« Reconnaître, c’est dire ‘cela s’est produit’ et dire ‘nous ne voulons pas que cela se reproduise' ». Tels sont les mots prononcés par la maire de Paris, Anne Hidalgo, samedi 17 mai, au moment d’inaugurer un mémorial en hommage aux victimes homosexuelles de la déportation et aux victimes LGBT+ « à travers l’Histoire« .
Ce mémorial a été dévoilé à l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie. « Il y a l’obligation de lutter contre la négation ou l’atténuation », a aussi déclaré Anne Hidalgo.
Ce travail est d’autant plus « fort qu’il « y a aujourd’hui des vents contraires, puissants, extrêmement dangereux qui voudraient nier cette diversité-là », a-t-elle ajouté.
À lire aussiQuand l’hôtel Lutetia à Paris accueillait les survivants des camps de concentration
Conçu par l’artiste Jean-Luc Verna, le mémorial – une immense étoile noire en acier de plus de trois tonnes – a été installé dans les jardins du port de l’Arsenal, près de la place de la Bastille.
Ce mémorial « est un aboutissement », a réagi sur l’antenne de France 24 Régis Schlagdenhauffen, maître de conférence à l’EHESS. Ce dernier accompagne le collectif inter-associatif sur ce projet depuis douze ans.
« La réalisation concrète est mieux que les esquisses et que les dessins qu’on avait pu voir », précise-t-il. « Il y a une face sombre qui rappelle les moments difficiles de l’Histoire et de la mémoire collective, et une face plus lumineuse qui inspire l’avenir. »
« Rappeler que les droits ne sont jamais définitivement acquis »
Contrairement à Sydney, Barcelone ou Amsterdam, le choix d’un monument en forme de triangle rose – symbole cousu par les nazis sur les uniformes des détenus homosexuels dans les camps – n’a pas été retenu dans un souci d’inclure les victimes actuelles.

« C’est important que ce mémorial ne soit pas un simple hommage symbolique mais un outil de transmission, un acte de reconnaissance publique et un espace de questionnement sur les discriminations passées mais aussi sur celles qui perdurent aujourd’hui », a insisté le président de l’association « Les Oublié.es de la mémoire », Jean-Baptiste Trieu.
Il a ajouté que cet espace doit nous « rappeler que les droits ne sont jamais définitivement acquis, que les haines savent se réinventer et que notre responsabilité est de rester debout ensemble. »
Selon les estimations, entre 5 000 et 15 000 personnes ont été déportées à l’échelle européenne par le régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale en raison de leur homosexualité. Pour la France, les chiffres des associations et des historiens varient entre une soixantaine et 200 personnes homosexuelles déportées.
À lire aussiLibération d’Auschwitz : écouter les témoins, c’est devenir témoin soi-même
L’inauguration de ce mémorial constitue la dernière étape en date dans le processus de reconnaissance de ce pan de l’Histoire longtemps méconnu ou passé sous silence avant les prises de parole officielles de Lionel Jospin, alors Premier ministre, en 2001, puis du président Jacques Chirac en 2005.
Avec AFP
La chronique a été générée aussi sérieusement que possible. Dans la mesure où vous désirez mettre à disposition des renseignements supplémentaires à cet article sur le sujet « Découverte de paris » vous pouvez utiliser les contacts affichés sur notre site web. Le but de aquarelleparis.fr est de débattre de Découverte de paris dans la transparence en vous donnant la visibilité de tout ce qui est mis en ligne sur ce thème sur le net Cet article, qui traite du thème « Découverte de paris », vous est volontairement proposé par aquarelleparis.fr. Connectez-vous sur notre site internet aquarelleparis.fr et nos réseaux sociaux pour être informé des prochaines publications.

