“Il faut brûler Paris”: voici le voeu funeste d’un général prussien en 1815

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Juillet 1815, Paris capitule, l’Empereur Napoléon est défait à Waterloo, et les armées étrangères entrent dans la capitale. Parmi elles, le général prussien Gebhard Leberecht von Blücher se distingue non seulement par sa haine de la France napoléonienne, mais aussi par sa volonté implacable de destruction. Son objectif : faire payer à Paris les humiliations passées. Ponts, monuments, quartiers entiers… tout doit disparaître. À tel point que le célèbre pont d’Iéna est menacé d’explosion, et que les Prussiens pillent sans retenue. Pourquoi le voeu le plus cher de Blücher reste celui de brûler Paris ? Voici comment la grande ville parisienne a échappé de justesse à cette vengeance de Blücher.

Le retour du roi et la rage prussienne

À la suite de la défaite de Napoléon à Waterloo, les armées alliées se dirigent vers Paris. Le 7 juillet 1815, la capitale est occupée par les troupes prussiennes, dans une ambiance tendue. Alors que Louis XVIII s’apprête à faire son retour aux Tuileries, l’armée française évacue la ville, furieuse et humiliée. Les soldats s’en vont « en rugissant », criant leur fidélité à l’Empereur et menaçant les royalistes qu’ils jugent traîtres. Mais au-delà de la rancœur des troupes françaises, c’est la brutalité prussienne qui marque cette période. Le général Blücher, vainqueur à Waterloo, est animé par une volonté de vengeance ancienne. Selon l’historien Henry Houssaye, les Prussiens saccagent les villages, pillent les maisons, volent, violent et tuent, dans une atmosphère de représailles incontrôlées.

“Je suis le roi de Paris” : Blücher, ivre de vengeance

Dans son ouvrage Histoire de France, les 100 brèves étonnantes !, Gilles Heuré rapporte des propos édifiants du général Blücher. Ivre de sa victoire, ce dernier déclare sans détour :

« Je suis le roi de Paris, ici personne d’autre n’a le droit de commander ! […] Si nous n’affamons pas les Français, nous les aurons à nouveau au bord du Rhin d’ici à un an.  »

Blücher ordonne de miner les ponts, l’Arc de triomphe, l’École militaire, et prévoit même de piller le Louvre. Paris, aux yeux du général prussien, doit payer pour les affronts passés de l’Empire. La volonté de détruire les symboles de la grandeur napoléonienne va jusqu’à envisager de faire sauter le pont d’Iéna, jugé inacceptable par son seul nom. Cette radicalité tranche avec l’attitude plus mesurée de Wellington, général anglais et également vainqueur à Waterloo. Ce dernier, plus pragmatique, comprend qu’humilier la France risquerait d’alimenter la haine et de menacer l’équilibre européen. Il milite pour le retour au calme, la préservation de la capitale et le respect de Louis XVIII comme gage de paix.

Le spectre d’un incendie évité de peu

Alors que Paris est militairement occupé, les autorités royalistes redoutent que Blücher mette à exécution ses menaces. Henry Houssaye, dans son ouvrage Le Retour du Roi en 1815, explique que des mines sont bel et bien posées sous le pont d’Iéna, et que le projet de destruction est lancé. Il faut l’intervention directe de Wellington et du tsar Alexandre Ier de Russie pour convaincre Blücher de renoncer. Le roi de Prusse lui-même, Frédéric-Guillaume, se montre hésitant, et c’est sous une pression diplomatique intense que les travaux de destruction sont stoppés in extremis. Le pont d’Iéna est sauvé, mais au prix d’un compromis : il est rebaptisé pont de l’École Militaire, pour en effacer symboliquement l’affront. Le Louvre et l’École militaire échappent également à la destruction, mais les pillages prussiens continuent dans les faubourgs, où des villages entiers sont dévastés.

Un ressentiment fondateur du contentieux franco-allemand

Cette phase marque la fin définitive du Premier Empire, mais aussi le début d’une nouvelle ère d’instabilité. Dès le retour de Louis XVIII, les tensions sociales et politiques ne disparaissent pas : la Restauration doit composer avec les souvenirs du régime impérial, les aspirations démocratiques, et la peur des représailles. Le traumatisme de 1815 nourrit durablement la rancune entre la France et la Prusse. Les humiliations, les destructions, les pillages et la posture provocatrice de Blücher plantent les graines du futur contentieux franco-allemand, qui éclatera de manière sanglante en 1870 puis au XXe siècle.

Sources :

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