Les frais engagés pour la rénovation de l’hôtel de la Marine à Paris et la Cité de la langue française à Villers-Cotterêts sont pointés dans un rapport publié mercredi
Les frais ne s’arrêtent plus. Un rapport de la commission des finances du Sénat, publié mercredi, critique la forte hausse des dépenses du Centre des monuments nationaux (CMN), qui « ont plus que doublé en dix ans », fragilisant son modèle économique.
Le CMN gère 110 monuments, dont l’arc de Triomphe, le Panthéon, la Sainte-Chapelle, la cité de Carcassonne ou le Mont-Saint-Michel, mais aussi des monuments moins connus dans des villes de petite taille ou des sites très ruraux.
«Si les recettes du CMN sont très dynamiques, elles peinent à suivre l’évolution des dépenses, en forte hausse : + 130 % entre 2014 et 2023, soit un écart de 150 millions d’euros de dépenses annuelles», écrivent le sénateur socialiste Vincent Eblé et le macroniste Didier Rambaud dans ce rapport, mettant en garde contre une fragilisation du modèle économique basé sur la mutualisation des moyens.
« Cette trajectoire haussière n’a pas été interrompue pendant la crise sanitaire : le montant total de dépenses par an du réseau a doublé entre 2017 et 2023. Une grande part de cette hausse découle d’une accélération des investissements et de la mise en place de divers grands chantiers, notamment celui de la rénovation de l’hôtel de la Marine sur la place de la Concorde à Paris et celui de la Cité de la langue française à Villers-Cotterêts », précisent-ils.
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40 millions d’euros d’aides
Le CMN a bénéficié de crédits exceptionnels de 40 millions d’euros dans le cadre du plan de relance afin de financer 14 opérations de restauration en région. S’y ajoutent des crédits spécifiques pour le château de Villers-Cotterêts à hauteur de 124 millions d’euros.
Un financement qui « relève davantage de l’opportunité politique que d’une justification de fond, sans remettre en cause le besoin des travaux réalisés », épinglent les sénateurs. Entre 2014 et 2023, les ressources du CMN ont augmenté de 157%, soit un total de 220 millions d’euros et 135 millions d’euros supplémentaires en dix ans.
Grâce aux recettes de billetterie le CMN s’autofinance à hauteur de 50% de son budget. Les financements apportés annuellement par l’État, qui ont augmenté de 55% sur la période, représentent en 2023 un peu plus de la moitié des recettes du CMN, contre seulement 17% en 2014.
Au total, les monuments parisiens représentent à eux seuls 46% de la fréquentation totale, de plus de 11,6 millions de visiteurs en 2023.
Parmi leurs recommandations, les auteurs suggèrent d’augmenter le prix du billet d’entrée, de 5 euros en moyenne, « inférieur de deux euros au tarif moyen mis en place par les autres opérateurs du patrimoine ».
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