Après une première phase de restauration qui avait concerné la Fontaine de la Paix en juin 2024, c’est au tour du Jardin de la Paix (ou Jardin japonais), conçu par Isamu Noguchi (1904-1988), de retrouver son éclat au terme de travaux menés cet été. Le projet, qui s’inscrit dans le cadre d’une campagne de rénovation lancée par l’Unesco pour son siège parisien, a mobilisé des experts maîtres jardiniers japonais qui ont travaillé en collaboration avec l’Association française des jardins japonais. Plusieurs jours de travaux minutieux ont été couronnés par une cérémonie réunissant les différents acteurs de cette restauration.
Un sanctuaire de tranquillité
Situé au cœur du siège parisien de l’Unesco, le Jardin de la Paix est un pilier fondamental de la vie et de l’histoire de l’institution. Commandé par son comité artistique pour les œuvres d’art à l’occasion de l’inauguration de la Maison de l’Unesco à Paris en 1958, il fait partie des œuvres confiées à de grands artistes internationaux, tels que Picasso ou encore Calder. Par ce projet, l’Organisation entendait prolonger son idéal fondateur né au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, d’unir les nations par la culture.
Les œuvres d’art présentes au siège de l’Unesco à Paris font partie intégrante de l’identité du bâtiment, créant un environnement où l’art et la fonction coexistent harmonieusement. © Unesco / Marie Etchgoyen
C’est l’artiste américaino-japonais Isamu Noguchi, figure majeure de l’architecture et de la sculpture, qui a été invité à réaliser ce jardin, le seul de ce type réalisé par ce dernier en Europe. Pensé comme une sculpture paysagère plutôt qu’un simple aménagement horticole, il est considéré comme le premier jardin conçu par un sculpteur plutôt que par un jardinier, faisant de ce lieu une œuvre d’art à ciel ouvert.
Un jardin à la japonaise
Le Jardin de la Paix, qui se développe sur 1700 m2, a été exécuté dans le respect des principes des jardins traditionnels japonais et rassemble des éléments soigneusement intégrés dans une composition cohérente. Les visiteurs y découvrent un cours d’eau, surmonté par un pont sous lequel nagent des carpes koï, un pavillon de thé, une statue figurant un « hito » (« personne » en japonais) ou encore des roches venues de différentes régions du Japon.
Pour le Jardin de la Paix de l’Unesco, le sculpteur lsamu Noguchi s’est inspiré de la théorie et des techniques des jardins zen, utilisant des pierres de formes inhabituelles comme points d’ancrage visuels permanents au sein des masses changeantes de plantes et de feuillage. © Unesco. Photo : Sacha Heron
La végétation elle-même prolonge cette intention avec la présence de cerisiers, importés du Japon, qui annoncent par leur floraison « l’arrivée des acteurs ». Une dimension spirituelle, propre à la philosophie japonaise, est également introduite par les sculptures, l’une évoquant les trois états du Bouddha, l’autre un moine ascète. Les seuls éléments non-japonais présents in situ sont quelques pierres provenant de Fontainebleau, en hommage aux années d’étude de Noguchi en France.
Une œuvre vivante
À la fois jardin végétal et jardin de pierre, l’espace se veut un refuge pour les visiteurs comme pour les membres du personnel, un sanctuaire où se conjuguent nature et paix. Cette même dualité vient structurer un dialogue formel continu, entre jardin japonais et minéral, mais aussi symbolique qui oppose le vivant, végétation et poissons, et l’inanimé de la pierre. Noguchi se déplaçait lui-même régulièrement du Japon à Paris pour superviser l’entretien et l’évolution du lieu. Après sa mort en 1988, cette mission a été confiée à des maîtres jardiniers japonais qui, de génération en génération, ont poursuivi son œuvre selon ses principes esthétiques. Faute d’interventions régulières et sous l’effet du temps, l’ensemble a perdu de sa vigueur originelle, ce qui a conduit à sa restauration.
Le Jardin de la Paix de la Maison de l’Unesco à Paris en cours de restauration. © Unesco. Photo : Sacha Heron
Une restauration inédite
C’est à l’occasion du 75e anniversaire de l’entrée du Japon à l’Unesco et du 80e anniversaire de l’Organisation, que le projet de restauration est entrepris. D’une ampleur inédite, le chantier a pour objectif premier de restituer la composition végétale et les formes originelles voulues par Noguchi. Chaque détail est traité en conséquence, du nettoyage à la main pierre par pierre, à la taille harmonieuse des arbres dans le respect des dimensions du jardin.
Le Jardin de la Paix de la Maison de l’Unesco à Paris en cours de restauration. © Unesco. Photo : Sacha Heron
Respecter les traditions japonaises a nécessité la venue de maîtres jardiniers du Japon, épaulés par des experts de l’Association française du jardin japonais et de la North American Japanese Garden Association, qui a apporté bénévolement son savoir-faire. Soutenu et financé par la Délégation permanente du Japon auprès de l’Unesco, le chantier devient un espace d’échanges des pratiques françaises et japonaises tout en illustrant les valeurs fondatrices de son organisation, celles d’un idéal de paix et de coopération culturelle. La suite du projet prévoit la mise en place d’un entretien pérenne selon les pratiques japonaises et la recherche de mécènes pour achever les travaux, notamment la coûteuse restauration du système hydraulique d’origine (1958).
Une mission fondamentale de l’Unesco
Lors de la cérémonie du 12 septembre, l’Unesco a dévoilé dans son hall l’exposition itinérante « Folding Cosmos », signée par la commissaire japonaise Miwako Kurashima. Déjà présentée au Noguchi Museum de New York, l’exposition réunit des œuvres d’Ai Kithara, Kineta Kunimatsu, Teddy Sanchez et d’Isamu Noguchi. Kurishima s’inspire de la « pièce d’un tatami », un espace d’étude chargé de connaissance, pour en proposer une interprétation plus actuelle, qui nous plonge dans une ambiance japonaise tout en honorant le caractère interculturel de l’art.
La restauration du Jardin de la Paix fait écho aux missions fondamentales de l’Unesco, parmi lesquelles la promotion d’une coopération internationale. C’est également le rôle de sa collection d’art contemporain, vitrines des cultures du monde, où près de 1800 œuvres de plus de 150 pays célèbrent la diversité culturelle de l’Organisation.
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