Notre-Dame de Paris : la cathédrale passe sous les lasers d’une société italienne

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Quatre ans après le terrible incendie qui a dévasté Notre-Dame, plus d’une centaine d’entreprises et d’ateliers d’art s’activent aujourd’hui dans un entrelacs d’échafaudages. Au cœur de cette ruche, tendue vers l’objectif de rendre l’emblématique monument au public en décembre 2024, une société italienne sort du lot. Par sa technologie, dont l’usage initial n’avait rien à voir avec la restauration des voûtes et des maçonneries.

Une alternative aux solvants chimiques

El. En. (pour Electronic Engineering) est l’un des leaders mondiaux pour la conception de lasers utilisés dans l’industrie, la médecine et, donc, la sauvegarde du patrimoine. Le laser est une technique précise, sélective, qui permet d’évacuer les couches de crasse sans toucher à l’épiderme de la pierre, et sans produire de déchets. Une alternative efficace aux solvants chimiques et au microsablage employés habituellement sur les chantiers des monuments historiques.

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Le choix du laser Infinito pour redonner son lustre à la cathédrale parisienne offre un double avantage : nettoyer les dépôts de plomb ayant coulé sur les murs mais aussi faire affleurer certaines traces de polychromie qui n’avaient jamais été vues jusqu’ici, masquées par des siècles de poussière. « Les Français sont en avance dans ce domaine : ils sont moins rétifs à la nouveauté que les Italiens, constate Paolo Salvadeo, le directeur général d’El. En. Ils ont surtout reconnu notre indiscutable savoir-faire. Nos lasers ont déjà été utilisés pour restaurer 35 sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco et quelques milliers de monuments iconiques à travers le monde, de la Tour de Pise à la Porte de Brandebourg à Berlin, en passant par le Parthénon à Athènes, mais aussi les fresques de la villa des mystères à Pompéi, la Galerie des Glaces à Versailles et la Sainte-Chapelle à Paris. Nous opérons sur de la pierre mais aussi sur des tissus, comme le manteau de Mahomet, la troisième plus importante relique de l’Islam conservée au Palais Topkapi d’Istanbul, ou encore des toiles de Léonard de Vinci. »

Fondée à Florence en 1981, et cotée à la Bourse de Milan depuis 2000, El. En. est « une histoire digne des start-up californiennes. Sauf qu’elle se passe en Toscane », poursuit le DG, en évoquant la cuisine de l’appartement de Leonardo Masotti dans laquelle ce professeur d’ingénierie électronique jeta les bases de l’entreprise avec son étudiant le plus brillant, Gabriele Clementi, aujourd’hui président d’El. En. Des familles florentines, et de la ville voisine de Prato, apportent à l’époque les premiers fonds. La société se spécialise d’abord dans le secteur industriel avec des appareils de précision pour le marquage de produits, la gravure, la découpe de matériaux, et même le délavage de jeans. Le laser est ensuite étendu au champ médical pour les interventions chirurgicales, le traitement du cancer mais aussi la médecine esthétique, de l’épilation au traitement de l’acné, en passant par toutes sortes d’applications cosmétiques.

Premier test au Palais des Doges

En 1989, John Fredrich Asmus, un chercheur en physique américain, met au point un laser pour ôter aux œuvres d’art les outrages du temps ou de la pollution. Il arpente l’Europe en voiture et fait étape à Venise où il rencontre un architecte qui a travaillé avec El. En. Son invention est testée avec succès au début des années 1990 sur la monumentale Porta della Carta (Porte des papiers) du Palais des Doges, ouvrant celles des biens culturels à la PME florentine.

Prospère, le groupe devrait frôler les 800 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an prochain, dont 80 % à l’international. Il compte désormais 2 200 salariés, répartis sur cinq sites de productions en Italie, un en Allemagne et trois en Chine où la forte demande en provenance de la sidérurgie a dopé la croissance en 2022 (+ 20 %). « Grâce à nos huit centres de Recherche et développement, nous restons à la pointe de l’innovation, s’enorgueillit Paolo Salvadeo. Nous sommes en train d’effectuer des tests avec les équipes de l’ISS, la station spatiale internationale, pour soigner les coupures des astronautes en absence de gravité. Sans oublier nos activités philanthropiques. » El. En. a fourni gratuitement des appareils pour soigner les blessés de l’explosion qui a soufflé le port de Beyrouth, le 4 août 2020. Elle dote aussi des associations sud-américaines qui permettent à des femmes enlevées et tatouées par des narcotrafiquants d’effacer les marques infligées sur leur peau par leurs tortionnaires. Un éventail de cibles sur lesquelles le laser italien fait mouche.

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