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Le complexe de la viande du Baron Haussmann
En 1865, le Baron Haussmann – chargé par Napoléon III de « moderniser » l’urbanisme parisien – décide de regrouper aussi sur ce site les cinq grands abattoirs de Paris (Montmartre, Ménilmontant, Roule sur la rive droite ; Grenelle et Villejuif sur la rive gauche). Le complexe de la Villette est inauguré le 21 octobre 1867, avec les trois halles gigantesques du marché aux bestiaux, édifiées par Jules de Mérindol, au sud du canal de l’Ourcq, et les abattoirs au nord.
L’histoire du quartier va désormais se confondre avec celle de ce monde clos, fascinant par ses rites, ses codes et ses hiérarchies. Inquiétant aussi, surtout dans la « cité du sang » où, au début du XXe siècle, 1900, 23 000 moutons et 5 000 bœufs sont abattus et dépecés chaque jour.
Wikimedia Commons
En 1900, la Villette accueille le Concours général agricole. À cette occasion, le site est le théâtre de la Promenade du Bœuf Gras, qui n’était plus sorti depuis 1897, et qui est aussi la Fête des bouchers parisiens.
Le « scandale de la Villette », une affaire d’État
En 1971, la commission sénatoriale présidée par Pierre Marcilhacy, sénateur de la Charente, reconnaît qu’il y a là une affaire politique qui atteint « le renom et l’autorité de l’État »
Dès le début du XXe siècle, les abattoirs ont du mal à faire face à l’essor du marché de la viande. En 1922, leurs conditions vétustes font scandale. Les équipements sont modernisés en 1930, mais le problème se repose en 1950, assorti d’un constat inquiétant : avec l’essor de l’industrie frigorifique, il est plus rentable d’abattre les bêtes sur les lieux d’élevage. Pourtant, en 1959, on décide de reconstruire les abattoirs, vétustes et inadaptés, pour créer un « marché d’intérêt national de la viande ». Difficultés techniques et surcoût financier retardent le chantier.
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La reconstruction s’interrompt finalement faute de crédits en 1967. Le « scandale de la Villette » fait bientôt la une des journaux. Les travaux sont stoppés en 1970. En 1971, la commission sénatoriale présidée par Pierre Marcilhacy, sénateur de la Charente, reconnaît qu’il y a là une affaire politique qui atteint « le renom et l’autorité de l’État » et l’abattoir industriel ferme en mars 1974. En 1979, le site est réaménagé en un complexe unique au monde, le Parc de la Villette, qui associe, sur 55 hectares, nature, architecture, loisirs et culture : Cité de la musique, Philharmonie, Cité des sciences et de l’industrie, Zénith de Paris, etc.
Archives AFP
De la viande à la culture : la Grande Halle de la Villette, l’ancienne « halle aux bœufs »
AFP
Le principal témoignage des anciens abattoirs est la Grande Halle de la Villette. L’ancienne « halle aux bœufs », la plus grande des trois halles de vente aux bestiaux, est la seule à avoir été conservée à son emplacement initial. Inscrite aux monuments historiques par un arrêté du 2 mars 1979 elle est devenue un équipement culturel et évènementiel, situé à deux pas de la Cité des Sciences et de l’Industrie. D’une superficie de 26 000 m, outre son immense espace d’exposition, elle abrite désormais un hall d’accueil, une librairie et un restaurant.
Construite entre 1865 et 1867, elle fut conçue par l’architecte Jules de Mérindol (1815-1888), élève de Victor Baltard, assisté de Louis-Adolphe Janvier. À l’époque, il s’agissait du « plus grand édifice parisien permanent en métal ».
Lors de son inauguration, elle pouvait contenir jusqu’à 1 360 gros bovins (bœufs, vaches et taureaux), les jours de grands marchés qui se déroulaient tous les lundis et les jeudis. Au fil des ans, ce chiffre montera à 5 000 bestiaux, jusqu’à sa fermeture le 15 mars 1974.
Les deux autres halles plus petites qui l’entouraient et en étaient séparées par de larges avenues, servaient, l’une, à abriter des moutons pour l’une, et l’autre, des veaux et des porcs. Lors des travaux d’aménagement du parc, la « halle aux Veaux », très abîmée, a été totalement détruite en 1980. Seule la « halle aux Moutons » fut complètement démontée en 1986, et achetée par le département de la Seine-Saint-Denis afin de la remonter sur un autre site. À ce jour, le projet n’a toujours pas abouti.
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