à l’époque le remède conseillé pour pallier le manque. Le Feldmarshall passe donc des heures dans sa baignoire…
Ritz secret
Le Ritz sous l’Occupation, c’est un îlot de sérénité alors que Paris crève de faim et de froid en hiver. Mais on y croise aussi des officiers anglais cachés dans les mansardes du personnel et que l’on évacue par un souterrain secret. Des juifs aussi qui y transitent dans le plus grand secret avant d’être évacués vers l’exil.
Et puis, il y a l’«opération Walkyrie», cette tentative d’assassinat d’Hitler, le 20 juillet 1944, planifiée par des conjurés civils et militaires qui échouera mais qui est passée par le Ritz. Frank Meier a en effet servi de boîte aux lettres entre Inga Haag, fausse vamp et vraie nièce de Wilhelm Canaries, responsable de l’Abwehr, le service de renseignement de l’armée allemande, et les conjurés de l’«opération Walkyrie», dont von Stülpnagel ou Hans Speidel.
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