Le montage d’un échafaudage colossal pour la reconstruction de la flèche de Notre-Dame de Paris et de la croisée du transept impose de s’assurer de la résistance du sol. Sachant que Viollet-le-Duc (1814-1879) avait trouvé des sculptures enfouies lorsqu’il avait fait creuser des tranchées pour les conduits de chauffage, il était probable que d’autres vestiges se trouvent toujours là.
Dans les entrailles de Notre-Dame
Les archéologues de l’Institut national des recherches archéologiques préventives (Inrap) procèdent alors à une fouille de sauvetage sur ce périmètre, entre le 2 février et le 8 mars. Plusieurs sépultures sont rapidement mises au jour, dont deux rares sarcophages anthropomorphes en plomb, tandis qu’à côté on découvre les restes du jubé détruit, cette clôture qui séparait le chœur de la nef : quelque 1 030 fragments, pesant de quelques centaines de grammes à 400 kilos, sont collectés, pour un total de 9 tonnes. Cette trouvaille exceptionnelle permet de reconstituer partiellement ce jubé disparu au XVIIIe siècle et de préciser l’iconographie des sculptures qui l’ornait.
Un échafaudage de 600 tonnes
En août, le sol de la croisée est comblé et, le mois suivant, commence l’installation de l’échafaudage indispensable à la reconstruction de la flèche. Un radier en bois est posé au préalable, qui sert de socle aux cinquante pieds de l’échafaudage. Celui-ci, d’un poids de 600 tonnes, occupe un carré de 12 mètres de côté et doit culminer à terme à 100 mètres de haut. Dans un premier temps, il s’élève jusqu’à 26 mètres, au niveau des chapiteaux. Là, un plancher est aménagé sur lequel reposeront les cintres soutenant les voûtes. Exceptionnel, cet échafaudage ne l’est pas seulement par ses dimensions, mais aussi par la complexité de sa conception. En effet, il doit être monté entre les arcs-doubleaux de la voûte de la croisée et le tabouret de la flèche, accompagner au plus près l’érection de la charpente, tout en restant autonome, et résister au vent.
Ces installations préliminaires achevées, la restauration des maçonneries de la croisée et des deux bras du transept peuvent commencer. C’est sans doute la partie de l’édifice qui a le plus souffert de l’incendie : non seulement des voûtes se sont effondrées mais les pierres ont été fragilisées par les fortes chaleurs. L’opération consiste à restaurer les pieds de gerbe et les murs-bahuts, à restituer la voûte de la croisée, en commençant par les arcs et l’anneau de compression à quatre têtes d’ange et à reconstruire le voûtain disparu dans le transept nord. Ce dernier est refermé dès novembre.
Ce travail s’appuie sur l’analyse des éléments d’architecture récupérés au sol après l’incendie. En revanche, les architectes renoncent finalement à remployer des pierres d’origine. Ainsi, sur les 180 claveaux qui constituaient la voûte de la croisée, une cinquantaine aurait pu être réutilisée, mais, au vu des chocs subis, il est jugé plus prudent d’écarter cette hypothèse. Les nouveaux blocs sont taillés en atelier en grande partie à la main à l’aide d’outils anciens, comme massettes, ciseaux, gouges et taillants, puis acheminés sur le chantier où ils sont mis en place dans les trois jours.
Des intérieurs redécouverts
En juin 2022 a enfin débuté la restauration intérieure de la cathédrale, entièrement dépoussiérée au préalable. Sur la base des protocoles mis au point lors de la phase de test sont menés à la fois le dessalement des voûtes et le nettoyage approfondi des parements et de toutes les maçonneries sculptées à l’aide de latex, soit 30 000 mètres carrés à traiter ! Cette opération rend non seulement possible l’achèvement de la décontamination en abaissant bien en dessous des seuils limites le taux de plomb, mais restitue également à la pierre son éclat et sa blondeur. Parallèlement, les restaurateurs sont à l’œuvre dans les chapelles peintes et sur la clôture de chœur, où là encore d’extraordinaires polychromies réapparaissent.
Une foule de compagnons s’active sur la reconstruction de Notre-Dame, et plus encore, avec la mise en service de la loge des sculpteurs sur le parvis en novembre 2022. Chargés de la restauration ou de la recréation des sculptures et des modénatures, ces professionnels ont ainsi l’occasion rare de travailler au plus près de leur modèle, de dialoguer avec leurs pairs et, d’une certaine manière, de retrouver l’esprit des chantiers médiévaux.
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