Loto du patrimoine: les sites sélectionnés en Île-de-France

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La Mission Patrimoine, portée par Stéphane Bern, a dévoilé les 100 sites français qui vont bénéficier d’un soutien financier. En Île-de-France, l’église Saint-Rémi de Montevrain et le boudoir de la maison Masséna à Bagneux ont notamment été sélectionnés.

100 sites français vont encore bénéficier cette année de l’aide de la mission du patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril à l’occasion de la 6e édition du Loto du patrimoine. Les lauréats de cette mission, pilotée par Stéphane Bern, ont été dévoilés ce lundi.

« Ils bénéficieront du soutien financier de la sixième édition de l’offre de jeux Mission Patrimoine qui est lancée ce jour. Le montant de la dotation de chaque site sera annoncé en fin d’année », précise le communiqué de la Fondation du Patrimoine.

Tous les départements sont représentés dans ce programme. Dans la région francilienne, huit sites ont donc été choisis: les décors intérieurs du théâtre Daunou à Paris, l’église Saint-Rémi de Montévrain en Seine-et-Marne, les caves nord du parc du château de Maisons-Lafitte dans les Yvelines, les kiosques du centre hospitalier de Bligny à Briis-sous-Forges (Essonne), le boudoir de la maison Massena à Bagneux (Hauts-de-Seine). L’ancienne piscine Félix Faure à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la chapelle des hôpitaux à Saint-Maurice (Val-de-Marne) et enfin le hangar à bateaux de Pontoise dans le Val-d’Oise.

• Hauts-de-Seine

Parmi les lauréats de cette édition 2023, figure le boudoir de la maison Massena à Bagneux. Aménagé au début du 19e siècle, il est situé au premier étage de la maison Massena, qui se trouve à côte de l’église Saint-Hermeland.

La maison Massena a accueilli plusieurs généraux de l’Empire, dont Massena qui y logea sa maîtresse, Eugénie Renique, une danseuse d’opéra. C’est à cette occasion qu’un boudoir, « orné de peintures » est aménagé.

Aujourd’hui, la maison appartient au diocèse de Nanterre et est occupée par la communauté des Augustins. Les travaux menés dans le boudoir, qui vont prendre plusieurs mois, doivent permettre de « sauver ce bijou du patrimoine en danger et redonner à ses boiseries leurs couleurs chatoyantes ».

• Paris

Dans la capitale, ce sont les décors intérieurs du théâtre Daunou, situé dans le 2e arrondissement, qui vont bénéficier de l’aide de la mission du patrimoine. Inauguré il y a plus de de 100 ans, en décembre 1921, le théâtre est actuellement fermé dans l’attente des travaux.

Décorée par Armand Rateau, la salle de spectacles contient des boiseries ouvragées, inspirées de miniatures persanes. Les établissements Lanvin et Janssens ont eu la mission de lui « donner un cachet ».

« Toutefois, la particularité du Théâtre Daunou réside dans l’utilisation de la couleur bleue alors que la tradition est d’utiliser le rouge. Ce choix du bleu peu courant vient de la préférence pour cette couleur de Jeanne Lanvin », note la Fondation du patrimoine sur son site.

Sa rénovation doit permettre d’amener du confort aux spectateurs et aux artistes tout en respectant la conception d’origine du lieu.

• Seine-Saint-Denis

Sélectionnée pour cette édition 2023, l’ancienne piscine Félix-Faure à Saint-Denis est désaffectée depuis les années 1990.

Le bâtiment avait été inauguré en 1933 avec une architecture inspirée de la piscine de la Butte-aux-Cailles. « Elle se distingue par une fresque de faïence réalisée par l’artiste Francesca et par des arcs à doublons, typiques de l’architecture des années 1930, comme les modénatures de sa façade claire », explique la Fondation du patrimoine.

La rénovation du site doit permettre notamment de « sauvegarder le volume principal du grand bassin ». Le socle patrimonial, sur le bâtiment côté rue va également subir une rénovation.

