Au festival de sculpture de glace d’Harbin, Paris s’emploie à relancer le tourisme chinois en France

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Olivia Grégoire, la ministre française du Tourisme, de l’Artisanat et des PME était en Chine au festival de sculpture de neige et de glace d’Harbin, vendredi 5 janvier, pour le lancement de l’année franco-chinoise du tourisme culturel. Objectif : ramener le nombre des touristes chinois en France au niveau qu’il avait avant la pandémie de Covid-19.

Publié le : 06/01/2024 – 07:04

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Avec notre envoyé spécial à Harbin, Stéphane Lagarde

La foule des hivers d’avant Covid-19 se bouscule sur l’île du Soleil à Harbin. C’est là que se tient le très populaire festival de neige et de glace de la ville. Parmi les monuments vedettes cette année, symbole du soixantième anniversaire des relations diplomatiques France-Chine : une Notre-Dame de Paris de plus de vingt mètres de haut sculptée dans la glace. « J’ai lu un roman sur Notre-Dame de Paris où un type bizarre faisait sonner les cloches. J’ai beaucoup aimé et j’aimerais voir Notre-Dame en vrai, témoigne Wang Yetong, une étudiante de 20 ans. Et puis, on dit que les filles et les garçons sont très polis et gentlemen en France. J’aimerais vraiment y aller une fois diplômée. »

Renforcement de l’accueil et de la sécurité

Nul besoin de faire fondre la glace… La France et sa culture continuent de bénéficier d’une bonne image en Chine. Ce qui inquiète en revanche, ce sont les questions de sécurité, explique cet employé de banque originaire de la province chinoise de Mongolie-Intérieure. « Beaucoup de gens se font voler dans les bus. Ils ouvrent la soute et ils volent les affaires, raconte-t-il. On parle même de chinoises riches qui achètent une voiture pour ramener des produits de luxe et qui se font voler aussi. Donc oui, j’ai envie d’aller à Paris, mais ça fait un peu peur. »

Reproduction de la cathédrale Notre-Dame de Paris en glace, à Harbin dans le nord-est de la Chine.
Reproduction de la cathédrale Notre-Dame de Paris en glace, à Harbin dans le nord-est de la Chine. © RFI/Stéphane Lagarde

La ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme est venue rassurer les responsables du secteur en rappelant que la Coupe du monde de rugby organisée par la France s’est déroulée sans incidents : 45 000 policiers et gendarmes en plus des 8 000 soldats de la force sentinelle seront déployés pendant les Jeux olympiques 2024. La France a renforcé la présence policière sur les lieux touristiques, et propose aux voyageurs chinois un accueil dédié en mandarin. « La qualité de l’accueil – la compréhension de la langue par exemple – fait partie aussi partie des éléments de réassurances, notamment vis-à-vis de touristes chinois dont le profil a évolué, souligne Olivia Grégoire. En plus des groupes, nous avons de plus en plus de femmes seules qui viennent visiter la France, mais aussi des couples de seniors. Quand vous ne parlez ni français ni anglais, il est important d’avoir une signalétique, d’avoir aussi des personnes qui soient capables de vous répondre et de vous accompagner en chinois. »

Vols multipliés par huit depuis la réouverture des frontières

Selon les chiffres du ministère français du Tourisme, près de 2 millions de touristes chinois sont venus en France en 2019, représentant plus de 3.5 milliards d’euros de recettes avec l’une des moyennes de dépenses les plus élevées. La clientèle chinoise comptait alors pour 32% des ventes détaxées, certains magasins réalisant plus de 30% de leur chiffre d’affaires grâce à la clientèle chinoise. La fréquentation s’est effondrée avec les années Covid (-69% à l’été 2023, comparé à 2019), mais on enregistre aujourd’hui un rebond lié à la reprise des connectivités aériennes. Les vols entre la France et la Chine ont été multipliés par huit depuis la réouverture des frontières chinoises il y a un an.

Festival des sculptures sur glace à Harbin dans le nord-est de la Chine.
Festival des sculptures sur glace à Harbin dans le nord-est de la Chine. © RFI/Stéphane Lagarde

Une bonne nouvelle pour Michelin qui fait partie des sponsors de cette année du tourisme culturel et vend aussi des pneus d’avion en plus des guides gastronomiques. « Je pense qu’on en est juste au redémarrage, estime Mathew Ye, PDG de Michelin en Chine. L’un de nos cœurs de business, ce sont les pneus d’avion. Et en Chine, sur le marché aérien domestique, on a retrouvé les ventes de 2019. En revanche, pour ce qui est des vols internationaux, on est encore qu’à 60% ». Faire remonter des millions de touristes chinois dans les avions pour visiter la France… D’aucuns trouveront le projet peu compatible avec les objectifs climat.

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