Érigés entre 1922 et 1924, « afin d’immortaliser au plus vite le souvenir des Poilus morts pour la France », ils sont signés Aristide Maillol, Raymond Sudre, Gustave Violet… Des mains d’artistes mais également d’architectes ou de simples entrepreneurs. Ornés d’un soldat, d’une Marianne, d’une veuve avec ses enfants ou du coq Chantecler, les monuments aux Morts restent les sentinelles mémorielles de la Grande guerre.
Ils s’éveillent chaque 11-Novembre pour honorer les soldats décédés connus. À l’instar de l’Inconnu inhumé sous l’Arc de Triomphe à Paris. Les monuments aux Morts, une idée lancée le 20 novembre 1916, en pleine bataille de Verdun, restent depuis cent ans les symboles de pierres, de grès ou de marbre de la Grande Guerre. La plus sanglante pour l’Hexagone. Et pour les Pyrénées-Orientales.
On y retrouve en majorité les noms d’un père, d’un fils, un cousin, un oncle, des neveux d’une même famille, succombés au front de 14-18. En ce temps-là, certains villages vont carrément être dépeuplés. L’hécatombe est confirmée par les registres nationaux des matricules militaires. Entre la Bretagne et la Corse, les P.-O. ont pris le funeste rang de 2e département le plus endeuillé de l’Hexagone par la Première guerre mondiale.
Quand enfin la guerre prend fin en 1918, « nombreuses sont les communes à souhaiter immortaliser leurs morts », frissonne Renaud Martinez, membre de la chaire de tactique générale des Armées, officier de réserve à Carcassonne depuis son service militaire, conférencier, écrivain plusieurs fois primé et auteur d’une cinquantaine d’ouvrages.
La majorité des monuments que l’on connaît aujourd’hui fleurissent dans cette période entre 1920 et 1924.
« Le monument aux Morts n’est pas préétabli. Chaque cité a toujours eu le droit, et c’est encore vrai, d’en construire un ou pas et de le décorer selon ses convictions et son budget. » Les plus fortunées s’offrent un artiste : Aristide Maillol qui les réalise à titre gracieux ; Raymond Sudre ou Gustave Violet… Au choix, les édifices sont ornés de soldat, de Marianne, de Marie ou du coq Chantecler, l’emblème de la Victoire et des Gaulois. D’autres communes, sans le sou, utilisent les cimetières, les mairies ou les églises.
Chaque stèle a son histoire, sa signification qui, « au-delà des croyances, reflète la sensibilité politique du lieu. » Exemples, cités par Renaud Martinez, « Un fantassin l’arme aux pieds incarne la neutralité. La République portant un soldat dans les bras, c’est en gros les municipalités de gauche de l’époque. À l’inverse, un Poilu montant à l’assaut avec un camarade blessé traduit plutôt une politique de droite. » D’autres sont parées de statues de Louis, le saint patron des Armées, de l’archange Michel « terrassant le Teuton à l’image du dragon ». La liste est infinie. « Les P.-O., elles, ont voulu exprimer l’horreur de la guerre sans autre connotation », interprète l’historien. Devant le Palais des congrès, des pleureuses éplorées convoquent une insoutenable souffrance.
Plus sobres, les stèles monolithiques encadrées de 4 obus. Plus riches, des allégories de la vie d’avant représentant des laboureurs de champ, des commerçants, des tisserands…
N’en cherchez pas en pays catalan ou audois, il n’y en a pas. L’essentiel, tous portent le même et unique message : « Passant, souviens-toi : à nous le souvenir, à eux l’immortalité. »
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