En 2024, année des Jeux Olympiques de Paris, c’est un monument sportif, le circuit des 24h du Mans (Normandie), qui a eu la préférence des Français. La liste des monuments présélectionnés pour l’édition 2025 vient d’être dévoilée par France TV qui invite d’ores et déjà ses spectateurs à choisir entre deux monuments de leur région. Les gagnants seront ensuite mis en compétition pour la grande finale diffusée sur France 3 en septembre prochain et présentée par le visage des monuments nationaux et de leur préservation : Stéphane Bern. Cet événement lancera également les Journées européennes du patrimoine.
Découvrez les 28 demi-finalistes sélectionnés dans l’édition 2024 du Monument préféré des Français :
1. Auvergne-Rhône-Alpes : Viaduc de Garabit et Grotte Chauvet 2
Construit entre 1880 et 1884, le viaduc de Garabit (Cantal) permet à la ligne ferroviaire entre Paris et Béziers de franchir le Massif central. Cette structure monumentale réalisée par Gustave Eiffel, qui s’élève à plus de 120 mètres au-dessus de la Truyère, a nécessité plus de 3 000 tonnes de fer. Il sera en compétition avec la Grotte Chauvet 2 (Ardèche), autre prouesse architecturale inaugurée en 2015, au sein de laquelle ont été reproduits les dessins préhistoriques de la cavité éponyme découverte en 1994 à Vallon-Pont-d’Arc par les trois spéléologues Jean-Marie Chauvet, Éliette Brunel et Christian Hillaire.
Viaduc de Garabit © Hervé Vidal
2. Bourgogne-Franche-Comté : Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay et Citadelle de Besançon
Bien connue des pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle au Moyen Âge, la basilique Sainte-Marie-Madeleine (Yonne) se dresse sur la colline de Vézelay, dans l’Yonne. Rénovée en profondeur par Viollet-le-Duc au XIXe siècle, elle bénéficie d’une nef lumineuse décorée d’une centaine de chapiteaux sculptés. Elle sera en compétition avec la citadelle de Besançon (Doubs), érigée dans un méandre du Doubs par l’ingénieur militaire Vauban sous le règne de Louis XIV. Elle permit notamment à la ville de résister à la Prusse durant la guerre franco-allemande de 1870.
Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay © Studio Morize
3. Bretagne : Château du Taureau et Pen Duick
Autre édifice militaire, le château du Taureau (Finistère), construit au XVIe siècle sur un îlot rocheux, protégeait les habitants de Morlaix des navires britanniques. Sur ordre de Louis XIV, ses fortifications furent modernisées par, vous ne devinerez jamais… Vauban ! À ses côtés, le Pen Duick essaiera de naviguer jusqu’à la grande finale. Ce bateau, construit en Irlande à la toute fin du XIXe siècle, devint le précieux compagnon du navigateur Éric Tabarly, grâce auquel il voyagea, à la vie, à la mort, sur toutes les mers du monde.
Le Pen Duick © Alexandre Lamoureux
4. Centre-Val de Loire : Maison de Tante Léonie – Musée Marcel Proust et Château de Chenonceau
Les amateurs de La recherche du temps perdu seront séduits par la Maison de Tante Léonie – Musée Marcel Proust (Eure-et-Loir), maison bourgeoise où l’auteur passa tous les étés de sa jeunesse et qui fut notamment immortalisée dans Du côté de chez Swann. Autre monument, non plus littéraire mais médiéval : le château de Chenonceau (Indre-et-Loire), littéralement bâti au-dessus de la rivière du Cher. Surnommé le « château des Dames », il fut édifié en 1513 par Katherine Briçonnet, puis agrandi par Diane de Poitiers, maîtresse du roi Henri II, et enfin par la reine Catherine de Médicis.
Le château de Chenonceau t© Marc Jauneaud
5. Corse : Citadelle de Calvi et Bibliothèque Fesch
Nouveau bâtiment de défense, mais qui, cette fois, ne fut pas érigé par la couronne de France. La citadelle de Calvi (Haute-Corse) a été construite par la République de Gênes à partir du XVe siècle, avant d’être renforcé pour se prémunir de la menace franco-turque au XVIe siècle. Face à la guerre, l’instruction : la citadelle est en concurrence avec la bibliothèque Fesch (Corse-du-Sud), située dans l’aile nord du palais éponyme. Fondée en 1868 par Lucien Bonaparte, frère de Napoléon, elle réunit plus de 40 000 ouvrages, dont de nombreux trésors.
Bibliothèque Fesch © Direction de la communication – Ville d’Ajaccio
6. Grand Est : Parc Explor Wendel – Musée Les Mineurs et Château d’Haroué
Qui dit Moselle à l’ère industrielle, dit charbon. L’ancien site d’exploitation minière du carreau Wendel, aujourd’hui Parc Explor Wendel (Moselle), fait découvrir au public la vie des mineurs, comme Émile Zola l’avait racontée dans Germinal. Le château de Haroué (Meurthe-et-Moselle), quant à lui, témoigne des grandes heures de la monarchie. Rénové à partir de 1720 par le prince Marc de Beauvau-Craon, il fit appel aux meilleurs artisans de son temps, si bien qu’on le surnomme « le petit Chambord lorrain ».
