« Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage ». Voilà donc que pourrait bien s’achever celui de la dépouille de Joachim du Bellay, auteur de ce non moins célèbre alexandrin. Lors d’une conférence de presse, ce mardi 17 septembre à Paris, les équipes de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont en effet révélé que le mystérieux cavalier découvert dans un sarcophage de plomb lors des fouilles menées à la croisée du transept de Notre-Dame de Paris en 2022 n’était autre que le génial poète. Ce « cold case vieux de plusieurs siècles », selon les termes de Dominique Garcia, président de l’Inrap, serait-il résolu ?
Notre-Dame de Paris, un haut-lieu funéraire
Du 2 février au 8 avril 2022, les archéologues de l’Inrap ont eu l’opportunité de mener, au cœur même de Notre-Dame de Paris, un chantier de fouilles inédit qui a donné lieu à de nombreuses trouvailles. La plus médiatique a sans doute été celle d’un cercueil anthropomorphe en plomb, réputé alors du XIVe siècle, abritant un mystérieux cavalier, une pratique révélée par l’analyse des os de son bassin. Un autre sarcophage de plomb avait également été découvert et son occupant immédiatement identifié, grâce à une épitaphe, comme étant celui du chanoine Antoine de La Porte, décédé en 1710. Les fouilles ont révélé plus d’une centaine de sépultures, de laïcs comme de membres du clergé, à l’intérieur de la cathédrale. Une densité qui n’a rien de surprenant quand on sait l’importance de la destination également funéraire du sanctuaire.
Concordance de profil
Des recherches pluridisciplinaires menées par l’Université Toulouse III / CNRS et le professeur Éric Crubézy, médecin et professeur d’anthropologie, ont permis d’établir que l’occupant de cet intrigant cercueil, un homme d’une trentaine d’années, cavalier de longue date, était en réalité décédé au XVIe siècle d’une méningite chronique tuberculeuse (une infection des méninges due à la bactérie responsable de la tuberculose).
Ces éléments offrent de nombreux rapprochements avec le profil de Joachim du Bellay, cavalier chevronné, tuberculeux, mort à l’âge de 35 ans en 1560. « Dès le début du XXe siècle, il y a des travaux qui montrent que Joachim Du Bellay était atteint d’une tuberculose, explique Éric Crubézy. En reprenant sa biographie, on retrouve ses maux de tête, bien d’autres signes de sa maladie et son état grabataire sur sa fin. Ce sont des symptômes très particuliers qui se déclarent entre 18 et 25 ans, avec une surdité progressive, qui finit par provoquer la mort au bout d’une dizaine d’années. Il était par ailleurs en lien avec les meilleurs médecins de son époque. »
Mouvements post-mortem
Si les documents d’archives confirment que le poète a bien été inhumé à Notre-Dame de Paris, sa dépouille n’a cependant pas été retrouvée à côté de celle de son oncle, dans la chapelle Saint-Crépin, en 1758. Les spécialistes doivent donc encore faire la lumière sur les raisons de son inhumation dans le secteur de la croisée du transept. À ce stade, comme l’explique Éric Crubézy, deux hypothèses peuvent être avancées : « il pourrait s’agir d’une sépulture provisoire devenue permanente. C’est un cas que l’on connaît pour un de ses parents au Mans. La seconde, est à l’inverse d’y voir un transfert depuis Saint-Crépin, en 1569, après la publication de ses œuvres. » Cette découverte laisserait ainsi à penser que la croisée du transept pourrait avoir été « un lieu d’inhumation pour les personnages connus, mais sans titre d’importance. »
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