
Pour fêter les vingt ans de sa tente iconique, Decathlon avait installé un campement sur un rooftop de la capitale avec vue sur ses plus beaux monuments. Et si c’était vrai ?
Disons-le tout de go : quand on vit à Paris, voir cet alignement de tentes sur le toit ne nous a pas fait immédiatement rêver, on a pensé plutôt aux campements de migrants dans les rues de la capitale. «On n’y avait pas pensé. Mais tant mieux si elle a protégé les SDF du froid et du vent. Une tente, c’est d’abord un abri qui trouve ses racines dans les pratiques ancestrales de survie et de nomadisme», sourit Abderrahman Elaammari, l’inventeur de la tente Quechua de Decathlon, né dans le désert de parents touaregs marocains. L’enseigne multisport organise ce soir-là un bivouac événementiel, sur un rooftop voisinant avec les plus beaux monuments de la capitale, pour fêter les vingt ans en 2025 de sa toile iconique, une tente qui se monte en deux secondes chrono.
«Je ne pensais pas que cette tente, en la jetant, allait nous élever vers le ciel !», s’exclame «Aby». À 360 degrés la vue embrasse le tout-Paris haussmannien, les toits de zinc, les balcons fleuris, les églises du quartier, et au loin l’Opéra Garnier, la tour Eiffel, Montparnasse. Dans l’axe, en surplomb, veille la basilique Montmartre. Mais d’où vient donc cette idée folle ? «Chez Decathlon, le souci de faciliter le montage et le démontage est dans notre ADN, comment rendre la vie facile au campeur», vante l’ingénieur chez Decathlon depuis 29 ans. En 2003, il accompagne des testeurs sur le terrain, à Chamonix, où se trouve le centre de conception pour la randonnée. L’enseigne compte six centres de conception en France en fonction des sports concernés, dont un au siège à Lille, un autre à Hendaye pour la glisse nautique, et douze à l’étranger.
Abderrahmane Elaammari raconte la genèse du projet : «Après une journée de marche, personne n’avait envie de monter sa tente. Et l’un d’eux s’est exclamé : moi je rêve de la jeter en l’air et qu’elle se monte toute seule ! Je me suis demandé comment pareille remarque était possible. Normalement on ne jette pas son objet, une tente, on la monte ! On a capté ce signe», poursuit celui qui a commencé comme prototypiste à Villeneuve-d’Ascq après avoir fait des études en électro électricité, car il voulait «transformer l’énergie solaire du désert et la capter pour la distribuer à tous les nomades du Maroc, d’Afrique et d’ailleurs.» Ironie du sort : «C’est en arrivant à Paris aux Arts et Métiers que j’ai rencontré Decathlon et son univers de tentes, de jumelles… J’ai pensé à mon père, qui guettait dans le désert les animaux avec ses jumelles», raconte humblement l’ingénieur.
S’ensuivront deux ans de travail pour «réaliser la promesse : jeter la tente en l’air et qu’elle s’autodéploie». Ne reste qu’à planter les sardines pour qu’elle ne s’envole pas, puis à faire coulisser la fermeture à glissière, pour s’y nicher comme dans d’enfant. Portée par le chef de produit de l’époque, Jean-François Ratel, l’innovation révolutionne le camping. «Aby» n’en revient toujours pas : «La tente a eu un succès fou qui nous a dépassés en termes commerciaux et d’innovation». Le secret ? L’assemblage entre les deux arceaux en huit avec la toile de tente, l’équilibre des tensions, au centimètre près, qui permet d’avoir le double toit et une chambre isolante de l’humidité.
Une dizaine de millions de tentes vendues dans le monde
En vingt ans, une dizaine de millions de tentes «Quechua 2 Seconds» ont été vendues dans le monde, déclinées en plus d’une centaine de modèles, comme cette tente pop-up à bouton, qui fait un bruit de bouchon qui saute quand on le presse, où cette autre instantanée qui fait le noir dans la nuit, occultant absolument toute source de lumière. Des tentes pour une, deux ou trois occupants, vendues à partir de 49,99 €.
Soudain, l’on se dit que c’est le campement parfait, le luxe ultime au cœur de la capitale : une nuit à la belle étoile sous le ciel de Paris ! Le privilège est trop grand pour minauder sur le confort. De quoi parle-t-on ? De se glisser sous une tente sur un toit comme on le ferait en forêt, au bord d’un lac, d’une rivière, dans un champ ou encore au sommet d’une montagne. Nos petites tentes individuelles et colorées, aménagées d’un matelas, d’une couette et d’un oreiller douillet, ont le côté hippie des festivaliers l’été. La rumeur de la ville enfle dans le lointain. Nous sommes au-dessus de tout, sauf des oiseaux qui semblent n’avoir jamais volé aussi bas. Est-ce un plaisir si simple de se réveiller au son des perruches (qui ont colonisé l’Île-de-France) en contemplant le lever du soleil sur le bord de sa tente sur un toit de Paname ? Le bivouac ralentit le rythme effréné du bitume, offre un sentiment d’intimité avec la nature de la ville.
Une échappatoire précieuse
Or, c’est une utopie ! Sur les toits de Paris on peut dîner, boire, danser, mais on ne peut pas bivouaquer. Aucun hôtel, ni restaurant au rooftop magnifique ne propose une nuit sous une tente de campeur. Le bivouac pourtant s’impose comme une échappatoire précieuse qui, dans ce cadre, offrirait le sentiment de l’aventure (une nuit en plein air dans un cadre naturel) sans ses inconvénients (l’absence d’infrastructures, la douche n’étant pas loin). L’entrepreneur du voyage et philanthrope Thierry Teyssier osa installer sur un rooftop de Paris un lit à baldaquin dans le cadre de «700’000 Heures», son hôtel itinérant unique. Internet garde la mémoire aussi de cette «Bubble Suite», avec baignoire et toilettes, installée sur la terrasse d’un appartement proche de la gare Saint-Lazare pour une nuit insolite.
«On se heurte à un problème d’assurance», regrette Julie Revuz qui aurait bien proposé l’expérience sur le toit du Bon Marché, temple chic du shopping rive gauche, où la collection Touriste & Campings Liberté, a posé ses valises pour l’été. L’idée fait son chemin du côté de Decathlon. En attendant de pouvoir proposer l’expérience aux voyageurs de Decathlon Travel, la communauté des 150.000 sportifs participe à un autre nouvel engouement que l’on va croiser beaucoup sur les routes de l’été : les tentes de toit gonflables (à partir de 750 €) ou rigides (autour de 2250 €) fixées comme des coffres sur le pavillon des vans et des automobiles.
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