Après le tunnel des Tuileries l’été dernier, c’est au tour d’un autour tronçon des voies sur berges ouvertes aux piétons de devenir un nouveau lieu du Street Art : le tunnel Henri IV (Paris, IVe arrondissement). Du 17 juillet au 11 août, Sarah Viault et Babs ont travaillé toutes les nuits (de 22 h 30 à 7 h 45) pour créer une fresque géante de 1 700 m² et habiller les murs du tunnel de 240 m de long. Les artistes ont été choisis par l’association Urban Art Crew pour mettre en lumière la Polynésie française et faire écho aux épreuves de surf des Jeux olympiques et paralympiques 2024 qui se dérouleront à Teahupo’o (Tahiti). Le projet inédit est soutenu par la mairie de Paris et la Direction des affaires culturelles dans le cadre de Paris Plages.
Deux œuvres en une
Si la fresque XXL est une seule œuvre qui recouvre les murs du tunnel Henri IV, elle est toutefois composée de deux parties : une narrative et une autre abstraite. Sur une première paroi, les artistes ont développé une histoire narrative tandis qu’en face, ils ont travaillé autour de symboles polynésiens traditionnels que l’on retrouve notamment dans les tatouages maoris. Aussi, la fresque met en lumière deux univers artistiques différents : la nature onirique et colorée de Sarah Viault (installée depuis cinq ans en Polynésie) et les éléments fantastiques de Babs (actif depuis plus de vingt ans en Île-de-France). À chaque entrée du tunnel, les Street Artistes ont développé chacun leurs motifs qui se rejoignent au centre de l’espace.
Babs a imaginé dans le tunnel Henri IV un Paris du futur. ©Fabe Collage
Une fresque sur l’urgence climatique
En plus de célébrer la culture polynésienne, l’œuvre à quatre mains livre un message sur l’urgence climatique sur la paroi dédiée à la partie narrative de la fresque du tunnel. Sarah Viault a installé sur le mur des baleines qui volent, des fleurs endémiques de Polynésie, la montagne percée de Moorea, une tortue, une raie manta ou encore des légendes sur la faune et la flore des îles du Pacifique. Plus le visiteur s’enfonce dans le tunnel, plus cette version utopique de la nature présente sur ces îles paradisiaques se dégrade peu à peu. L’artiste souhaite à la fois montrer la beauté de la Polynésie et sensibiliser le public à la préservation de l’environnement et à la protection de la biodiversité.
Sarah Viault a installé sur le mur une vision utopique de la nature polynésienne. ©Fabe Collage
De son côté, Babs a développé un Paris du futur, qui passe de l’utopie d’une ville verte peuplée de voitures volantes à une dystopie qui montre notamment les conséquences de la société de consommation avec une montagne de poubelles d’électroménagers pour tirer la sonnette d’alarme. Certaines des figures hybrides transhumaines du graffeur influencé par l’univers de l’heroic fantasy et la science-fiction rappellent les œuvres d’Enki Bilal. « Dans une même démarche, les deux artistes montrent un côté positif, luxuriant, plein de vie de Paris et de la Polynésie au départ. Puis, plus on avance dans le tunnel, plus le message est sombre, pour interpeller le passant et raconter une histoire autour du thème de l’urgence climatique, nous explique Rémi Ink, le président d’Urban Art Crew. Et on ressort du tunnel avec un message positif. »
Détail de la fresque réalisée par Babs dans le tunnel Henri IV. ©Fabe Collage
Des visites guidées gratuites de l’œuvre tout l’été
Pour découvrir le nouveau tunnel Henri IV, les amateurs de Street Art devront attendre encore quelques jours. La fresque géante de Babs et de Sarah Viault sera inaugurée officiellement le vendredi 11 août. Accessible gratuitement, l’œuvre sera pérenne et promet de devenir un nouveau lieu incontournable du Street Art parisien. Dans le cadre de Paris Plages, des visites guidées gratuites du tunnel Henri IV sont proposées tous les week-ends jusqu’au 3 septembre pour permettre à tous de comprendre l’ensemble de l’œuvre et de plonger dans l’histoire du Street Art à Paris et en Polynésie.
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