Quatre ans après la rétrospective événement au musée d’Orsay, le musée Marmottan Monet (Paris, XVIe arrondissement) consacre une nouvelle exposition à Berthe Morisot (1841-1895). Du 18 octobre 2023 au 3 mars 2024, l’hôtel particulier, qui appartient à l’Académie des Beaux-Arts et qui conserve la plus grande collection d’œuvres de l’artiste, présentera « Berthe Morisot et l’art du XVIIIe siècle ». L’événement inédit mettra en lumière les liens qui unissent l’œuvre de la première femme impressionniste à l’art d’Antoine Watteau (1684-1721), François Boucher (1703-1770), Jean-Honoré Fragonard (1732-1806) ou encore Jean-Baptiste Perronneau (1715-1783) avec 65 œuvres.
« Le XVIIIe siècle modernisé »
Que ce soit dans sa palette, son utilisation du pastel, dans la fluidité de sa touche, dans son goût pour l’esquisse ou encore pour son intérêt du sujet féminin, Berthe Morisot s’est tout au long de sa carrière réapproprié l’héritage des peintres du XVIIIe siècle. En parcourant sa rétrospective posthume de 1896, le critique d’art Paul Girard qualifiait l’œuvre de Morisot de « XVIIIe siècle modernisé ». En effet, pour ses contemporains, les tableaux de la peintre s’inscrivaient déjà dans la continuité de l’héritage rococo.
Berthe Morisot, Fillette au panier, 1891, pastel sur papier, 58 x 41 cm © Musée Marmottan Monet, Paris
De son vivant, son travail était souvent comparé à celui des artistes français du XVIIIe siècle. Renoir la décrivait comme la « dernière artiste élégante et « féminine » que nous ayons eue depuis Fragonard ». Bien que cette facette de son œuvre soit connue des historiens, elle n’avait pas encore fait l’objet d’une recherche dédiée et exhaustive. Les historiennes de l’art Marianne Mathieu et Dominique d’Arnoult, commissaires de l’exposition, poseront ainsi un regard nouveau sur l’art de Morisot, à l’aide de sources inédites telles que les correspondances, les carnets de notes de l’artiste et de son entourage proche ou encore de coupures de presse.
Berthe Morisot, Femme à sa Toilette, 1875-1880, huile sur toile, 60,3 x 80,4 cm, Chicago, Art Institute of Chicago © Art Institute of Chicago
L’exposition retracera chronologiquement les fondements de ces affinités artistiques, leurs développements et leurs principales caractéristiques. Elle s’ouvrira sur Au bal (1875), où l’éventail de la figure de la Parisienne en robe de bal, sera mis en relation avec deux éventails en soie de Morisot et l’illustration d’un « art de vivre à la française » (hérité du siècle des Lumières) que représente cet accessoire dans le milieu de la haute bourgeoisie auquel l’artiste appartient. Elle se poursuivra avec les débuts de Morisot, concomitant avec la réhabilitation de la peinture du XVIIIe siècle, qui immortalise une certaine esthétique du quotidien, en faisant des parallèles avec des œuvres de Watteau et de Fragonard.
François Boucher, Jeune fille endormie,18e siècle, huile sur toile, 59 x 70 cm © Fondation Jacquemart-André © Institut de France, Domaine de Chaalis
Une même conception de la beauté au féminin
Puis, une section mettra en avant la période de 1879-1885, qualifiée d’ « impressionnisme triomphant de Morisot », par le musée. Cet espace s’organisera autour du détail de Vénus va demander ses armes à Vulcain, une copie d’après François Boucher, exécutée par l’artiste au musée du Louvre pour orner le salon-atelier qu’elle aménage dans l’immeuble familial. Considérée comme un manifeste dans l’exposition, elle est la seule œuvre peinte par Morisot qu’elle accroche chez elle et avec laquelle elle vit.
Berthe Morisot, Autoportrait, 1885, huile sur toile, 61 x 50 cm, Paris, musée Marmottan Monet ©Bridgeman Images
« Entre Boucher et les scènes de la vie parisienne de Morisot, se retrouvent une même appétence pour les couleurs claires ainsi qu’une conception de la beauté au féminin », explique le musée dans un communiqué. L’espace suivant mettra en regard des toiles phares de Fragonard (comme La Leçon de musique de 1769 conservée au musée du Louvre) avec les œuvres de Morisot pour les comparer dans leur liberté de facture et la visibilité de la touche. Enfin, le parcours s’achèvera avec Apollon révélant sa divinité à la bergère Issé, où l’artiste transpose les éléments de Boucher dans son univers avec sa palette et une facture qui lui est propre. Elle se place alors dans une filiation artistique mais se démarque avec des scènes d’intimité chastes, jamais dérangées par le regard des hommes.
« Berthe Morisot et l’art du XVIIIe siècle. Watteau, Boucher, Fragonard, Perronneau »
musée Marmottan Monet
2 rue Louis Boilly, 75016 Paris
du 18 octobre 2023 au 3 mars 2024
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