La reconstruction de Notre-Dame nécessite une qualification poussée dans tous les corps de métier. Est-ce que la France possède un vivier d’entreprises de ce type ?

Si certains en doutaient, le chantier de restauration de la cathédrale est l’occasion de démontrer que la France est riche de savoir-faire et dispose d’un vivier d’entreprises suffisant pour tous les corps d’état mobilisés. Sur un chantier…

La reconstruction de Notre-Dame nécessite une qualification poussée dans tous les corps de métier. Est-ce que la France possède un vivier d’entreprises de ce type ?

Si certains en doutaient, le chantier de restauration de la cathédrale est l’occasion de démontrer que la France est riche de savoir-faire et dispose d’un vivier d’entreprises suffisant pour tous les corps d’état mobilisés. Sur un chantier comme celui de Notre-Dame, pas moins de 140 appels d’offres ou consultations ont été lancés rien que pour les travaux de restauration. Pour chaque lot, plusieurs candidats ont répondu. Et la quasi-totalité des lots a été attribuée à des entreprises françaises. Cela permet de mesurer le niveau d’excellence de ces dernières.

Plusieurs entreprises de Dordogne ont été retenues (Socra, Pro Tech Foudre, Scierie Delord, etc.). Est-ce qu’elles étaient en concurrence avec d’autres ?

Le chantier de Notre-Dame est exceptionnel de par son ampleur et est entièrement financé par la souscription nationale, mais il ne déroge pas au Code de la commande publique. Tous nos marchés ont fait l’objet de procédures de publicité et de mise en concurrence préalables. Nous avons eu des réponses sur l’ensemble des lots. Elles émanaient de tout le territoire.

Observez-vous un lien entre la richesse patrimoniale d’un département comme la Dordogne et l’existence d’un écosystème d’entreprises qualifiées ?

Nous n’avons pas particulièrement constaté cette corrélation. On peut avoir des départements moins dotés sur le plan patrimonial, mais avec des entreprises possédant un riche savoir-faire. C’est le cas notamment du Grand Est.

Bien d’autres entreprises de Dordogne ont contribué à la restauration de la cathédrale en se regroupant pour candidater ensemble. Est-ce que cela a favorisé le département ?

La Dordogne n’a pas eu d’avantages, ni de désavantages. Les analyses ont été faites sur un pied d’égalité. La répartition territoriale s’est opérée naturellement au gré de l’analyse des offres de chacun des lots. Dans tous les cas, nous n’avions bien évidemment pas le droit d’opérer une préférence nationale ou locale, choisir un département plutôt qu’un autre.

Les entreprises de Dordogne spécialisées dans la restauration du patrimoine se sont donc fortement mobilisées, seules ou en groupement.

Est-ce que l’urgence de la reconstruction a éliminé de facto les plus petites structures ?

Tous les appels d’offres ont été effectués dans des délais raisonnables, suffisants. Nous avons justement fait le choix de mettre en place un allotissement afin de permettre à des entreprises de toute taille – dont les PME et les TPE des métiers du patrimoine – de répondre aux appels d’offres. L’idée était de réunir les meilleures compétences et de permettre, autant que possible, l’accès au chantier de restauration au plus grand nombre d’entreprises.

Des petites entreprises participent sur de petits lots comme la restauration des vitraux ou des peintures. D’autres se sont groupées avec des structures de taille identique, voire des plus grosses, afin de participer au chantier sur des travaux relevant de lots plus importants.

Est-ce que le savoir-faire éprouvé sur des grands chantiers patrimoniaux a été un critère prépondérant par rapport au montant des devis ?

En matière de marché public, nous devons retenir l’offre économiquement la plus avantageuse sur la base de plusieurs critères. Le savoir-faire mais également la compréhension du chantier et de ses contraintes par les candidats ont été des critères prépondérants. Chaque entreprise retenue a donc un savoir-faire éprouvé, des moyens à affréter, et une connaissance des enjeux de la restauration de la cathédrale. Le chantier se déroule dans des conditions honorables, nous ne nous sommes pas trompés dans le choix des entreprises.

Est-ce que toutes les entreprises ont été trouvées pour rebâtir Notre-Dame ?

Tous les lots ont été servis Nous avons trouvé toutes les entreprises dont nous avions besoin pour mener à bien la restauration.