Notre-Dame de Paris : la flèche continue de prendre de la hauteur [Vidéo]

, Notre-Dame de Paris : la flèche continue de prendre de la hauteur [Vidéo]

Après le tabouret (ou le socle) en avril dernier, place au fût : le chantier de reconstruction de la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris est entré dans une nouvelle étape, ce jeudi 20 juillet, à Briey (Meurthe-et-Moselle).

Le fût, c’est la partie située entre le socle et les espaces ajourés qui accueilleront la fameuse aiguille de la flèche. Ce jeudi, les charpentiers du groupement de quatre entreprises (Asselin, Cruard Charpente, Métiers du Bois et Le Bras Frères) ont accueilli une quarantaine de journalistes dans les ateliers Le Bras Frères, en Lorraine, pour présenter le travail de ces derniers mois : un ouvrage de bois de chêne massif composé de 285 pièces, 350 assemblages complexes, de 19 mètres de hauteur et pesant, au total, 120 tonnes. « Cette répétition générale est nécessaire pour vérifier que tout s’assemble correctement. On a une tolérance quasiment inexistante », explique Julien Le Bras, le P-DG du groupe Le Bras Frères.

Dans le hangar, l’odeur du bois fraîchement scié embaume tout l’espace. Ça ponce, ça tronçonne, ça tape aux marteaux, ça découpe. Tout un éventail de bruits se mélange au gré des ateliers. Chaque ouvrier est à son poste. Patrick Jouenne, le gâcheur du chantier – comme on nomme le responsable dans le jargon des compagnons – présente leur travail. Ici, on s’occupe des poteaux d’arêtier, là, des herses ou encore des entures en trait de Jupiter.

Dans le hangar, l’odeur du bois fraîchement scié embaume tout l’espace.
Dans le hangar, l’odeur du bois fraîchement scié embaume tout l’espace. (Photo Laëtitia Lallement)

Autant de termes techniques que de savoir-faire à l’œuvre. « Ici par exemple, le jeune a créé lui-même son outil de travail, adapté à ses besoins, qui lui permet de tourner sa pièce comme il veut pour mieux la travailler. C’est pour ça que ce chantier est aussi incroyable que formateur », s’extasie le chef de chantier.

La fierté partagée

Un peu plus loin, Rémi Trottier, 59 ans, le doyen des charpentiers avec ses 43 ans d’expérience, s’occupe des croix de saint André « parce qu’il faut du métier ». Celui qui a l’habitude de travailler sur des restaurations de monuments historiques s’émerveille encore : « Quand on a le plan devant soi, avec ces assemblages complexes, différents, voir la force du bois… J’en apprends encore tous les jours. C’est le plus beau cadeau qu’on pouvait me faire avant le départ à la retraite ! »

Les ouvriers mobilisés sur le chantier partagent la même fierté de faire partie de quelque chose de plus grand que soi.
Les ouvriers mobilisés sur le chantier partagent la même fierté de faire partie de quelque chose de plus grand que soi. (Laëtitia Lallement)

Cette fierté de faire partie de quelque chose de plus grand que soi, ils la partagent tous. À l’instar d’Erwann Lebourg, 25 ans, également charpentier : « On a toujours entendu parler des bâtisseurs de cathédrales dans le temps. Maintenant, c’est nous ! »

Une flèche, des vies

Le bois utilisé est vert, c’est-à-dire qu’il contient encore beaucoup d’humidité. « La flèche va donc avoir plusieurs vies, explique Valéry Calvi, ingénieur du bureau d’études ECSB. Celle des premiers jours de son installation, d’abord. Puis, le bois va sécher et se rétracter. Les charges vont évoluer et les assemblages vont bouger. Les plans en tiennent compte, ils avaient du génie à l’époque. »

Le général Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale, passe en revue les troupes. « La flèche était mon plus gros souci dans ce projet. Mais on arrive à l’aboutissement, grâce à plus de 20 000 heures de travail. »

« La flèche était mon plus gros souci dans ce projet mais on arrive à l’aboutissement », s’est félicité Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale (à gauche).
« La flèche était mon plus gros souci dans ce projet mais on arrive à l’aboutissement », s’est félicité Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale (à gauche). (Photo Laëtitia Lallement)

Le fût sera démonté, puis acheminé à Paris, pour être définitivement assemblé sur son socle, à Notre-Dame, fin août.

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