Paris fut pour Honoré de Balzac un théâtre d’exils, de créations effrénées et de refuges secrets. Entre dettes, pseudonymes et réinventions, le romancier a laissé des empreintes que la capitale a sauvegardé. Parcourez les lieux balzaciens de Paris, de domiciles en cachettes, d’hommages publics en vestiges.
Génie prolifique de la Comédie humaine, Balzac a passé une grande partie de son existence à jongler entre succès littéraire, dettes et retraites temporaires. Paris, centre névralgique de ses ambitions, fut tantôt un écrin, tantôt un labyrinthe.
En suivant ses pas, des hauteurs de Passy aux recoins de Saint-Germain-des-Prés, de son bureau secret aux plaques commémoratives, observez comment la Ville Lumière a absorbé la légende balzacienne.
Qui était Honoré de Balzac ?
Maître du roman réaliste, Honoré de Balzac dresse avec La Comédie humaine un portrait inégalé de la société française du 19e siècle. Ses personnages (plus de 2 000 !) circulent d’un livre à l’autre, tissant une fresque humaine foisonnante et complexe. Travailleur acharné, endetté chronique, il vit à Paris dans une maison du 16e arrondissement aujourd’hui musée, où il écrit de nuit, alimenté au café noir. Son ambition littéraire immense en fait une figure tutélaire du roman moderne.
Les lieux à découvrir sur les traces de Balzac à Paris
Ses premiers logis parisiens. Au début de sa carrière, Balzac habite dans des quartiers du centre de Paris, rue de la Chaussée-d’Antin (9ᵉ arr.) et rue Saint-Georges (9ᵉ arr.), ou encore dans des appartements modestes du Quartier Latin. Beaucoup de ces immeubles ont disparu ou ont été remaniés au cours du 19ᵉ et du 20ᵉ siècle, et les adresses exactes sont souvent contestées ou incertaines, ce qui rend leurs traces fragiles. D’autant que, criblé de dettes, Balzac adoptait souvent des stratagèmes pour échapper à ses créanciers, comme louer des chambres sous divers noms.
La Maison de Balzac (16ᵉ arr.). C’est la seule des résidences parisiennes de l’écrivain à avoir traversé les décennies, transformée en musée dédié à sa vie et à son œuvre en 1949. Il y vécut entre 1840 et 1847 sous le pseudonyme de Monsieur de Breugnol, afin de fuir les huissiers. La maison présente un appartement reconstitué, son cabinet de travail, des manuscrits et des objets personnels comme sa cafetière et sa fameuse canne à turquoises. Le jardin qui l’entoure offre, dans un calme apaisé, une vue partielle sur la Tour Eiffel, tandis que la maison s’étire entre deux rues - l’entrée principale depuis la rue Raynouard, l’accès secondaire par la rue Berton, ce qui lui permettait des sorties discrètes. Balzac réorganisa son emploi du temps dans ce refuge : il commençait souvent à travailler à minuit, éclairé à la chandelle, s’alimentait de café noir, écrivait jusqu’au matin. C’est dans ce cadre qu’il travailla sur plusieurs des titres majeurs de La Comédie humaine, peaufinant les corrections et les éditions successives.
La rue Visconti (6ᵉ arr.). Balzac y installa son imprimerie entre 1826 et 1828.
Le Rocher de Cancale (2ᵉ arr.). Le restaurant du quartier de Montorgueil, où les gourmets de l’époque se rendaient afin de déguster des huîtres, est un point d’ancrage pour Balzac. Non loin de là, l’auteur aimait aussi fréquenter les cafés littéraires, les librairies du centre, les bureaux d’éditeurs de la rue Richelieu et les passages couverts autour du Palais-Royal où il pouvait observer le monde et chercher l’inspiration.
Le cimetière du Père‑Lachaise (20ᵉ arr.). La tombe, située division 48, dévoile un buste de l’auteur en bronze.
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