Nous sommes toutes et tous en deuil de Notre-Dame de Paris depuis l’incendie de la cathédrale le 15 avril 2019. Visiter l’exposition inédite du Louvre à Paris (jusqu’au 29 janvier 2024) consacrée à ses trésors va nous permettre d’attendre sa réouverture l’an prochain. En cent vingt œuvres, l’exposition évoque aussi bien la constitution d’ensemble de reliquaires, manuscrits et autres objets d’art depuis le Moyen Âge que la destruction d’une grande partie d’entre eux à la Révolution et leur renouvellement sous la houlette de Eugène Viollet-Le-Duc (1814-1879) entre 1845 et 1865 qui propose un mobilier liturgique et des « reliquaires en harmonie avec l’architecture gothique ».
Une reconstitution spectaculaire
C’est en effet la partie consacrée au XIXe siècle qui se révèle la plus spectaculaire avec cette reconstitution du trésor dans l’esprit néogothique. Du grand ostensoir (datant 1867) rayonnant comme un soleil au crémier en forme de colombe, qui rappelle l’aigle de l’abbé Suger pour Saint-Denis, ces chefs-d’œuvre de l’orfèvrerie du XIXe siècle méritent un véritable retour en grâce.
Jean-Alexandre Chertier d’après Viollet-le-Du, chrémeau colombe pour les Saintes, huiles, 1866, trésor de Notre Dame de Paris © musée du Louvre, Guillaume Benoit
L’exposition permet également de découvrir de très nombreux objets inestimables telles que les vêtements sacerdotaux utilisés pour la célébration des cultes, des reliques et des reliquaires, des manuscrits qui ont traversé le temps et qui sont toujours parmi nous ainsi qu’une multitude d’objets précieux « offerts par piété » qui vont s’installer définitivement dans la sacristie néogothique construite par Baptiste Lassus et Eugène Viollet-Le-Duc, après l’exposition courant 2024.
De nouveaux reliquaires commandés pour le sacre de Napoléon
Si certains reliquaires et orfèvreries liturgiques ont été détruits pendant la Révolution, à la suite de la nationalisation des biens du clergé décrétée le 2 novembre 1789, la rétrospective regorge de dessins, de gravures et de tableaux permettant de les évoquer.
Philippe de Champaigne, modelli de la tenture de la Vie de la Vierge, La présentation de la Vierge au Temple des Arts graphiques, musée du Louvre © RMN-Grand Palais Michèle Bellot
Cependant, la signature du Concordat de 1802 permet le retour du culte catholique. C’est ainsi qu’en vue du sacre de Napoléon le 2 décembre 1804, de nouveaux reliquaires ont été commandés et le trésor a été partiellement reconstitué grâce aux reliques acquises par Saint Louis entre 1239 et 1242, dont la Couronne d’épines (qui vient de la Sainte-Chapelle et qui ne fait pas partie de l’exposition).
Placide Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc, dessin du reliquaire de la Sainte Couronne d’Epines, musée d’Orsay © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay), Hervé Lewandowski
Cette exposition permet de voyager dans le temps et de retracer les siècles d’existence de la Vieille Dame. Grâce à des récits historiques, des peintures, des manuscrits, des gravures ou bien encore des documents, elle propose un véritable périple dans l’Histoire et les trésors de Notre-Dame et permet « de retracer en partie la longue histoire du trésor depuis les temps mérovingiens et d’entrevoir cette richesse en partie disparue ».
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« Le Trésor de Notre-Dame de Paris »
Musée du Louvre
75001, Paris
Jusqu’au 29 janvier 2024
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