Château de Haroué © Colombe Clier – CMN
7. Guadeloupe : Fort Delgrès et Jardin botanique de Valombreuse
Ce n’est pas qu’en Bretagne qu’il fallait se défendre des vaisseaux britanniques. Situé à Basse-Terre, le Fort Delgrès fut une base militaire centrale dans les Caraïbes françaises avant de devenir un symbole de la lutte contre l’esclavage, menée par l’officier Charles Delgrès. En 1989, après le passage de l’ouragan Hugo, la propriétaire Magguy Chaulet, passionnée de botanique, transforme sa propriété ravagée en parc floral. Naît alors le Jardin botanique de Valombreuse (Petit-Bourg), qui abrite plus de mille espèces de plantes et de fleurs fera, et tiendra tête au Fort.
Jardin botanique de Valombreuse © DR
8. Hauts-de-France : Maison de Jules Verne et Château de Chantilly
Encore une maison d’auteur : celle de Jules Verne, à Amiens (Somme), où l’auteur du Tour du monde en quatre-vingts jours écrivit une grande partie de son œuvre. On peut aujourd’hui y visiter sa bibliothèque et admirer sa tour surmontée d’un belvédère. Elle sera en alignée face au château de Chantilly (Oise), repensé au XIXe siècle par Henri d’Orléans, duc d’Aumale et fils du dernier roi de France, Louis-Philippe. Le château bénéficie, entre autres merveilles, d’un immense parc de 115 hectares, aménagé notamment par André Le Nôtre, jardinier du Roi Soleil.
Maison de Jules Verne © Laurent Rousselin – Amiens Métropole
9. Île-de-France : Villa Savoye et Basilique-Cathédrale Saint-Denis
Charme de ce concours : en Île-de-France, deux époques et deux visions de l’architecture s’affrontent. D’un côté, la Basilique-Cathédrale de Saint-Denis (Yvelines), nécropole des rois de France depuis la mort du roi Dagobert en 639 ; de l’autre, la Villa Savoye (Seine-Saint-Denis), commandée à l’architecte Le Corbusier en 1928. Cette villa moderne réunit tous les éléments de son style : pilotis, toit-jardin, plan libre, façade libre et fenêtre en bandeau.
Villa Savoye © Wikimedia commons / photo Michal Lewi
10. Nouvelle-Aquitaine : Maison de Pierre Loti et Phare de Cordouan
Jamais deux sans trois : une troisième maison d’auteur est en lice. Celle de Pierre Loti (Charente-Maritime), écrivain-voyageur, élu à l’Académie française en 1891. Située à Rochefort, sa maison, en partie inspirée de ses voyages, est décorée de pièces uniques, comme la salle chinoise ou la chambre aux abeilles. Elle affronte le phare de Cordouan (Gironde), surnommé « le roi des phares », construit en pleine mer à la fin du XVIe siècle. Haut de 68 mètres, il veille sur l’estuaire de la Gironde depuis plus de 400 ans.
Phare de Cordouan © Dominique Abit
11. Normandie : Palais Bénédictine et Villa Les Rhumbs – Musée Christian Dior
Encore une maison, mais pas d’écrivain cette fois : celle de Christian Dior, à Granville (Manche). Cette villa balnéaire Belle Époque, transformée en musée, tient une place particulière dans le cœur du couturier : « La maison de mon enfance… J’en garde le souvenir le plus tendre et le plus émerveillé. Que dis-je ? Ma vie, mon style, doivent presque tout à sa situation et à son architecture ». Face à elle, le somptueux Palais Bénédictine à Fécamp (Seine-Maritime), construite dans un style mi-Renaissance mi-gothique, œuvre de l’architecte Camille Albert, commandée par Alexandre Le Grand (ça ne s’invente pas), inventeur de la célèbre liqueur… Bénédictine.
Palais Bénédictine © Wonguy
12. Occitanie : Place du Capitole et Observatoire du Pic du Midi
Qui visite Toulouse passe par la place du Capitole (Haute-Garonne), nommée ainsi en référence à l’hôtel de ville qui la borde, achevé au XIXe siècle. Ornée d’une croix occitane en bronze signée Raymond Moretti depuis 1995, elle est devenue un symbole de la ville rose. Elle sera en compétition avec le plus haut des monuments en lice : l’Observatoire du Pic du Midi (Hautes-Pyrénées), perché à 2 877 mètres d’altitude, qui accueille depuis 1873 des chercheurs du monde entier.
Observatoire du Pic du Midi © P. Meyer
13. Pays de la Loire : Château d’Angers et Remparts de Guérande
Le château d’Angers (Maine-et-Loire), construit entre le XIIIe et le XVIe siècle, fut la demeure des puissants ducs d’Anjou, à qui l’on doit la commande de la célèbre Tapisserie de l’Apocalypse, longue de 103 mètres. Il affronte les remparts de Guérande (Loire-Atlantique), érigés après le sac de la ville en 1342, en pleine guerre de Succession de Bretagne.
Château d’Angers © Yann Monel – CMN
14. Provence-Alpes-Côte d’Azur : Amphithéâtre d’Arles et Villa Kérylos
L’amphithéâtre d’Arles (Bouches-du-Rhône), inspiré du Colisée de Rome, fut construit au Ier siècle pour accueillir jusqu’à 21 000 spectateurs lors de combats de gladiateurs et autres festivités. Il fait face à la Villa Kérylos (Alpes-Maritimes), érigée entre 1902 et 1908 à Beaulieu-sur-Mer, reconstitution fidèle d’une demeure de la Grèce antique, fruit de la collaboration entre l’archéologue Théodore Reinach et l’architecte Emmanuel Pontremoli.
Villa Kérylos © We are Content – CMN
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