Au rythme de 30 000 touristes et pèlerins par jour, la cathédrale s’apprête à recevoir son deux millionième visiteur cette semaine.
Jour après jour, la cathédrale ne désemplit pas, et devrait accueillir son deux millionième visiteur cette semaine ; « l’engouement initial, auquel nous nous attendions, ne faiblit pas », remarque le père Normand, vice-recteur de Notre-Dame. Tous les jours, jusqu’à 30 000 visiteurs peuvent entrer et la barre des deux millions sera en principe franchie mercredi. Parmi eux, des touristes, mais aussi ceux assistant à une des trois messes quotidiennes. À certaines heures, la nef de Notre-Dame ressemble à un hall de gare, défaut inévitable avec autant de monde.
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Un tiers des visiteurs réservent leur entrée sur internet, étant ainsi garanti d’entrer à une heure précise. Il est possible de réserver l’avant-veille, la veille et le jour même, des créneaux étant régulièrement mis au cours de la journée. Ils sont d’ailleurs pris d’assaut. Pour ceux que le système rebute, il faut faire la queue, comme autrefois. Jusque-là, et selon le Diocèse de Paris, les files d’attente n’ont pas excédé une demi-heure – délai qui pourrait s’allonger pendant les vacances scolaires.
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Fascination
La nouveauté, en dehors des murs et des décors magnifiés, réside dans la manière d’appréhender la cathédrale. Avec son nouveau et immense reliquaire, création de l’artiste Sylvain Dubuisson, la couronne d’épines du Christ est désormais repérable de loin. Elle forme désormais un point d’ancrage dans la cathédrale, autant que la statue de la vierge, ou que le point permettant d’observer les voûtes restaurées. L’image des voûtes détruites et à ciel ouvert avaient fait le tour du monde, et la vision des croisées d’ogives parfaitement emboîtées fascinent aujourd’hui le public.
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« Nous avons besoin de ces lieux de gratuité »
Avant l’incendie, nombreux étaient ceux qui profitaient de leur visite pour se confesser, ou allumaient une petite bougie. Depuis le 16 décembre, « les confessionnaux, qui sont ouverts de 6 heures par jour, ne désemplissent pas » assure le père Normand. Alors que certains, dont la ministre de la Culture Rachida Dati, plaident pour instaurer une entrée payante au profit des restaurations, le diocèse voit dans ces confessionnaux pleins la preuve qu’il n’y a pas de d’opposition possible entre un touriste et un fidèle. « On peut être aussi bien l’un que l’autre, venir admirer les vitraux tout en ayant envie de prier », ajoute le père Normand.
Dans un entretien accordé à Ouest France, le 12 février, le recteur de Notre-Dame, mgr Ribadeau-Dumas met lui aussi un nouveau coin dans la volonté de rendre l’entrée payante : « nous avons besoin de ces lieux de gratuité, de paix, d’intériorité qui manquent cruellement au cœur de nos sociétés. La cathédrale est faite pour accueillir les grands de ce monde comme les plus pauvres, ceux que notre société délaisse. »
Il reste qu’en juin, la fréquentation de l’édifice, déjà élevée, va grimper une marche. Jusqu’à cette date, seuls les visiteurs individuels et les groupes de pèlerins, notamment des paroisses parisiennes, peuvent entrer. Dès l’été, les groupes de touristes guidés par des tour-opérateurs pourront revenir, ce qui devrait créer du mouvement.
Au même moment, les tours de la cathédrale, devraient rouvrir, après la fin de travaux inattendus sur la tour sud, et l’aménagement d’un nouveau parcours de visite. Avant l’incendie, près de 400 000 personnes grimpaient les marches, chaque année. Le futur parcours sera « enrichi d’un environnement sonore et immersif » et offrira de « nouveaux points de vue inédits sur la flèche et la charpente », selon le centre des monuments nationaux, qui gère leur accès. Il permettra de « s’approcher au plus près des bourdons sur la terrasse de la tour sud à 69 mètres de hauteur ». Un détail : le tarif passera de 10 à 16 euros. Avec tout cela, le diocèse escompte 15 millions de visiteurs cette année.
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