Notre-Dame de Paris, l’histoire du « chantier du siècle » 5/5 : dernière ligne droite

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Notre-Dame de Paris retrouve sa silhouette au fur et à mesure que les travaux s’achèvent et que les échafaudages sont démontés. Un dévoilement qui part du sommet. À l’achèvement de la flèche, les charpentiers laissent la place aux couvreurs. Une intervention préparée en amont, puisque tous les éléments de la couverture, feuilles de plomb comme éléments décoratifs, ont été préfaçonnés ou moulés en atelier. Les nombreux crochets, comme toutes les sculptures en ronde-bosse, qui ornaient l’aiguille, avaient été, à l’époque de Viollet-le-Duc, réalisés en plomb repoussé, c’est-à-dire que la feuille de métal avait été mise en forme sur une âme en bois. Mais ces éléments creux s’étaient beaucoup dégradés avant même l’incendie, c’est pourquoi il est décidé de les restituer en plomb coulé.

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Descendre l’échafaudage au plus vite

Le travail des couvreurs se limite à l’aiguille, car l’urgence est de démonter l’échafaudage qui s’élève à travers la croisée du transept. Ceci afin de fermer la voûte et de refaire le sol. En février 2023, seule l’ossature de la voûte, à savoir les arcs-doubleaux et l’anneau de compression (oculus) à quatre têtes d’anges, avait été reconstruite à la croisée. Un an plus tard, les maçons peuvent enfin reposer les 7 000 voussoirs en calcaire, nécessaires à la restitution des quatre voûtains et des pieds de gerbe.

Les couvreurs travaillant sur un ornement de la base d’un pinacle. © Patrick Zachmann / Magnum Photos

Les couvreurs travaillant sur un ornement de la base d’un pinacle. © Patrick Zachmann / Magnum Photos

Un ouvrage mené tambour battant, puisque les équipes de maçons ont travaillé en 2-8, deux équipes se relayant toutes les huit heures. Elles avancent en parallèle depuis les quatre coins, en partant des pieds de gerbe vers l’anneau de compression, afin d’équilibrer les poussées et de ne pas déstabiliser la voûte. Le 24 mai, le dernier voussoir est posé, redonnant ainsi à la cathédrale l’intégralité de ses voûtes. L’oculus peut alors être doré et peint, tandis, qu’en son centre est posée une toile peinte, représentant une Vierge à l’enfant. Restituée à l’identique, celle-ci est traitée en feuilles d’argent sur un fond bleu simulant une voûte céleste étoilée.

Fermeture des voûtes de la croisée du transept, redonnant à la cathédrale l’intégralité de ses voûtes. © Patrick Zachmann / Magnum Photos

Fermeture des voûtes de la croisée du transept, redonnant à la cathédrale l’intégralité de ses voûtes. © Patrick Zachmann / Magnum Photos

La fin de la couverture de la nef et du chœur

Ce même 24 mai est reposée la croix de chevet, témoin de l’avancement des travaux en toiture. En effet, le 12 janvier, la charpente du chœur était achevée, avant celle de la nef le 8 mars. Là encore, les couvreurs se sont aussitôt mis à l’œuvre. Leur mission : installer 2 700 tables de plomb, ainsi que 71 crêtes de faîtage, 4 lucarnes, 25 outeaux, qui permettent de ventiler la charpente et les cheneaux pour évacuer les eaux pluviales. Le façonnage se déroule pour l’essentiel en atelier afin de réduire le temps de travail en hauteur. Il faut savoir que chaque table de plomb pèse 52 kilos et les éléments de faîtage jusqu’à 250 kilos… et qu’ils ne peuvent être déplacés qu’à l’aide de treuils électriques. Ce travail terminé pendant l’été, les échafaudages peuvent enfin être démontés, de même que ceux qui masquaient les façades des transepts.

La flèche de Notre-Dame de Paris a retrouvé sa place dans le ciel de Paris tandis que le pignon sud se dévoile à la faveur de la dépose de l’échafaudage de la façade du transept. © Patrick Zachmann / Magnum Photos

La flèche de Notre-Dame de Paris a retrouvé sa place dans le ciel de Paris tandis que le pignon sud se dévoile à la faveur de la dépose de l’échafaudage de la façade du transept. © Patrick Zachmann / Magnum Photos

Dans la cathédrale, les chapelles du chœur sont également débarrassées des installations de chantier, révélant la beauté du décor imaginé par Viollet-le-Duc et ses peintres. Le vandalisme des années 1960 avait fait disparaître les décors des transepts et des chapelles de la nef, eux aussi de Viollet-le-Duc, ce qui donne encore plus de prix à la restauration des décors subsistants. Le répertoire ornemental d’une grande variété avait bénéficié d’une mise en couleur subtile, intimement liée à la lumière ambiante. Certaines chapelles, comme Saint-Marcel et Saint-Georges, avaient aussi reçu des peintures figuratives au style pour le moins éclectique, entre revival médiéval et néo-Renaissance.

Les restauratrices procèdent à la restauration des peintures dans la chapelle Saint-Ferdinand © Patrick Zachmann/Magnum Photos

Les restauratrices procèdent à la restauration des peintures dans la chapelle Saint-Ferdinand © Patrick Zachmann/Magnum Photos

Un sanctuaire miraculé

Enfin, les restaurateurs peuvent accéder au sanctuaire, lieu le plus vénérable de la cathédrale. Par miracle (un de plus !), le groupe statuaire du Vœu de Louis XIII, mis en place au début du XVIIIe siècle, n’avait pas été endommagé. Cet ensemble est composé d’une Pietà en marbre de Nicolas Coustou, flanquée des statues de Louis XIII et Louis XIV en prière, elles aussi en marbre, et de six anges en bronze portant les instruments de la Passion. Si les œuvres en marbre, restaurées en 2018, ne nécessitent qu’un nettoyage, les bronzes, eux, reçoivent un traitement plus approfondi. Symboliquement, on conserve une coulure de plomb dans la main du Christ supplicié comme témoignage de l’incendie. Un stigmate en quelque sorte.

Après nettoyage et restauration, les différents éléments mobiliers du chœur sont protégés par des bâches en attendant la réouverture de la cathédrale. © Patrick Zachmann/Magnum Photos

Après nettoyage et restauration, les différents éléments mobiliers du chœur sont protégés par des bâches en attendant la réouverture de la cathédrale. © Patrick Zachmann/Magnum Photos


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