« C’est un honneur, une fierté », réagit immédiatement Alan Gafner. Ce Palois de 36 ans, en situation de handicap, sera « témoin » lors du passage de la flamme dans la cour du château de Pau, lundi 20 mai. « Entre les porteurs et le service d’ordre », il sera l’un des rares privilégiés à pouvoir assister à ce relais.

Le Comité international olympique (CIO…

« C’est un honneur, une fierté », réagit immédiatement Alan Gafner. Ce Palois de 36 ans, en situation de handicap, sera « témoin » lors du passage de la flamme dans la cour du château de Pau, lundi 20 mai. « Entre les porteurs et le service d’ordre », il sera l’un des rares privilégiés à pouvoir assister à ce relais.

Le Comité international olympique (CIO) lui a proposé ce rôle après une candidature envoyée par le château de Pau. Alan Gafner travaille comme jardinier d’art sur le site depuis juin 2018. Atteint d’une maladie orpheline proche de l’autisme, il s’est aussi distingué comme sportif, ce qui a motivé le château à envoyer son dossier. « On s’est dit que ce serait une belle occasion de montrer que le handicap n’est pas rédhibitoire, ni au travail, ni dans le sport », explique Benoît Laborde, le jardinier en chef du domaine national de Pau.

« Depuis mes 3, 4 ans, je fais du ski, reprend Alan Gafner. Bien plus tard, vers 2011, l’association Kennedy m’a proposé de faire de la compétition. »

« On s’est dit que ce serait une belle occasion de montrer que le handicap n’est pas rédhibitoire, ni au travail, ni dans le sport »

Avec cette structure fondée par Eunice Kennedy Shriver, la sœur de John F. Kennedy, le Béarnais a fait plusieurs championnats de France, a découvert des pays comme l’Autriche ou l’Italie. Il a surtout participé, avec le Special Olympics Pau Béarn, à des Jeux olympiques spéciaux en Corée du Sud, en 2013. Il y a remporté la médaille d’or du slalom géant de cette compétition spécialisée dans le sport adapté.

Fan des JO

« Ce n’est pas le même parcours, ni les mêmes distances. » Mais le Palois a vécu une cérémonie d’ouverture et une délégation d’une centaine d’athlètes français qui lui ont laissé de vifs souvenirs. En 2015, il arrête le ski quelque temps et s’investit comme entraîneur bénévole au Pau FC auprès des enfants.

En amateur de sports, il regarde chaque édition des Jeux olympiques, hiver comme été. Questionné sur sa discipline préférée, il les cite presque toutes, de l’athlétisme, au canoë-kayak en passant par le basket ou la natation et bien évidemment le ski. Seul le curling le fait tordre un peu du nez.

Ce vendredi matin, Alan Gafner ne sait pas encore auprès de quels porteurs de flammes il va se tenir. « Tony Estanguet, Nicolas Escudé ou Jérémy Chardy », espère-t-il.

Évolution professionnelle

Il représentera avec fierté le personnel du château de Pau. Le trentenaire, qui a fait son premier stage au château à 14 ans, fait part de son « plaisir de venir travailler tous les matins ». Après une période d’accompagnement, il y exerce désormais les mêmes missions que ses collègues. « Je fais les travaux en commun, la taille des buis, les plantations ». Avec parfois quelques aménagements, comme pour la tonte de la pelouse où un code couleur lui permet de s’y retrouver.

« Il a parfois du mal à se concentrer. Et on ne sait pas toujours comment réagir quand il est en échec, explique Benoît Laborde. Pour cela, il existe un dispositif d’emploi accompagné et son tuteur qui sait trouver les mots. Il y a des solutions pour permettre de recruter des personnes en situation de handicap, on peut les faire progresser et en faire des collaborateurs de valeur », souligne le responsable. Alan Gafner a acquis peu à peu plus d’autonomie et de compétences, comme le permis de tronçonnage l’année dernière.

Après un premier travail dans un Esat, le Palois s’épanouit pleinement dans les jardins de la Cité royale. « Ici, j’ai énormément évolué sur ma vie professionnelle et personnelle », résume-t-il. Une vie qui va s’enrichir d’un nouveau souvenir.