Les fontaines de Paris deviennent des monuments

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Avec le temps, et l’arrivée progressive de l’eau courante dans certains immeubles les fontaines deviennent des monuments décoratifs. Alors que la technique progresse, les fontaines acquièrent progressivement d’autres fonctions.

Commandées par les pouvoirs publics ou des mécènes, elles deviennent des monuments à part entière.

Les fontaines jumelles de la place de la Concorde. Entre 1836 et 1846, sous le règne de Louis-Philippe, l’ancienne place Louis XV est profondément réaménagée. Jacques Ignace Hittorff en charge des grandes transformations de la place de la Concorde, passe commande de fontaines en fonte auprès de la fonderie Muel à Tusey dans la Meuse.

Ces deux fontaines, inaugurées en 1840 par le préfet de Paris Rambuteau, sont créées pour rendre hommage au génie naval de la France, car à l’époque le Ministère de la Marine était situé ici, place de la Concorde. Dédiées à la navigation fluviale et à la navigation maritime. Elles sont situées de part et d’autre de l’obélisque.

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La fontaine Molière située près de la Comédie-Française, fut édifiée en 1844. Ce monument imposant  (16 m de haut et 6,50 m de large) en tête d’ilot visible de la rue des Petits Champs date de 1844. 

A cette époque, en effet alors qu’il était question depuis de nombreuses années d’élever un monument à la gloire de Molière, l’opportunité s’est présentée de le faire à la suite de la décision de démolir la fontaine Richelieu proche de la maison où le célèbre dramaturge et comédien mourut (40 rue Richelieu).

La fontaine Richelieu (alimentée par la pompe à vapeur de Chaillot) fut détruite en 1838 à cause de la gêne qu’elle occasionnait à la circulation.  C’est la première fois qu’une souscription nationale est faîte pour un monument à la gloire d’une personnalité. Cette fontaine représente Molière assis, en tenue de travail avec sa plume.

La réalisation de la fontaine qui débuta en 1841 est une œuvre collective à laquelle ont participé, sous la direction de l’architecte Louis Visconti,  l’entrepreneur Antoine Vivenel, les sculpteurs Bernard Gabriel Seurre qui a réalisé le bronze de grande facture de Molière, assis la plume à la main, et Jean-Jacques Pradier pour les allégories La Comédie sérieuse et La Comédie légère ainsi que les mascarons à tête de lion crachant de l’eau et le génie du fronton. Les deux femmes en contrebas tiennent chacune dans leur mains, un manuscrit où sont écrit les chefs-d’œuvre de Molières

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La place Saint-Sulpice n’a pas toujours existé. Elle fut aménagée sous le Ier Empire après la démolition en 1803 du séminaire Saint-Sulpice, qui en occupait l’emplacement et dont la façade, tournée vers le nord, s’étendait dans l’alignement des rues Férou à l’est et des Canettes à l’ouest.

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Inaugurée en 1813, elle ne prit son aspect actuel que sous la monarchie de Juillet.

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Dès l’origine, une fontaine en occupa le centre, la Fontaine de la Paix, qui fut déplacée1 en 1824 en prévision de travaux d’agrandissement qui restèrent sans suite.

Il fallut attendre 1838 pour que, une fois la place nivelée et plantée d’arbres, on décide d’y édifier une fontaine monumentale. Le projet fut confié à l’architecte Louis Visconti. Les statues qui occupent les quatre niches représentent de grands prédicateurs du Grand Siècle et sont l’œuvre de quatre sculpteurs différents.

Au nord, l’austère Bossuet, évêque de Condom, précepteur du Grand Dauphin, à nouveau évêque, cette fois-ci de Meaux ; ses sermons et ses oraisons funèbres firent trembler la cour du roi-soleil.

Au sud, le méridional Massillon, évêque de Clermont ; il prêcha lui aussi à Versailles et prononça en 1722 l’oraison funèbre de la célèbre princesse Palatine.

À l’est, face à Saint-Sulpice, l’aristocrate et délicat François de Salignac de La Motte-Fénelon, précepteur du duc de Bourgogne et archevêque de Cambrai.À l’ouest enfin, face à la mairie du 6ème arrondissement, le discret Fléchier, évêque de Nîmes.

Les armes de ces quatre évêchés (Meaux, Clermont, Cambrai et Nîmes), figurent sur les quatre cotés du lanterneau.

