Affiches des Jeux de Paris 2024 : Ni drapeau tricolore ni croix, mais une polémique en bois

, Affiches des Jeux de Paris 2024 : Ni drapeau tricolore ni croix, mais une polémique en bois
Au moins, on ne pourra pas leur reprocher de manquer d’originalité. Après avoir décidé de faire sortir la cérémonie d’ouverture du stade et imaginé un marathon « pour tous », les organisateurs des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 sont à nouveau sortis des sentiers battus avec leurs affiches officielles, dévoilées lundi au Musée d’Orsay. Mises côte à côte, ces deux œuvres n’en forment qu’une seule, riche et colorée, qui tranche avec la sobriété des posters des précédentes éditions. Cet immense dessin a beaucoup fait réagir, en particulier sur les réseaux sociaux. Il a aussi provoqué une polémique.

Deux absences très remarquées

Très vite, des personnalités politiques de droite et d’extrême-droite ont élevé la voix, pointant du doigt l’absence, regrettable à leurs yeux, de deux éléments : sur cette affiche n’apparaît ni le drapeau français, ni la croix qui surplombe le dôme des Invalides et qui, en l’occurrence, a été remplacée par une flèche. « Pourquoi avoir effacé la croix au sommet du dôme des Invalides ? Pourquoi aucun drapeau français ? Quel intérêt d’organiser les Jeux Olympiques en France si c’est pour cacher ce que nous sommes ? », a ainsi dénoncé sur X Marion Maréchal, tête de liste de Reconquête! pour les prochaines élections européennes.

À trois mois du scrutin continental (6-9 juin), les représentants des différents partis conservateurs avaient visiblement beaucoup à dire sur une simple affiche concernant un événement sportif. Éric Ciotti (Les Républicains) a accusé celle-ci de nier « l’histoire française », tandis que Jordan Bardella (Rassemblement national) a fustigé « le mépris pour notre drapeau tricolore, la ‘cancellisation’ (‘annulation’, ndlr) de notre patrimoine chrétien. » Député RN, Nicolas Meizonnet a même parlé de « wokisme », notion fourre-tout utilisée pour critiquer des changements sociétaux. Bref, il y a eu beaucoup de bruit. Mais était-ce vraiment justifié ?

Pas une œuvre réaliste mais un dessin fantaisiste

On est en droit d’en douter. Tout d’abord parce que l’affiche des Jeux de Paris 2024 n’avait aucunement vocation à se montrer réaliste. Elle y représente la Tour Eiffel en rose, fait émerger la vague de Teahupoo aux portes de la ville et montre un métro aérien passant sous l’Arc de Triomphe. « Je les évoque (les monuments, ndlr), tels qu’ils m’apparaissent à l’esprit et sans arrière-pensée. Je ne cherche pas à ce qu’ils soient fidèles à l’original mais plutôt qu’on puisse se figurer en un clin d’œil de quoi il s’agit, tout en le projetant dans un univers surréaliste et festif », s’est justifié Ugo Gattoni, l’auteur de ces dessins, auprès de l’AFP.

picture

Affiche officielle de Paris 2024

Crédit: Eurosport

« Les affiches officielles sont une interprétation artistique joyeuse, légère d’une ville-stade réinventée, a réagi le comité d’organisation (COJO), cité par RMC. De nombreux éléments ont pu être réinterprétés par l’artiste. C’est une représentation qui n’est ni exhaustive, ni fidèle à la réalité. » Pour finir de s’en convaincre, il suffit de jeter un œil au travail de l’illustrateur parisien, habitué à dessiner des lieux connus avec une approche purement fantaisiste. Et c’est précisément ce que recherchaient les équipes de Paris 2024.

Principe de neutralité et volonté de rassembler

Dès lors, il n’est pas surprenant que le dôme des Invalides ne corresponde pas exactement à la réalité, ni que Notre-Dame de Paris – à proximité de laquelle, d’ailleurs, aucune épreuve n’aura lieu – soit absente de l’affiche. Reste le cas du drapeau tricolore, qui n’apparaît pas pour une raison simple : le respect du principe de neutralité, cher au CIO. « Si on avait dessiné le drapeau français, il aurait fallu dessiner les drapeaux des autres pays », avait expliqué Joachim Roncin, le responsable design des Jeux 2024, lors de la présentation de l’affiche à la presse. Environ 200 délégations participeront aux JO, ce qui laisse imaginer à quoi aurait ressemblé l’œuvre si toutes avaient dû être représentées.

Pour la même raison, aucun des personnages dessinés (il y en a plusieurs milliers) ne porte les traits d’une star aisément identifiable qu’elle soit française ou étrangère. « C’est une affiche internationale », a poursuivi Joachim Roncin. Par conséquent, son objectif premier n’est pas de louer la grandeur de la France, ni de décrire le patrimoine architectural parisien dans ses moindres détails. Mais de rassembler autour de ce que devront être les Jeux Olympiques et Paralympiques, à savoir une immense fête. Et ça ne valait sans doute pas la peine de polémiquer à ce sujet.

La chronique a été générée aussi sérieusement que possible. Dans la mesure où vous désirez mettre à disposition des renseignements supplémentaires à cet article sur le sujet « Découverte de paris » vous pouvez utiliser les contacts affichés sur notre site web. Le but de aquarelleparis.fr est de débattre de Découverte de paris dans la transparence en vous donnant la visibilité de tout ce qui est mis en ligne sur ce thème sur le net Cet article, qui traite du thème « Découverte de paris », vous est volontairement proposé par aquarelleparis.fr. Connectez-vous sur notre site internet aquarelleparis.fr et nos réseaux sociaux pour être informé des prochaines publications.