Le monument a été inauguré mardi dans un square de Paris, plus de cinq ans après l’approbation du projet, initié en 2018 pour le centenaire de l’Armistice. Pendant la Grande Guerre, onze millions d’équidés ont péri.
«Repenser la façon dont nous traitons les animaux.» Un monument rendant hommage aux animaux morts pendant les guerres, avant tout la Première guerre mondiale, a été inauguré mardi dans un square de Paris, plus de cinq ans après l’approbation du projet. Les silhouettes bleu horizon – la couleur de la tenue des Poilus – d’un cheval, d’un âne, d’un chien et d’un soldat tenant un pigeon se dressent désormais dans l’élégant square Boucicaut, situé entre Le Bon Marché et l’hôtel Lutetia, rive gauche, dans le VIIe arrondissement. C’est à quelques pas de là, sur le boulevard Raspail, qu’avait été retrouvé fin août 1914, au début de la guerre, le chien Vitrier, «affaibli, revenant du front, ayant perdu la trace du 26e bataillon (…) auquel il était rattaché», rappelle la plaque explicative.
Onze millions d’équidés, 100.000 chiens et 250.000 pigeons ont péri pendant la Grande Guerre en «tenant un rôle essentiel», est-il rappelé: transport de matériel militaire, de nourriture ou de courrier, secours et même photographie aérienne… Pour l’association Paris Animaux Zoopolis (PAZ), c’est l’aboutissement de «cinq ans de campagne acharnée», initiée en 2018 pour le centenaire de l’Armistice.
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Monuments «réservés aux humains»
Si un vœu avait rapidement été adopté à l’unanimité par le Conseil de Paris, «des élus se sont opposés» à un tel monument car ils estimaient «que les monuments étaient réservés aux humains», affirme à l’AFP sa cofondatrice Amandine Sanvisens. Pour Laurence Patrice, adjointe (PCF) à la mémoire, PAZ «tenait à ce que le lieu soit rattaché à un emplacement historique, ce qui limitait le choix» et explique la demi-décennie écoulée pour que le projet aboutisse.
«Le soutien du président du Souvenir français», garant de la mémoire des soldats morts pour la France, «a été décisif», dit encore Sanvisens, rappelant que Paris rejoint ainsi des communes du nord-est de la France et, à l’étranger, quelques capitales précurseures: Ottawa, Canberra, Londres et Bruxelles.
«Depuis une vingtaine d’années, les Anglo-Saxons ont développé une autre mémoire où l’animal prend sa propre personnalité», remarque Serge Barcellini, président général du Souvenir français. Pour Amandine Sanvisens, «ce monument, c’est l’occasion de repenser la façon dont nous traitons les animaux». Deux plaques rendant hommage aux chevaux réquisitionnés pendant la guerre 14-18 existent déjà à Paris.
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