La réalisation de l’ensemble s’est étalée sur quatre années, de 1844 à 1847. La fontaine a été classée comme monument historique en 1926.  

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L’histoire de la fontaine Saint-Michel est contemporaine des grands travaux d’Haussmann puisque c’est le préfet de la Seine qui l’a lui-même commandée alors que Napoléon III était au pouvoir.

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Le percement des boulevards entraînait la création de nouveaux espaces qu’il fallait occuper ! C’est le cas la place Saint-Michel puisque face à elle débouchait le nouveau Boulevard Saint-Michel, longeant la Sainte-Chapelle et l’entrée actuelle de la Conciergerie avant de remonter vers le Jardin du Luxembourg.

Cette fontaine, de 26 m de haut sur 15 de large dont une des particularités est d’occuper un pan entier de mur, a été édifiée entre 1858 et 1860 par l’architecte Gabriel Davioud.

Elle a été construite pour cacher le grand pignon de l’îlot en bordure de la place Saint-André des Arts, en légère déviation de la grande voie nord-sud.

Cette fontaine est dédiée à Saint-Michel, prince de la milice céleste (l’armée crée par Dieu) afin de rappeler le souvenir de la chapelle Saint-Michel. Cette fontaine représente la lutte du Bien contre le Mal, avec au centre l’archange Saint-Michel se battant contre le diable entouré de chimères ailées.

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La fontaines de l’Observatoire

Situé en haut du Jardin du Luxembourg, cet ensemble de Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875) intitulé Les Quatre Parties du Monde soutenant le globe céleste a donné son nom à la fontaine.

Œuvre collective réunissant en son sein les talents outre de Carpeaux, d’Emmanuel Frémiet ou d’Eugène Legrain, elle est ornée de sculptures au style d’une grande modernité pour l’époque. Lors de son inauguration en 1874, la fontaine suscitera une forte contestation. L’enchevêtrement des jambes a beaucoup déplu au public de l’époque.

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Les quatre personnages représentent quatre continents. L’Afrique s’incarne sous les traits d’une femme noire, l’Amérique d’une Amérindienne, l’Asie d’une Chinoise, l’Europe d’une femme blanche. Afin de respecter l’équilibre général et la commande initiale qui portait plutôt sur les points cardinaux, le sculpteur choisit d’omettre l’Océanie.

Huit chevaux marins, huit tortues et quatre dauphins, œuvres d’Emmanuel Frémiet (1824-1910), complètent l’ensemble avec panache.

Elle est inscrite au titre des Monuments historiques, depuis 1926,

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La fontaine Cuvier. Située dans le Vème arrondissement, au coin des actuelles rues Linné et Cuvier pour remplacer la fontaine Saint-Victor en mauvais état, démolie dans un effort de réhabilitation d’un quartier très populaire et peu doté en aménagements publics, la fontaine Cuvier a été réalisée en 1840 par l’architecte Vigoureux.

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Elle représente une jeune femme portant des tablettes sur lesquelles est inscrite la devise de Cuvier, « Rerum cognoscere causas » . A ses pieds un foisonnement d’animaux aquatiques dont un crocodile.

Elle est dédiée à la mémoire de Georges Cuvier (1769-1832), naturaliste et père fondateur de la paléontologie, professeur au Jardin des Plantes voisin et qui avait installé deux ailes nouvelles consacrées à l’anatomie comparée. À la fois monumentale et fonctionnelle, il s’agit d’une rare représentation allégorique de l’Histoire naturelle en majesté située en dehors d’un musée ou d’une université.

Le monument est issu de la collaboration de deux artistes sous l’autorité de l’architecte Alphonse Vigouroux (1802-1854). La frise, le tympan, la corniche et les plaques des trois jets d’eau sont l’œuvre de Pierre-Jules Pomateau, sculpteur ornementaliste, tandis que le groupe statuaire, achevé en 1846, est de la main du sculpteur Jean-Jacques Feuchère (1807-1852) à qui l’on doit aussi la fontaine Saint-Sulpice. L’ensemble a été inscrit aux monuments historiques en 1984.

Par ailleurs de nombreuses places et square se parent de très belles fontaines moins imposantes, cependant de vraies œuvres d’art comme les Fontaines du Théâtre Français (place André Malraux, dans le 1e), la Fontaine du bassin Soufflot (Place Edmond Rostand dans le VIème). (merci à Guizmo)

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