La finale de l’édition 2025 du Monument préféré des Français se déroule à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, à Paris. Nous y assistons. Sur place, nous enfilons notamment la casquette de figurant le temps d’une séquence dans la galerie moderne, avant de prendre de la hauteur, cette fois pour rejoindre la terrasse du bâtiment. C’est dans ce cadre unique, face à la tour Eiffel et surplombant le Trocadéro, que l’animateur, Stéphane Bern, boucle son tournage sans presque aucune fausse note. Il maîtrise en effet l’exercice à la perfection, lui qui présente l’émission pour la huitième année (le programme, lancé en 2014, a été interrompu de 2016 à 2020). Il ne cache d’ailleurs pas son enthousiasme à l’idée de dévoiler les 14 prétendants à la victoire dans ce « musée extraordinaire« . Parmi les finalistes, des stars qu’on ne présente plus comme le château de Chenonceau. D’autres monuments sont en revanche plus « atypiques » comme le voilier de Pen Duick ou encore le phare de Cordouan, que « je verrais bien gagner cette année« , nous glisse Stéphane Bern. Alors qui succédera au circuit des 24 heures du Mans ? Réponse dans la soirée de ce mercredi 17 septembre 2025, sur France 3 !

Télé-Loisirs : Que vous évoque La Cité de l’Architecture et du Patrimoine depuis laquelle vous présentez l’émission cette année ?

Stéphane Bern : C’est un lieu très important. Je l’ai redécouvert car j’ai eu la chance de faire ici une lecture pour les journées de la lecture dont j’étais le parrain. Je trouvais cela injuste qu’il n’y ait pas autant de visiteurs qu’au Musée de l’Homme par exemple. C’est un musée extraordinaire qui est un joyau de notre patrimoine parce que vous pouvez voyager en France à travers toute l’histoire de l’architecture culturelle. C’est 1.000 ans d’histoire et des milliers de kilomètres en un seul endroit.

Avez-vous un coup de cœur dans la liste des monuments en lice pour la victoire de cette édition 2025 ?

Les quatorze sont comme mes enfants, vous savez (rires) ! J’ai un lien personnel avec chacun d’entre eux. J’ai fait un Secrets d’histoire sur Marie Leczinska au château de Haroué. Concernant la basilique Saint-Denis, je travaille avec le maire de Saint-Denis Mathieu Hanotin en tant que parrain de la reconstruction de la flèche de Saint-Denis. En bref… je les aime tous !

Stéphane Bern : « Le Monument préféré des Français n’est pas forcément le monument le plus visité !« 

Comment sont sélectionnés les monuments en compétition et êtes-vous impliqué dans le choix ?

Oui ! Nous effectuons une pré-sélection de 28 monuments où l’on propose deux lieux par région. Puis, les habitants à travers la PQR votent pour le monument qui va représenter leur région. Ensuite, chaque région porte le site qui a eu le plus de voix pour être élu monument préféré des Français.

Très connu, le château de Chenonceau ne part-il pas vainqueur d’avance ?

C’est le premier château privé visité en France. Et pour autant, je ne crois pas qu’il gagne. Le Monument préféré des Français n’est pas forcément le monument le plus visité ! Avec les années, j’ai remarqué que le choix pouvait être surprenant et inattendu. Ça a commencé avec le Monastère royal de Brou la première édition : je le connaissais, mais je ne pensais pas que ça allait intéresser les Français. Je pense également au Lion de Belfort (2020), à la Place Stanislas (2021) ou encore au Circuit des 24 heures du Mans en 2024. J’étais d’ailleurs ravi pour ce dernier, car sa victoire prouve que le patrimoine, ce n’est pas uniquement des vieilles pierres figées. Et ça m’a donné l’occasion de monter dans une Bugatti de 1905 avant de faire un tour de piste, ce qui ne m’arrivera pas souvent (rires). En tout cas, ce n’est jamais celui que je prévois qui va gagner. Cette année, je pense au Phare de Cordouan comme vainqueur, parce que justement, je me suis habitué à la victoire de monuments atypiques.

Avez-vous un “monument préféré” qui vous touche particulièrement ?

Depuis que j’ai 10 ans, il n’y a pas une journée sans que j’ai visité un monument dans ma vie (rires). Mais mon cœur restera à jamais au Château de Versailles. Pour la simple et bonne raison que j’y ai effectué mon premier job d’étudiant à 16-17 ans. Pour payer mes vacances, j’étais hôte d’accueil là-bas. Alors je me souviens que je ne gagnais pas grand-chose, j’indiquais les toilettes aux gens si vous voulez. Mais au moins, grâce à ce travail, j’ai eu la chance d’avoir la clef qui me permettait de prendre mon service le matin à 9h et de traverser la galerie des Glaces seul. Depuis, j’ai du mal quand je vois le monde qui la visite en même temps que moi (rires).

Stéphane Bern : « Je suis très heureux pour le patrimoine que je restaure à mes frais »

Vous souvenez-vous du premier monument qui vous a fasciné enfant ?

De 4 à 8-10 ans, mon premier souvenir est la place Stanislas de Nancy, ville où j’habitais. C’est là qu’est né mon émerveillement pour le patrimoine.

À quand le collège royal de Thiron-Gardais dans Le Monument préféré des Français ?

Je l’ai déjà présenté mais pas Monument préféré des Français. France 3 m’a donné la possibilité de faire un documentaire sur la renaissance du collège royal et militaire. Et ça m’a étonné car je pensais que ça ferait un bide d’audience et je crois que ça a été le record de la case. Donc ça m’a fait plaisir (rires) ! Depuis, on a toujours beaucoup de visiteurs l’été. Je suis très heureux pour mon village et pour le patrimoine que je restaure à mes frais et qui et qui me coûte à la fois des soucis et tout ce que je gagne… mais je suis ravi de l’avoir fait ! Vous savez, on ne peut pas demander aux gens de défendre le patrimoine sans le faire soi-même.

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