• Val-de-Marne

Dans le Val-de-Marne, c’est la chapelle des hôpitaux à Saint-Maurice qui a été retenue. Les hôpitaux de Saint-Maurice sont issus de la fusion en 2011 de l’hôpital Esquirol et de l’hôpital national de Saint-Maurice. Localisée sur le site Esquirol, la chapelle n’a jamais subi les travaux nécessaires et son état a été jugé préoccupant, dans une étude récente.

« Elle souffre d’importants désordres liés à l’humidité, du fait de l’état de la toiture et des dégradations liées aux mouvements de maçonnerie ou au choix des matériaux d’époque », note la Fondation du patrimoine.

Jamais modifiée, la chapelle, « aux allures de temple grec », a été construite au milieu du 19e siècle. Elle comporte notamment une fresque de Resiner, intitulée « la vierge consolatrice des affligés ».

• Essonne

Caractéristiques de la « Belle époque », les kiosques du centre hospitalier de Bligny à Briis-sous-Forges ont été construits au début du 20e siècle, à l’époque ou l’hôpital soignait les personnes atteintes de la tuberculose.

La restauration des kiosques va entraîner la mise en place d’une scène ouverte permettant la tenue de petits concerts d’été, de lectures ou encore de jeux théâtraux.

« Ils pourraient être aussi un lieu d’étape, pour souffler, au cours des marches de réadaptation cardiaque et respiratoire. C’était la vocation originelle de ces kiosques au temps de la tuberculose. Les kiosques pourraient également être désignés comme un espace de rencontre dans le parc, pour que les patients puissent recevoir leur famille en dehors de leur chambre, en extérieur, quand cela est possible », note le site de Fondation du patrimoine.

• Yvelines

Les caves du Nord font partie du château de Maison-Lafitte et sont classées aux monuments historiques en 1981. Construites dans le deuxième partie du 17e siècle par l’architecte François Mansart, elles ont d’abord permis la tenue de chasses grâce aux pavillons qui ont aussi servi, plus tard, de lieux de stockage pour les récoltes.

Aujourd’hui, un projet de rénovation de l’édifice est mené en raison de son état très dégradé. « Les maçonneries des deux bastions sont fortement altérées (fissures, végétations importantes). Les couvertures des terrasses ne sont plus étanches entraînant des infiltrations d’eau importantes. Des arbustes ont poussé dans les maçonneries et les dégradent », détaille la Fondation du patrimoine.

• Seine-et-Marne

L’église Saint-Rémi de Montévrain en Seine-et-Marne fait également partie des lauréats de la mission du patrimoine. Si cet édifice religieux a été conçu aux 12e et 13e siècles, il a été transformé à l’époque classique. Lors de la guerre de 100 ans, l’église n’a pas connu de destructions. Jeanne D’Arc se serait même rendue à plusieurs reprises à Montévrain.

Actuellement, l’édifice, dont une grande partie du mobilier est inscrit ou classé monument historique, est partiellement fermé pour des raisons de sécurité.

Sa restauration va permettre de « l’ouvrir de meilleures conditions » et la tenue d’événements culturels. Les travaux doivent débuter au début de l’année prochaine pour s’achever en 2026.

• Val-d’Oise

Dans le Val-d’Oise, c’est le hangar à bateaux de Pontoise qui a été choisi par la mission portée par Stéphane Bern. Vieux de plus de 100 ans, il est resté dans son état d’origine. « Intégralement en bois, c’est un témoignage rare du développement du quartier en habitat de villégiature et du développement de la navigation de plaisance sur l’Oise très populaire de la fin du XIXème siècle jusqu’aux années 1950 », note la Fondation du patrimoine.

Le projet de rénovation va permettre de remplacer les portes en acier par des portes en bois, de repeindre le hangar ou encore de poser une installation électrique. A l’issue des travaux, il devra notamment être utilisé comme lieu d’exposition de bateaux anciens.

Gauthier Hartmann

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