Les Parisiens passent régulièrement devant sans forcément se demander ce qui se cache dessous… et à l’intérieur ! Car oui, la colonne de Juillet est un monument creux. Elle abrite même un gigantesque escalier hélicoïdal de 240 marches, strictement interdit au public. Le Point a eu la chance de l’emprunter pour se hisser jusqu’à la plateforme extérieure, qui culmine à une cinquantaine de mètres.
Contre toute attente, ce n’est pas la vue imprenable sur Paris qui retient d’abord notre attention, mais une sensation étrange, celle de tanguer. « C’est parce que la colonne de Juillet n’est pas maçonnée, nous explique, dans un sourire, Aymeric Peniguet de Stoutz, l’administrateur du monument pour le Centre des monuments nationaux. La colonne de Juillet est constituée d’une vingtaine de tambours de bronze, tous boulonnés les uns aux autres, ce qui explique qu’elle oscille légèrement quand il y a du vent. C’est un peu comme si on se retrouvait sur la proue d’un navire. »
Un navire qui offre un sacré panorama sur Paris. Montmartre, La Défense, la tour Eiffel, Notre-Dame de Paris… Le vertige laisse rapidement place à l’émerveillement. Émerveillement que l’on partage avec le maître des lieux, le fameux Génie ailé, sculpté par Auguste Dumont. Cette statue dorée, installée au sommet de la colonne de Juillet, représente la liberté. Elle résume à elle seule l’essence du monument, qui commémore deux pages de l’histoire de France.
La colonne de Juillet érigée à l’emplacement de la prison de la Bastille
La première d’entre elles n’est autre que la révolution de Juillet, plus connue sous le nom des Trois Glorieuses. Les 27, 28 et 29 juillet 1830, les Parisiens se soulèvent contre Charles X. « Un roi profondément réactionnaire, précise Aymeric Peniguet de Stoutz. Les bourgeois parisiens et le peuple de Paris ne se reconnaissent plus dans ce roi qui entend museler la liberté de la presse. »
Cette révolution, qui donne naissance à la monarchie de Juillet, place Louis-Philippe, le duc d’Orléans, sur le trône. Ce dernier souhaite honorer la mémoire de ceux qui ont donné leur vie en juillet 1830. En décembre, il décide donc d’ériger un monument sur un lieu hautement symbolique : l’emplacement de l’ancienne prison de la Bastille. La construction du monument débute l’année suivante, sur le socle qui devait accueillir la fontaine éléphant souhaitée par Napoléon au début du XIXe siècle. Le 28 juillet 1840, les corps des 504 morts des Trois Glorieuses sont transférés dans le caveau du monument.
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Dix-huit ans plus tard, Louis-Philippe tombe sous le coup d’une autre révolution. « Au fil du temps, son régime s’est durci et s’est sclérosé. Résultat : en février 1848, Paris se soulève de nouveau », ajoute l’administrateur du monument. La France revient à un régime républicain : c’est le début de la IIe République. Un second caveau, en tout point similaire au premier, accueille les 196 corps des morts de la révolution de 1848. Quelle ironie du sort ! La colonne de Juillet, si associée à Louis-Philippe, est tout à coup utilisée pour célébrer la chute de son régime. « La colonne de Juillet est le symbole d’une liberté en mouvement, en conquête, conclut Aymeric Peniguet de Stoutz. Et ce n’est pas un hasard si beaucoup de manifestations prennent la place de la Bastille comme point de départ ou d’arrivée. »
La colonne de Juillet est uniquement accessible en visite commentée les samedis et dimanches à 14 h 30 et à 16 h 30. Le billet donne accès aux caveaux. Il est possible d’admirer le grand escalier hélicoïdal, mais pas de l’emprunter.
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