Classée monument historique en 1862 et inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco en 1991, la Cathédrale Notre-Dame de Paris est l’un des joyaux emblématiques de l’Hexagone, si ce n’est celle qui représentait le cœur de Paris voire celle de la France entière avant la construction de la Tour Eiffel en 1889. Fort de ses 861 ans, la cathédrale a vu défiler devant ses yeux – ou plutôt devant ses tours contenant les beffrois et cloches – toute l’Histoire de France, allant de ses augustes sacres royaux au tragique incendie du 15 avril 2019 qui voit s’effondrer une partie du monument, notamment la flèche incorporée par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc entre 1845 et 1864.
« La vieille dame » règne toujours
Depuis 1163, date de la pose de la première pierre, la cathédrale Notre-Dame n’a cessé de se magnifier sous le ciel chrétien de la capitale qui ne comptait alors que 25 000 habitants – autant qu’Aurillac dans le Cantal (15) ! Dès le XIIIe siècle, Notre-Dame s’impose comme la première cathédrale de France, faisant du siège de l’évêché de Paris une sorte de capitale spirituelle française. De plus, elle a accueilli des événements historiques singuliers autant spirituels que politiques, autant les victoires de la France que les obsèques des plus grands. Comment ne pas mentionner le roi Louis IX, dit Saint-Louis, rapportant de Jérusalem la couronne d’épines du Christ (1239), l’ouverture du procès en réhabilitation de Jeanne d’Arc (1431), le mariage de Marguerite de Valois et d’Henri de Navarre, le futur Henri IV (1572) ou encore le sacre de Napoléon, devenant empereur des Français, en présence du pape. Voici sa magnifique histoire, à travers la BD Au cour de Notre-Dame, où les somptueux dessins de Julien Grycan et de Marion Weasel côtoient les textes de Jean-Claude Bourret. Vous y découvrirez en sus le processus de sa construction s’étalant sur plus de deux cents ans, de 1163 à la finition des sculptures en 1345, et les différents métiers incarnés par des artisans anonymes qui, ne le sachant pas, ont écrit l’histoire.
Paris sans les pigeons ?
Mais que serait Paris sans Notre-Dame ? Difficile d’imaginer. En revanche, sans le symbolique oiseau qu’est le pigeon, la capitale de l’Amour ne serait pas ce qu’elle est devenue ! Le pigeon constitue le cliché parisien par excellence aux côtés de la baguette, du béret et de l’accordéon. Alors pourquoi ne pas vous immerger dans l’histoire de Victor de Notre-Dame écrite par Val Reiyel et illustrée par les crayons de Julia Robin et Charles ferry ?
Né sur les hauteurs de Notre-Dame de Paris, Victor, un pigeonneau peureux et maladroit, vit au paradis auprès de ses tendres parents d’un clan protecteur et d’un garde-manger bien garni de miettes et d’autres mets savoureux laissées par la manne de touristes qui déambulent sur le parvis. Mais un jour survient l’incendie de la Cathédrale – triste clin d’œil au feu qui s’est déclenché en 2019 en son sein. Dans l’enfer des flammes, Victor perd tout, sa maison, sa famille, ses amis. Pour survivre, il doit partir seul vers l’inconnu et trouver en lui le courage d’affronter les terribles épreuves d’un monde hostile régi par les lois de la jungle : « Premier arrivé, premier servi ! »
À la recherche d’un nouveau clan, il comprend très vite qu’il n’est pas le bienvenu chez les pigeons du Sacré-Cœur qui n’accueillent pas les congénères venus d’ailleurs. Par bonheur, il trouve des alliés dont Unepatte, le vieux et bougon pigeon unijambiste qui devient l’ami de tout ce qui est vivant. Mais les ennemis ne manquent pas : les corneilles, les faucon et Diane Duchazel, la galeriste d’art vénale tournée en dérision par sa représentation bourgeoise qui, comprenez-la, préfèrerait l’avoir dans son assiette que dans ses pattes ! Et puis il y a Rousse, la fille du chef des pigeons du Sacré-Cœur, son amour impossible. Mais comme le dit l’aphorisme : « Impossible n’est pas français ! »
Critique d’une époque
Ces Roméo et Juliette ailés vont faire évoluer les mentalités et briser les préjugés, éléments transposables à bien des hommes et femmes d’aujourd’hui. Car ce n’est pas seulement une histoire de pigeon que Val Reiyer a imaginé, d’autant plus qu’avant d’être une bande dessinée Victor de Notre-Dame est un roman – lui aussi rédigé par sa plume. Le fond, humaniste, parle de ceux qui viennent d’ailleurs et tentent de se faire accepter dans d’autres sociétés, de racisme à travers la couleur des plumes, d’ouverture du cœur, d’acceptation de l’autre. En somme, évoquer le nationalisme teinté de xénophobie – là où le cosmopolitisme est la représentation d’un Paris moderne – par l’humour, la poésie et le drame est l’occasion de réconcilier petit et grands, à l’heure où des tensions politiques gangrènent la France. Souhaitons, de surcroît, que le héros du roman de Val Reiyel – et de cette BD – incite les jeunes et moins jeunes lecteurs à s’intéresser aux oiseaux urbains, et à les respecter pour ce qu’ils sont : un peu de nature en ville, un cadeau, une chance, un roucoulement…
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