Ces derniers temps, la cathédrale Notre-Dame de Paris retrouve enfin sa silhouette. Moins d’un an avant sa réouverture au culte et à la visite (prévue pour le 8 décembre 2024), le monument a retrouvé sa flèche – reconstruite telle qu’elle a été érigée par Viollet-le-Duc – et son coq. Samedi, vers 16 heures, une grue a posé le coq en cuivre recouvert de feuilles d’or à 96 mètres du sol, devant le regard impressionné des passants. Doté d’ailes de feu, l’animal « rappelle que la cathédrale peut renaître de ses cendres tel le phénix », explique Philippe Villeneuve, architecte en chef des monuments historiques, qui a dessiné le nouveau coq.
Une étape majeure du chantier de la reconstruction de Notre-Dame de Paris
« C’est un moment hautement symbolique du redressement de la cathédrale », se réjouit Philippe Jost, président de l’Établissement Public « Rebâtir Notre-Dame », lors de la cérémonie. Partis en fumée lors de l’incendie dévastateur du 15 avril 2019, la flèche et son coq étaient des éléments majeurs du chantier de Notre-Dame, à la fois un défi technologique, pour reconstruire à l’identique l’ouvrage, et un enjeu symbolique, l’animal étant devenu une image de résilience.
Le nouveau coq de Notre-Dame de Paris © Romaric Toussaint © Rebâtir Notre-Dame de Paris
« Le coq est l’animal connu pour être le premier à annoncer le lever du soleil par son chant, décrit le diocèse de Paris dans un communiqué. Il symbolise la vigilance (celui qui guette la venue de l’aurore) et l’annonce de la Résurrection de Jésus-Christ au matin de Pâques, la victoire de la vie sur la mort, la lumière qui chasse les ténèbres. Placé au sommet des clochers, il indique la direction du vent et de la tempête, en lui faisant face. »
Coq de la flèche (1858-1859) de l’entreprise Monduit d’après le modèle d’Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume, présenté dans l’exposition « Notre-Dame de Paris. Des bâtisseurs aux restaurateurs » à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, Paris, 2023 ©Guy Boyer
Un parchemin avec les noms de celles et ceux qui ont œuvré à la reconstruction de la flèche
Avant d’être bénie par l’archevêque de Paris, Monseigneur Laurent Ulrich, et de rejoindre le sommet de la flèche, le nouveau coq de 90 cm pour 25 kg a été creusé pour y loger de précieuses reliques. Du haut de la cathédrale, l’oiseau veille sur la ville et garde des ossements de saint Denys, premier évêque de Paris au IIIe siècle et saint patron de l’Église de Paris, ceux de sainte Geneviève, sainte patronne de la ville de Paris, l’une des 70 épines de la sainte couronne du Christ et un parchemin qui comporte les noms de « tous ceux qui ont œuvré de manière directe ou indirecte » à la reconstruction de la flèche, soit près de 2000 noms d’après le diocèse.
Le nouveau coq de Notre-Dame de Paris © Romaric Toussaint © Rebâtir Notre-Dame de Paris
L’ancien coq exposé à la Cité de l’architecture et du patrimoine
Retrouvé parmi les débris fumants, l’ancien coq, créé par l’entreprise Monduit d’après le modèle d’Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume en 1937, est l’un des vestiges les plus emblématiques de la cathédrale. Étant trop endommagé pour être restauré, il est présenté à la Cité de l’architecture et du patrimoine (Paris, XVIe arrondissement) dans l’exposition « Notre-Dame de Paris. Des bâtisseurs aux restaurateurs », jusqu’au 2 juin 2024. Il devrait ensuite prendre place dans le futur musée de l’œuvre de Notre-Dame de Paris, comme l’a précisé le président de la République Emmanuel Macron lors de sa visite du chantier le 8 décembre dernier.
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