L’Organisation internationale du vin quitte Paris

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L’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) est en quelque sorte « l’ONU du vin ». Elle est l’organisme qui orchestre, réglemente la production et le commerce du vin dans le monde entier. Créée en 1924, l’OIV fête ses 100 ans dans un contexte économique et écologique très tendu : phylloxera (puceron venu d’Amérique), surproduction viticole, baisse de la consommation, changement climatique… Combinés, ces enjeux ont largement impacté la production mondiale de vin qui a baissé de plus de 10 % en une vingtaine d’années, rappelle l’organisation.

Parmi les 50 pays membres qui cotisent à l’OIV, qui représentent à eux seuls 70% de la production mondiale et 90% de la consommation mondiale de vin, on compte l’Espagne et l’Italie (plus gros exportateurs de vins en volume en 2022) et le Portugal, premier pays consommateur par habitant, mais aussi des pays plus inattendus comme l’Ouzbékistan et l’Azerbaïdjan. Le grand absent reste les Etats-Unis, le plus gros consommateur au monde.

Le budget de l’OIV avoisine 2,5 millions d’euros, sans compter le congrès annuel et le personnel des délégations. En 2019, face à des contraintes budgétaires et à l’échéance de son bail, la question du déménagement de l’organisation, historiquement basée rue d’Aguesseau dans le 8e arrondissement de Paris, est rapidement devenue incontournable.

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De Paris à Dijon

Le secrétariat doit donc trouver des bureaux provisoires où s’installer. L’OIV occupe d’abord un bâtiment de la rue de Monceau dans le même arrondissement parisien, mais le siège définitif doit être fixé en juillet 2021. « A Paris, il était difficile de retrouver un autre bâtiment avec les mêmes conditions et qui répondait aux besoins de l’OIV en tant qu’organisme international », confie Daniela Costa, chargée de communication à l’OIV. L’organisme fonctionne avec 18 salariés permanents mais réunis plusieurs fois par an ses experts, qui sont alors plus de 500, voire 1500 lors du congrès mondial annuel. Ce qui nécessitait la location de salles de réunions annexes très coûteuses.

Pour alléger ses dépenses, l’Etat, qui assure financièrement la tenue du siège de l’OIV en France, a ainsi ouvert un appel à projet en province. Trois grandes villes de vin, Bordeaux, Reims et Dijon se sont portées candidates pour accueillir l’institution. C’est le ministère de l’agriculture française qui a pris la décision de garder Dijon parmi les 3 villes candidates. L’offre de la capitale de la région Bourgogne-Franche-Comté comprend plusieurs salles de réunions pour accueillir les Assemblés Générales et réunions et les 2000 m2 de l’Hôtel Bouchu d’Esterno, un hôtel particulier du XVII siècle situé en plein cœur de la ville.

Cette candidature a été présentée aux États membres de l’OIV et, en octobre 2021, lors de l’assemblée générale les 50 membres ont voté à l’unanimité le transfert du siège de l’OIV de Paris à Dijon.

Pourquoi s’installer à Dijon ?

En concurrence avec Bordeaux et Reims, Dijon l’a remporté pour plusieurs raisons. Tout d’abord, des atouts scientifiques et culturels en matière viti- et vinicole : la présence des centres de formation et de la recherche de haut niveau, notamment la Chaire Unesco « Culture et Traditions vitivinicoles » de l’Université de Bourgogne qui a pour objectif de diffuser dans le monde entier l’ensemble des savoirs sur la vigne et le vin.

Autre élément qui a pesé dans la décision : la proximité avec les vignobles. « Le fait de s’installer à Dijon permet aux experts de renouer avec une volonté perdue, celle de revenir aux contacts des vignerons », souligne Jérémie Penquer, directeur de la valorisation des grands projets à Dijon. Enfin, le lieu proposé pour héberger les membres ne manque pas non plus de charme : un ancien hôtel particulier du 17e siècle, entièrement réhabilité, pour un coût total de 14,5 millions d’euros. La ville propriétaire de l’hôtel Bouchu dit « d’esterno », le met à disposition de l’OIV par un bail d’une durée de 50 ans. Un loyer (de 330.000 euros par an pendant 25 ans, puis 290.000 par an pendant 25 ans) pris en charge par l’Etat, en qualité d’État hôte de l’OIV.

Quant à la crainte de perdre en notoriété par rapport à la capitale : « A Paris, nous étions une organisation internationale parmi tant d’autres… A Dijon, nous sommes la seule ! », oppose Daniela Costa. « Une première qui ouvrira la porte à d’autres », espère le maire et président de Dijon métropole, François Rebsamen.

Et si la Chine entrait à l’OIV ?

Parmi les nombreux défis auxquels est confronté l’OIV figure celui de l’intégration de la Chine, qui pourrait bientôt devenir le 51ème membre. C’est l’un des plus grands marchés pour le vin. Son entrée au sein de l’OIV pourrait avoir des répercussions significatives sur les relations économiques (en favorisant les échanges commerciaux), les normes internationales (en entrainant un rééquilibrage des priorités et des standards), la diplomatie culturelle (en favorisant une meilleure compréhension mutuelle) ainsi que les enjeux environnementaux (en contribuant à un dialogue international sur des questions de durabilité) mais également géopolitiques (les rivalités entre grandes puissances pourraient influencer de nouvelles alliances) liés à la viticulture.

Pour l’anecdote, Gaston Gérard, maire de Dijon de 1919 à 1935 a fait partie, en 1924, des fondateurs de l’OIV. 100 ans après donc, la boucle est bouclée.

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